Alors que les petites boutiques sont au creux de la vague, face à la concurrence des hypermarchés, Poran Trading, située sur la route principale de Chemin-Grenier, continue à garder fièrement la tête hors de l'eau. Manoj, le propriétaire, parle de son succès.
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Il est peu avant midi, la boutique grouille de monde. On se croirait ramenés en arrière, dans ces boutiques d’autrefois avec leurs étagères remplies de marchandises et où régnait une franche cordialité, voire même une certaine complicité entre les boutiquiers et leur clientèle. Ceux de passage chez Manoj sont venus acheter une boisson gazeuse ou une boîte de cigarettes, d'autres pour faire leurs provisions. Debout près de la caisse, tenant un carnet à la main, Manoj lance au commis de la boutique : « Apportez trois sachets de lait Farmland, un sachet de farine de cinq kilos, un sachet de sel... »
Et la litanie continue. Entre-temps, tout sourire, il salue un client qui vient de faire son entrée dans la boutique et qui prend les nouvelles de sa famille. Il trouve même le temps de vérifier un ticket gagnant du loto et de remettre Rs 100 à un jeune homme. En attendant d'être servis, d'autres clients font la causette. Une fois servis, les clients effectuent le paiement. Certains paient cash et d'autres achètent à crédit tout en prenant soin de régler un vieux compte. Dans sa boutique, on y trouve de tout : produits alimentaires, boissons gazeuses, boissons alcoolisées, entre autres. « C'est le guichet unique de la région », dira un client.
Après avoir servi le dernier client, Manoj s’entretient avec nous. Il était près de 12h30 et il a fermé sa boutique à l'heure du déjeuner. « C'est comme ça tous les jours et je préfère servir tous mes clients avant de fermer pour le déjeuner », dit-il. Il explique qu'il a toujours entretenu une bonne relation avec ses clients, dont une majorité est constituée des laboureurs de l'industrie sucrière. Il leur vend à crédit pour les dépanner quand ils sont à court d'argent. Plusieurs d'entre eux reçoivent leurs salaires par quinzaine. « C'est une boutique de proximité, qui est au service des villageois sept jours sur sept. Ils peuvent y avoir de tout, à un prix abordable », fait-il part.
En 1983, en pleine crise économique et alors que le chômage battait son plein, Manoj a pris le risque de se lancer dans le commerce. « Certes, c'était un risque, mais je n'avais pas d'autres choix, car il était très difficile de trouver un emploi », confie-t-il.
Il a ouvert une petite tabagie où il vendait le pain, des gâteaux, des confiseries et des boissons gazeuses. Il a investi ses économies dans son petit commerce et l'a transformé en une boutique pouvant rivaliser avec les supermarchés. « Certes, c'est difficile de travailler avec de petites marges de profit, mais Dieu merci, jusqu'ici j'arrive à m'en sortir », poursuit-il. Vu que le bâtiment qui abrite son commerce lui appartient, cela lui permet de tenir le coup. Il n'est pas peu fier de dire que son commerce lui a permis de se marier et de subvenir aux besoins de sa famille. Il est père de deux enfants, dont l’aîné est à l'université.
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