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Parcs de loisirs : en danger de fermeture

Les parcs de loisirs peinent à sortir la tête de l’eau. Certains doivent leur survie au soutien financier du gouvernement pour le paiement des salaires. Sinon, ils auraient été contraints de mettre la clé sous le paillasson.

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Face au flou qui règne sur le plan économique, tant à Maurice qu’à l’étranger, les parcs de loisirs sont en danger de fermeture. Dépendant grandement des touristes, ils parviennent difficilement à joindre les deux bouts. 

2021 sera une année décisive, car plus d’un parc de loisirs devra fermer si la situation se corse davantage. Tandis que d’autres essaient de se réinventer, en attirant plus de Mauriciens, afin de pouvoir subsister. 

Gilbert Quéland, propriétaire du Domaine Lagrave, ne cache pas son inquiétude face à la situation qu’il qualifie de « difficile et préoccupante ». « On n’a pas beaucoup travaillé pendant la période de fin d’année. Avec le peu de clients, on essaie de se débrouiller. Toutefois, on a des coûts à couvrir », fait-il observer.

Pour l’heure, tous les employés du domaine sont en poste. « Mais 2021 fait peur. On ne sait pas ce qui nous attend. On devra fermer si les choses ne s’améliorent pas. Ce sera vraiment une année décisive. Ce qui nous console c’est que nous pouvons toujours payer nos employés. Quand on ne pourra plus le faire, cela ne servira à rien de continuer d’opérer », estime-t-il. 

D’ailleurs, il ne pense pas que les touristes voyageront de sitôt. « En attendant, on mise sur la clientèle mauricienne. On a baissé nos prix. On ne peut pas les baisser encore plus », lance-t-il. Il se réjouit toutefois qu’on ait plus de chance que les autres pays du monde qui se reconfinent. 

Idem pour Asiff Polin, Chief Executive Officer de la Vallée des Couleurs Nature Park, qui confirme que la situation n’est guère luisante. « Si on parvient toujours à garder la tête de l’eau, c’est grâce au Wage Assistance Scheme. Si on n’a plus ce soutien, on sera dans l’obligation de fermer le parc, en attendant que la situation s’améliore », explique-t-il.

Ce dernier met l’accent sur le fait que le parc peine à joindre les deux bouts. « Nos revenus sont à peine 5 % de notre chiffre d’affaires. Fin décembre et début janvier, c’est mieux que les mois précédents avec 25 %. Nous parvenons à peine à maintenir l’entreprise à flot, vu les coûts avec la maintenance, les dépenses courantes, etc. » Selon lui, la situation ne va pas décanter de sitôt. Il n’envisage pas de retour à la normale avant quatre ans. « Il faut que l’économie mondiale se rétablisse pour que Maurice ressente les effets. »

Natacha Mudhoo, Commercial Manager chez Casela Nature Parks, explique que face à la crise de Covid-19, le parc a dû se réinventer pour mieux s’adapter à cette difficile situation. « Le parc est fermé les lundis et mardis, en raison de l’absence de touristes. Nous avons revu notre grille tarifaire à la baisse pour attirer davantage la clientèle mauricienne qui fréquentait déjà le parc », dit-elle. 

« En sus de cela, on a introduit un système de Pay-as-you-go pour que les visiteurs puissent choisir les activités qui les intéressent selon leurs moyens.  Nous sommes très reconnaissants envers cette clientèle locale qui continue à visiter le parc, surtout en cette période de vacances scolaires », indique Natacha Mudhoo.

Pour elle, le tourisme fait face à l’une des pires épreuves de son histoire. « Nous restons positifs et espérons tous que les vaccins soient un succès pour que les touristes recommencent à voyager et qu’on puisse avoir un retour à une ‘New Normal’ ! », espère-t-elle.

Anne-Christine Herbst, Group Marketing Manager de la Vanille Nature Park, soutient que le mois de décembre n’a pas été exceptionnel. «  Comme chaque année, c’est surtout en début de cette année que nous avons accueilli plus de visiteurs. C’est une bonne chose que les Mauriciens ont gardé leur habitude. » 

Elle souligne que pour inciter des personnes à visiter le parc, de petits jeux et des surprises ont été introduits. « À la fin du confinement, on a aussi initié des gift vouchers que les personnes peuvent dépenser à l’intérieur du parc. Cela aide, mais ce n’est pas suffisant, car nous travaillons beaucoup avec les touristes. »

Ce qui lui met du baume au cœur, c’est que malgré les difficultés, le parc n’a perdu aucun de ses employés. « 2021 sera une année décisive. Toutefois, la reprise ne sera pas avant la fin de cette année. Même si la campagne de vaccination a commencé, on ne sait toujours pas si les Européens auront le budget pour voyager », fait-elle ressortir. 

Du côté de Coco Town, Yaasir Mooraby, le Marketing Manager, souligne que le parc se réinvente en termes d’activités. « C’est sûr qu’il y a un manque à gagner et que les choses ne sont plus comme auparavant. Nous proposons des idées créatives pour inciter les gens à venir chez nous », poursuit-il.

Par ailleurs, Coco Town mise beaucoup sur l’innovation. À titre d’exemple, le parc de Grand-Baie vient de lancer son école sous le même toit que le parc d’attractions pour enfants. « Tous les parcs ont été affectés par la Covid-19. Heureusement qu’on a nos clients réguliers. Pour pouvoir survivre, se réinventer est le maître-mot », conclut-il.

 

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