Production de fruits : davantage de letchis et moins d’ananas cette année

Si les opérateurs s’attendent à une hausse de la production de letchis cette année, ils déplorent, toutefois, une mauvaise récolte pour les ananas. Quel en sera l’impact sur les prix ? Tour d’horizon.

Vikram Hurdoyal, directeur d’Ocean Tropical Fruits Export Ltée (OTF), brosse un tableau sombre de l’exportation des ananas cette année. « Depuis quelques mois, nous notons une baisse constante de la récolte et de la qualité des ananas. Cette tendance devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année », estime-t-il. Selon lui, la chute de température sur une longue durée a affecté la production.

Sudesh Proag, directeur d’Ananas Victoria Ltd, est du même avis. « Depuis trois mois, il y a une pénurie d’ananas sur le marché. La récolte a été mauvaise », déplore-t-il. Si le pays exporte entre 2 000 et 2 300 tonnes d’ananas par an, cette année il faut s’attendre à une baisse de 5 % à 10 % des exportations.

En revanche, les exportations de letchis enregistreront, elles, un record cette année, si les conditions climatiques restent favorables dans les semaines à venir. 

Par ailleurs, le pays exportera environ 400 tonnes de letchis cette année. « Je doublerai la quantité de letchis exportée cette année comparée à 2015 », affirme, pour sa part, Sudesh Proag.

À cause d’une pénurie d’ananas sur le marché, le prix a accusé une hausse. Les ananas se vendent actuellement entre Rs 60 et Rs 70 l’unité, contre Rs 20, en moyenne, normalement. Quant au prix du letchi, les consommateurs ont de quoi se réjouir. Selon nos interlocuteurs, le letchi sera vendu à Re 1 l’unité, soit Rs 40 à Rs 60 le kilo. Alors que l’an dernier, le prix était de Rs 150 à Rs 200 le kilo.

Obstacle : le fret

OTF exporte des letchis et des ananas vers pratiquement tous les pays européens. Le directeur avance que cette année, la firme a commencé à exporter vers l’Arabie saoudite et l’Inde.

« Cette semaine, soit du 12 au 15 septembre, nous participerons à l’Expo World Food, qui se tient à Moscou. Nous exportons déjà vers la Russie et nous comptons trouver de nouveaux clients », ajoute-t-il. Il compte, en outre, diversifier le marché d’exportation vers HongKong et d’autres pays de cette région.

Sudesh Proag souhaite, quant à lui, exporter sur Dubaï et d’autres pays du Moyen-Orient. Toutefois, dit-il, les frais aériens demeurent un gros obstacle. « Le coût du fret sur Dubaï est 25 % plus élevé que celui vers l’Europe », fait-il ressortir.