Pravind Jugnauth s’est ingénié dans chacun de ses quatre discours du budget à trouver un équilibre entre le social et les impératifs économiques.
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Tantôt applaudi, tantôt fustigé mais les budgets présentés respectivement en 2004, 2005, 2010 et l’année dernière suivent les mêmes orientations d’une économie libérale tout en mettant en œuvre des programmes sociaux.
Àses débuts en 2004 en tant que ministre des Finances, le budget qu’il avait présenté a été une bonne tentative de projeter l’image d’un “caring governement”. C’est ainsi que la première priorité était de démocratiser l’économie à commencer par la propriété foncière à travers le VRS et le Real Estate Investment Trust, entre autres.
La croissance était de 4,4% l’année précédente mais il fallait faire mieux. La deuxième priorité était consacrée à l’économie avec la mise en place des moyens pour stimuler l’investissement du privé et créer de l’emploi dans chaque secteur. Plusieurs reformes et décisions ont été prises mais la réaction du secteur privé était moins enthousiaste. « Il n’y pas eu de réelles mesures d’incitation pour les affaires sauf quelques unes pour dynamiser les investissements. L’agriculture et la formation n’ont pas bénéficié d’une attention particulière. Le manufacturier, les Tics et les services financiers ont été guère mentionnés », disait un expert comptable.
L’année suivante, le ministre des Finances innove avec un nouvel agenda : faire de Maurice un ‘Duty-free Island’. Une « décision historique » qui n’allait pas vraiment décoller au fil du temps. Mais l’idée a néanmoins séduit surtout avec la réforme du tarif douanier. La réaction du privé était plus favorable que l’année précédente sauf pour les producteurs locaux qui n’exportent pas.
Mais pour l’ensemble du pays, les baisses de prix ont été comme un ballon d’oxygène qui a quand même coûté à l’état un manque à gagner de Rs 1,7 milliard, le montant le plus élevé des droits et taxes abandonné à Maurice à ce jour.
Pour le budget de 2010, le ton était donné avec un thème portant sur le modelage de la reprise économique durable tout en consolidant le social. Plusieurs mesures sont annoncées pour éliminer les causes fondamentales de problèmes sociaux, notamment sur l’abus de l’alcool et les jeux de hasard. Mais il y avait aussi les retombées économiques après la crise financière mondiale de 2008.
C’est pourquoi quelques mois avant le budget, Pravind Jugnauth a introduit le Stimulus Package et il l’a maintenu pour l’année financière en cours. En outre, Rs 11,3 milliards sont disposées dans plusieurs fonds pour stimuler les activités dont la modernisation de l’aéroport et les infrastructures routières, entre autres.
C’est le même défi qu’a relevé le ministre des Finances pour l’exercice de 2016 en parvenant à maintenir l’équilibre entre la promotion de la croissance, la responsabilité sociale tout en maintenant la discipline fiscale. Le dernier budget ouvre la voie à la réalisation d’objectifs aux courts et moyens termes avec une croissance du PIB projetée à 4,1% pour 2016/17 – contre 3,4% en 2015/2016, en dépit d’une année relativement mouvementée.
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