
Dans le cadre des Assises de l’éducation, les chefs d’établissements et les enseignants font actuellement un constat de la situation dans le secteur éducatif. Ils évaluent le système actuel et apporteront des propositions pour l’améliorer et pour le rendre dynamique.
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L’auditorium du Mahatma Gandhi Institute (MGI), à Moka, a accueilli le jeudi 27 mars les pré-Assises de l’éducation. Elles étaient organisées par la Federation of Education Unions (FEU). Les membres de celles-ci ont discuté des thématiques qu’ils souhaitent voir aborder lors des Assises les 15,16 et 17 avril.
Le ministre de l’Éducation, le Dr Mahend Gungapersad, appelle à des discussions constructives et à une modernisation du système éducatif. Lors de son intervention, il a évoqué l’importance de réfléchir sur les thèmes que le secteur éducatif souhaite aborder lors des Assises. Il a encouragé les syndicats à se réunir pour engager ces discussions, tout en veillant à ne pas perturber le bon fonctionnement des écoles.
« Dans le domaine de l’éducation, nous devons maîtriser les bases. Si nous ne parvenons pas à le faire, il sera nécessaire de revoir notre curriculum pour identifier les éléments à modifier, à supprimer ou à ajouter, en réponse à l’émergence des nouvelles technologies », a-t-il expliqué.
Le ministre a mis l’accent sur la nécessité de préparer les jeunes générations à relever les défis nationaux et internationaux, en adaptant le système éducatif aux évolutions rapides de notre époque.
Dr Kaviraj Sukon, ministre de l’Éducation supérieure, quant à lui, a mis l’accent sur les défis du système éducatif. Il a évoqué les difficultés rencontrées par les étudiants durant leur parcours académique. « Très peu d’élèves parviennent à intégrer nos universités. Actuellement, seulement trois élèves sur dix qui entrent en Grade 1 iront jusqu’à faire des études universitaires. Mon rôle est de comprendre les raisons derrière ce phénomène et d’apporter des solutions. »
Le ministre a souligné l’importance des Assises de l’éducation, dont les conclusions seront déterminantes pour le prochain Higher Education Summit, prévu en mai et en juin. Il s’agit selon lui d’une étape clé pour repenser les méthodes pédagogiques et pour améliorer les résultats scolaires.
« Nous devons réfléchir à la manière d’enseigner. Si nous ne revoyons pas nos approches, les résultats resteront inchangés », a-t-il ajouté. Il a mis en avant l’utilisation des outils multimédias et de l’éducation numérique pour offrir aux élèves un environnement propice à l’apprentissage. Le ministre a appelé à une mobilisation collective pour transformer les méthodes d’enseignement et pour assurer une meilleure transition des élèves du secondaire vers le tertiaire.
Cadre obsolète
Pour Yugeshwur Kisto, président de la Government Secondary School Teachers’ Union et de la FEU, le système éducatif ne répond plus aux défis contemporains. « Nos écoles continuent de former des élèves dans un cadre obsolète, ignorant les transformations technologiques, économiques et sociétales qui redéfinissent notre rapport au travail, à la connaissance et à l’innovation. »
Il précise que leur vision est simple, mais ambitieuse. Elle est de transformer l’éducation en un moteur de développement social et économique. « Ce qui signifie repenser les programmes pour privilégier des compétences, la pensée critique, l’adaptabilité, la créativité numérique, plutôt que la simple accumulation de connaissances théoriques. »
« Cette transformation nécessite la mobilisation des enseignants, des parents, des entreprises et des organismes liés au secteur. Ce n’est pas seulement une réforme éducative, c’est un projet révolutionnaire de société. Nous construisons aujourd’hui les fondations intellectuelles et humaines qui détermineront la compétitivité et la résilience de Maurice dans les prochaines décennies. Notre ambition est claire : faire de l’éducation le principal levier du développement national, en plaçant l’innovation, l’équité et l’épanouissement individuel au cœur de notre stratégie. »

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