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Parlement: des réponses écrites parlantes

Des ministres ont utilisé l’hélicoptère de la police pour des raisons liées à leurs fonctions.
Plusieurs réponses écrites ont été déposées par le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, jeudi, à l’Assemblée nationale. Cela fait suite à des interpellations parlementaires. Certaines réponses sont très révélatrices et riches en informations.

Huit déplacements en hélicoptère pour les ministres

De décembre 2014 au 1er avril dernier, les hélicoptères de la police ont été utilisés à huit reprises pour véhiculer des ministres. L’ex-ministre de l’Environnement, Raj Dayal, et le vice-Premier ministre et ministre du Tourisme, Xavier-Luc Duval, ont usé de ce privilège à deux reprises, selon un document déposé à l’Assemblée générale, jeudi, à la suite d’une question de Reza Uteem, député du Mouvement militant mauricien (MMM). Raj Dayal a effectué un repérage à Roches-Noires, le 30 avril 2015, après que des habitants de la région ont exprimé des craintes par rapport au projet de Smart City et l’agrandissement du projet Azuri. Ce déplacement a coûté Rs 46 575. Le 10 février 2016, Raj Dayal a voyagé en hélicoptère, en sa capacité de président du National Disaster Crisis Committee, après des pluies torrentielles. Aucun frais n’a été réclamé. Le 26 août 2015, Xavier-Luc Duval était accompagné de Santaram Baboo, ministre des Arts et de la Culture, et du président du Ghana, John Dramani Mahama. C’était à l’occasion de la visite d’état de ce dernier. Aucun frais n’a été réclamé par la police. Le 12 janvier 2016, Xavier-Luc Duval reprend l’hélicoptère pour une visite à l’île Ronde dans le cadre d’un reportage. Cela a coûté Rs 92 000. Mahen Seeruttun a, pour sa part, pris l’hélicoptère le 1er octobre 2015. Le ministre de l’Agro-industrie effectuait une visite à l’îlot Gabriel, au coût de Rs 164 833. Le 25 octobre, c’était au tour de Showkutally Soodhun, vice-Premier ministre et ministre du Logement et des Terres, de faire un tour en hélicoptère. Il était accompagné de Roshi Bhadain, ministre de la Bonne gouvernance, et du ministre des Finances de l’Arabie saoudite dans le cadre d’une visite officielle. Le 29 janvier, Etienne Sinatambou a fait à son tour un déplacement dans un hélicoptère de la police pour Rs 53 666. Alors ministre des Affaires étrangères, il avait fait ce voyage dans le contexte de la réactivation de la mission de suivi du Morne.
 

SAJ: « Je n’accepterai jamais le kreol morisien au Parlement »

« En ce qui me concerne, je n’accepterai jamais d’introduire la langue kreol au Parlement. » Dans une réponse écrite déposée jeudi, le Premier ministre explique qu’il y a beaucoup de points qu’il faut prendre en compte avant même de pouvoir considérer la possibilité d’utiliser formellement le kreol dans l’Hémicycle. C’est le député Franco Quirin, du MMM, qui avait interpellé le chef du gouvernement à ce sujet. Selon l’article 49 de la Constitution, la langue officielle du Parlement est l’anglais, mais les élus peuvent s’adresser au Speaker en français. Le Standing Order no5 des Standing Orders and Rules de l’Assemblée nationale va dans le même sens.

Local Government Service Commission : seize enquêtes sur un ex-membre de la commission

Ramdhany Raghoo était membre de la Local Government Service Commission jusqu’au 31 mars dernier. Il ne fait plus partie de cette instance de recrutement pour les administrations régionales depuis neuf jours et se retrouve impliqué dans 16 cas référés à la police comme suspects.C’est ce qu’a révélé le Premier ministre sir Anerood Jugnauth dans une réponse écrite à la suite d’une question de l’élu travailliste Dinesh Ramful. Dans l’ensemble de ces cas, Ramdhany Raghoo a été arrêté sous une charge d’escroquerie et remis en liberté conditionnelle. Dans treize cas, il a eu à fournir une caution de Rs 15 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 100 000. Il doit aussi se rendre au poste de police de Rose-Belle chaque mercredi. Dans les trois autres cas, il a dû fournir Rs 10 000 comme caution et signer une reconnaissance de dette de Rs 100 000.Il se trouve que dans six cas, l’affaire a été rayée et Ramdhany Raghoo est toujours en liberté conditionnelle pour les dix autres affaires. Neuf enquêtes ont été complétées et sont au niveau du Directeur des poursuites publiques pour avis. Un dernier cas fait toujours l’objet d’une enquête.  
   

Pertes massives pour la Banque de Maurice

La Banque de Maurice ne se porte pas bien sur le plan financier en ce moment. Pour l’année financière 2015, elle a accusé des pertes de Rs 284 millions. Cela s’ajoute au bilan négatif de Rs 218 millions pour l’année financière 2014. « Pour l’exercice financier en cours, il est attendu que la Banque de Maurice continue à enregistrer des pertes », indique le Premier ministre dans une réponse parlementaire écrite. Sir Anerood Jugnauth répondait à une question de Sudhir Sesungkur, député MSM de Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est. Cela a donc eu un impact négatif sur le budget de l’État, car celui-ci n’a pas pu toucher de dividendes. Pour l’année financière 2011-2012, la Banque de Maurice avait réalisé des profits nets de Rs 395 millions, contre Rs 70 millions pour l’année suivante. Cela avait permis à la Banque centrale de transférer, pour ces deux années financières, une somme de Rs 396 millions dans les caisses de l’État à travers le Consolidated Fund.

Icta: les services de Kailash Trilochun ont coûté Rs 3,3 M

En 10 mois, Me Kailash Trilochun a empoché Rs 3 314 895 pour ses services de conseil légal auprès de l’Information & Communication Technologies Authority (Icta). Le beau-frère du ministre des Infrastructures publiques et du Transport, Nando Bodha, a assisté l’autorité régulatrice du secteur des télécommunications du 22 mai 2015 au 21 mars 2016. Roshan Rajroop, avocat au service de l’Icta depuis le 1er juillet dernier, a touché à ce jour Rs 473 750. L’instance lui doit encore Rs 609 000.

Délits informatiques: 1 315 plaintes depuis décembre 2014

Le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, a indiqué que depuis le 1er décembre 2014, 1 315 personnes ont porté plainte à la police pour des délits liés aux nouvelles technologies. Cela fait suite à une question du député Reza Uteem. Cela va de la menace ou du harcèlement au téléphone au piratage de données en passant par des insultes sur les réseaux sociaux. Jusqu’ici, 49 personnes ont été arrêtées par rapport à ces affaires et quatre ont été condamnés. Dans 208 cas, la police a décidé qu’il n’y avait pas matière à poursuivre l’enquête. Pour la grande majorité des cas, c’est-à-dire 1 107, la police est encore en train d’enquêter.
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