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Parricide: 300 heures de travaux communautaires pour Madhvi Ramgoolam

La fille a expliqué que son père, Tejwansingh Boyramboli, abusait d’elle depuis son enfance.
Depuis son enfance, son père abusait d’elle. Le 14 mai 2006, elle lui a jeté de l’huile chaude. Madhvi Ramgoolam a été reconnue coupable de coups et blessures, ayant causé la mort, sans intention de tuer. Madhvi Ramgoolam, 43 ans aujourd’hui, est une femme meutrie. Elle suit des traitements psychiatriques à l’hôpital Brown-Séquard de Beau-Bassin. Elle souffre de dépression, avec tendance suicidaire. C’est ce qu’a confirmé Ameenah Soreefan, Senior Psychiatrist en cour. Elle explique que ce traumatisme est dû au fait que l’accusée ait été abusée sexuellement et a subi des violences physiques pendant plus de vingt ans. La psychiatre soutient que  le processus de guérison de Madhvi Ramgoolam prendra du temps. Cette habitante de Rivière-du-Rempart était poursuivie devant la cour intermédiaire sous une accusation de coups et blessures, ayant causé mort d’homme, sans intention de tuer. Le drame s’est joué le 14 mai 2006, au domicile de ses parents à Rivière-du-Rempart. Elle était accusée d’avoir ébouillanté son père avec de l’huile chaude.

Vie insupportable

Lors de son procès, elle a plaidé coupable. Elle était représentée par Me Nitish Hurnaum. La poursuite était assurée par Me Sulakshna Beekaarry Sunassee, Principal State Counsel. Citant l’affaire Ghoorbin vs État, jugement prononcé en Cour d’assises, la magistrate Razia Jannoo-Jaunbocus souligne avoir pris en considération les circonstances atténuantes du délit. Ainsi, elle a fait usage de sa discrétion en appliquant l’article 197 de la Criminal Procedure Act pour infliger une peine de deux ans de prison à l’accusée. Elle a toutefois suspendu la peine et a ordonné un rapport social sur l’accusée pour déterminer si sa peine pouvait être commuée en travaux communautaires. Vu que le rapport social est en faveur de l’accusée, elle lui a infligé 300 heures de travaux communautaires à effectuer à partir  de ce 28 septembre 2015, dans un centre communautaire à Rivière-du-Rempart, les lundis et mercredis entre 8 heures et 16 heures. Dans les dépositions produites en cour par le sergent Lutchumun, Madhvi Ramgoolam explique son acte. Elle explique que sa vie a été un enfer, car son père abusait d’elle depuis son enfance. En outre, ce dernier ne cessait de la harceler. Le père est même devenu violent envers elle. Puis, Madhvi s’est mariée et a eu deux enfants. Hélas,  elle a connu des déboires dans son mariage Ce qui l’oblige, après des années, de revenir vivre auprès de ses parents à Rivière-du-Rempart. Selon l’accusée, son père n’arrêtait pas de l’insulter. Elle était devenue dépressive et a dû suivre des traitements psychiatriques à l’hôpital Brown-Séquard : [blockquote]« Je ne supportais plus la présence de mon père. »[/blockquote] Le jour fatidique, elle a eu une violente dispute avec son père. Pour se défendre, elle lui a lancé de l’huile chaude . C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle a relaté ce que son père lui faisait subir. « Ma vie était devenue insupportable. J’ai tout perdu et je tente de me reconstruire aujourd’hui. Maintenant, je travaille et prends soin de ma mère et de mes enfants. Je regrette mon acte et je présente des excuses à la cour. » Selon le rapport du médecin légiste, Tejwansingh Boyramboli est décédé des suites d’une insuffisance rénale (« acute hepatorenal failure following extensive burns »), séquelles de ses brûlures. La cour souligne que dans le cas présent, il y a eu mort d’homme mais qu’il faut tenir compte du drame humain. « Ce cas est exceptionnel et il faut établir un équilibre entre les deux aspects. » Pour ces raisons, l’accusé s’est vu infliger 300 heures de travaux communautaires.
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