Poursuivi 10 ans après que son cerf a tué une employée

Il est propriétaire d’une ferme à Anse-Jonchée où Jayantee Jhugur, 56 ans, a trouvé la mort en août 2006. Joseph France Michel Fayolle a comparu en cour intermédiaire, mercredi, pour ne pas avoir pris les mesures de sécurité nécessaires afin d’éviter le drame. Dix ans après le drame, Joseph France Michel Fayolle, 58 ans, fait face à la justice pour un procès singulier. Il a comparu en cour intermédiaire, le mercredi 4 mai, sous une charge formelle d’homicide involontaire dû à la négligence. Le ministère public l’accuse d’avoir, le 19 août 2006, causé par négligence, la mort de Jayantee Jhugur, âgée de 56 ans, au Domaine Ylang Ylang, à Anse-Jonchée. L’autopsie, pratiquée par le Dr Satish Boolell, ancien médecin légiste en chef de la police, a attribué le décès à une exsanguination suivant la lacération des vaisseaux fémoraux. La victime avait aussi plusieurs côtes fracturées. Elle avait reçu plusieurs coups de cornes d’un cerf particulièrement agressif, avant de mourir. La victime travaillait sur la réserve et était employée par Joseph France Michel Fayolle. Le prévenu a plaidé non coupable. Il est défendu par Me Dick Ng Sui Wa. La poursuite est représentée par Me Medaven Armoogum. Le procès est présidé par la magistrate Ida Dookhy-Rambarrun. Au total, 21 témoins ont été assignés au procès. Mercredi, l’avocat de la défense a présenté une motion pour obtenir des précisions sur la nature des faits reprochés à son client. Me Dick Ng Sui Wa a soutenu que celui-ci doit pouvoir connaître les détails des mesures qu’il aurait dû prendre. La poursuite a objecté à cette requête, arguant que c’est une question de preuve, qui sera démontrée par les témoins qui déposeront au cours du procès. La cour se prononcera sur la motion le 30 juin.

« Périodes rudes »

Dans sa version à la police, Joseph France Michel Fayolle avait notamment expliqué qu’il est propriétaire de l’entreprise Huile essentielle de l’Océan Indien. Il élève plusieurs animaux sur ses terres à Anse-Jonchée. Il emploie six personnes pour s’occuper des animaux de la ferme. « J’ai expliqué à mes travailleurs qu’il allait y avoir des périodes rudes, surtout durant la période de reproduction des cerfs, vers les mois d’avril, mai, juin et juillet », souligne-t-il dans sa déposition. Le jour du drame, il se trouvait à la maison lorsqu’un employé est venu l’avertir que la victime avait été agressée par un cerf. Peu après, il s’était rendu sur place avec son fusil et avait abattu le cerf une fois qu’il l’avait en ligne de mire. La victime gisait dans une mare de sang. Joseph France Michel Fayolle avait ensuite appelé la police.