Les séquelles de la crise dans les pays développés sont encore visibles pour de nombreux travailleurs qui n'ont toujours pas retrouvé leur niveau de revenu depuis 2008. La trop faible croissance des gains de productivité explique, en partie, cette trop lente évolution des salaires, selon un nouveau rapport de l'OCDE.
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Dix ans après la crise, le marché du travail dans les pays développés est loin d'avoir retrouvé des couleurs. Si l'économie mondiale s'est redressée jusqu'en 2017, la situation de l'emploi demeure dégradée dans un bon nombre de pays. Au-delà de l'emploi, la question des salaires est au centre des préoccupations pour beaucoup de travailleurs.
D'après un rapport de l'OCDE publié, ce mardi 4 décembre, dans la plupart des pays de l'OCDE, « la croissance des salaires reste faible. De plus, la croissance de la productivité est passée de 2,5 % environ avant la crise à approximativement 1,25 sur les cinq dernières années, tandis que les inégalités n'ont jamais été aussi marquées. »
Pour le secrétaire général de l'institution internationale Angel Gurria, « le revenu disponible moyen des 10 % les plus riches est environ neuf fois et demi supérieur à celui des 10 % les plus pauvres dans la zone OCDE, alors qu'il n'était que sept fois supérieur, il y a 30 ans. »
Alors que le gouvernement français est actuellement confronté à l'exaspération et la colère de milliers de gilets jaunes, cette nouvelle publication pourrait venir alimenter les débats sur le pouvoir d'achat et les disparités de revenus.
De faibles gains de productivité
La dégradation de la productivité au travail dans les pays développés inquiète particulièrement les experts de l'organisation basée à Paris. « Depuis ces vingt dernières années, la croissance de la productivité tend à ralentir dans presque toutes les économies de marché, développées et émergentes. » En parallèle, les salaires médians ont progressé encore moins vite que cette productivité, « rendant la croissance moins inclusive. » Pour les travailleurs faiblement ou moyennement rémunérés, les salaires ont stagné, voire diminué.
Les auteurs du rapport expliquent cette érosion « de la productivité par un moindre accroissement de l'intensité capitalistique (croissance du capital par travailleur) et une moindre croissance de la productivité globale des facteurs. »
Ce coup de frein des gains de productivité ralentirait sérieusement l'amélioration des niveaux de vie. « Les salaires médians réels ont progressé à un rythme inférieur à celui des salaires moyens réels, dans la grande majorité d'entre eux, si bien que les inégalités salariales se sont creusées », rappelle le document.
Par ailleurs, les économistes soulignent que « la répartition des revenus s'est de plus en plus orientée vers le capital au détriment du travail et la répartition des revenus et de la richesse est de plus en plus inégale. »
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