Plusieurs milliards de roupies en jeu: bras de fer autour de 490 arpents à Coteau-Raffin

rois parties se disputent la propriété d’un immense terrain de 490 arpents à Coteau-Raffin, à Rivière-Noire. Cette propriété, située en bord de mer, a une valeur commerciale de plusieurs milliards de roupies.

L’enjeu est de taille. On parle ici de terres valant quelques milliards sur la côte sud-ouest du pays. Trois parties se battent pour devenir le propriétaire légal de 490 arpents à Coteau-Raffin. La racine du conflit remonte à 1819, quand Pierre Spéville, un « homme de couleur » comme indiqué sur l’acte de concession, en devient le propriétaire après l’avoir racheté à  Jean-Nicolas D’Emmerez, qui a lui-même racheté la concession de la Comtesse de Lamarque peu avant. L’acte de concession est dûment enregistré sous la référence 16/58.

C’est ensuite que les choses se corsent. Jacques Eddy Sévène, storekeeper, affirme être le seul héritier connu. Comme preuve, il brandit les actes de naissance, de décès et de mariage de tous les descendants de Pierre Spéville jusqu’à Jacques Eddy Sévène.

Mais Chantal César soutient que la descendante, c’est elle. Elle aussi brandit des documents pour l’attester. Alors que Jacques Eddy Sévène soutient que cette dernière n’est pas une descendante légitime, Chantal César affirme que Jacques Eddy Sévène ne peut pas revendiquer ces 490 arpents.

Intervient alors une troisième partie : la famille Choolhun. Celle-ci soutient que Zwalaparsad Choolun, aujourd’hui décédé, a acquis l’immense propriété le 5 avril 1977.

Affaire logée en cour

Toutefois, la famille César et la famille Choolun ont trouvé un accord devant la Cour pour revendiquer ensemble ces 490 arpents. Elle poursuit la société Le Petit Morne Ltée qui, elle aussi, revendique le terrain. Le Petit Morne Ltée soutient l’avoir racheté à la Société du Morne Brabant, le 17 mars 1986 et que la transaction a été enregistrée sous la référence 1702/82. « Nous avons entré une affaire en Cour, en janvier dernier, car ils nous empêchent de nous occuper du terrain », affirme Sanjay Choolun, qui parle au nom des Choolun/César.

Jacques Eddy Sévène et ses partenaires, Gerard Harel et Anand Raggoo, qui sont tous les trois actionnaires d’une compagnie, SRH Development, poursuivent, pour leur part, les Choolun/César et Le Petit Morne Ltée.

« Jacques Eddy Sévène est le seul héritier que nous connaissons. La demande des autres n’est pas légitime. Nous comptons aller jusqu’au bout pour obtenir la reconnaissance légale », affirme Anand Raggoo, partenaire de Jacques Eddy Sévène. Jacques Eddy Sévène soutient aussi être le propriétaire de l’île-aux-Bénitiers, qui appartenait aussi à Pierre Spéville, comme l’atteste l’acte de concession TV 14/77.

Une affaire a été logée en Cour suprême en ce sens le 18 juillet. Une demande d’injonction intérimaire a été faite, mais la juge Nirmala Devat a « refusé d’accorder l’ordre intérimaire demandé ». Les différentes parties devront, cependant, se présenter devant elle le 3 août.