Cette semaine, les propos du speaker de l’Assemblée nationale à l’encontre des députés de l’opposition, notamment Paul Bérenger et Rajesh Bhagwan, ont fait les gros titres. Cela s'est produit lors de la Prime Minister’s Question Time, centrée sur les coffres-forts du leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses critiques ont été formulées à l'encontre de Sooroojdev Phokeer.
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Le leader du MMM, Paul Bérenger, et le député mauve, Rajesh Bhagwan, ont été expulsés du Parlement et « named » par le Speaker, qui les a suspendus pour les six prochaines séances. Ce sont principalement les propos du Speaker qui ont provoqué l’indignation générale.
Me Sanjeev Teeluckdharry, ancien Deputy Speaker, ne mâche pas ses mots. « Il est évident que l'histoire retiendra que c'est le pire et le plus médiocre des Speakers que le pays ait connus. Le niveau a incroyablement chuté. Un Speaker est censé représenter l'Assemblée nationale, maintenir l'ordre et incarner l'autorité et la dignité. Malheureusement, les actions et les paroles de ce Speaker ont jeté le discrédit sur sa fonction. Il va même jusqu’à faire un ‘contempt to Parliament’ », lance-t-il.
L’intervenant poursuit que le Speaker démontre un « mépris flagrant » envers les membres de l’opposition, ce qui amène à « discréditer » ce poste par sa conduite et ses propos. « Il agit de manière déraisonnable et non parlementaire. Lorsqu'un Speaker s'adresse à un député de l'opposition ou de la majorité, il utilise le terme « Honorable Membre » avec tout le respect dû. L'expulsion est une mesure extrême, qui ne devrait être envisagée qu’après plusieurs avertissements. Cependant, lorsque la situation devient intenable, l'expulsion peut être justifiée. Il n’a pas non plus le droit d’utiliser des propos dénigrants », déclare Sanjeev Teeluckdharry.
L’ancien parlementaire affirme que s’il était à la place des membres de l’opposition, il aurait porté le cas en justice. « Si j'étais à la place de Rajesh Bhagwan ou de Shakeel Mohamed, le Speaker se serait retrouvé au box des accusés. Les députés de l’opposition peuvent le poursuivre au pénal, voire même engager une Private Prosecution contre lui. Certes, il y a l’immunité parlementaire, mais il faut qu’il y ait la bonne foi. Or, là, il est flagrant qu’il n’y a pas de bonne foi. La vulgarité et la façon d’agir dépassent le cadre de l’immunité parlementaire », avance-t-il
Sanjeev Teeluckdharry souligne qu’un député représente sa circonscription et a le droit de le faire sans entrave. « Le Speaker ne devrait pas interférer avec ce droit fondamental. En agissant ainsi, il remet en question une longue tradition de démocratie parlementaire et d'impartialité. Il est crucial de rétablir l'ordre et de restaurer le respect pour les institutions démocratiques. Le comportement du Speaker constitue une violation de la démocratie et de la Constitution. Il aurait dû être destitué de ses fonctions depuis longtemps et faire l'objet de poursuites judiciaires urgentes », estime l’ancien Deputy Speaker.
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