L’enregistrement des descendants de Chagossiens, qui se verront octroyer la citoyenneté et le passeport britanniques, débute le 23 novembre 2022. L’exercice s’échelonnera sur cinq ans, soit jusqu’au 23 novembre 2027. Mais Olivier Bancoult y entrevoit une tentative de la part du gouvernement britannique de diviser la communauté chagossienne.
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Les descendants des Chagossiens domiciliés à Maurice compilent et finalisent les documents liés à une filiation biologique aux natifs. Une démarche qui s’inscrit dans le cadre de l’enregistrement qui devrait démarrer le 23 novembre 2022. L’exercice, qui s’échelonnera sur cinq ans, leur permettra d’obtenir la citoyenneté et le passeport britanniques.
Si Olivier Bancoult, leader du Chagos Refugees Group, salue la démarche du gouvernement britannique, il s’interroge néanmoins. « Bon nombre de jeunes, de pure souche chagossienne et domiciliés à Maurice, voient leur avenir au Royaume-Uni. Nous ne sommes pas contre la décision du gouvernement britannique. Mais pourquoi ce n’est que maintenant que la loi sur la nationalité a été amendée ? », s’est-il demandé dans une déclaration téléphonique accordée au Défi Quotidien.
Le Royaume-Uni a en effet modifié la loi sur la nationalité dans le but de permettre aux Chagossiens natifs et à leurs descendants d’accéder à la citoyenneté britannique. Mais pour Olivier Bancoult, cette initiative n’est pas anodine. « C’est définitivement une tentative de diviser la communauté chagossienne. Maintenant je ne peux pas faire le choix d’autrui. Je conseille aux descendants des Chagossiens de ne pas se précipiter à faire leurs démarches de citoyenneté car le délai imparti est de cinq ans.»
Il concède que le fait de détenir la citoyenneté et le passeport britanniques permettra à un bon nombre de descendants de Chagossiens de mener une vie meilleure au Royaume-Uni. « Mais le gouvernement britannique ne doit pas oublier qu’il y a également ce segment de personnes qui ont été déracinées de l’archipel des Chagos et qui rêvent de retourner sur leurs îles. C’est la raison pour laquelle il doit trouver une solution afin de satisfaire toute la communauté », a précisé le leader du Chagos Refugees Group.
La loi sur la nationalité a certes été modifiée pour permettre aux Chagossiens d’accéder à la citoyenneté britannique. Mais il y a très peu qui sont nés sur l’archipel avant d’être expulsés à la fin des années’ 60, soit lors de la construction de la base militaire sur l’île de Diego Garcia. Valeur du jour, il y a environ 9 800 natifs et descendants de Chagossiens qui vivent aux quatre points cardinaux du pays. Selon des renseignements, le nombre de natifs s’élèverait à 346.
En matière de procédures, les descendants doivent d’abord regrouper tous les documents ayant trait à leurs parents qui sont natifs de l’archipel des Chagos. Ils devront ensuite faire une demande pour obtenir la British Overseas Territories Citizenship. Ils ont également le choix de déposer une autre requête pour l’obtention de la British Citizenship. Dans ce cas, les procédures seront combinées.
Après la vérification des documents, les postulants recevront une lettre leur demandant de répondre présents à une « cérémonie de citoyenneté » durant laquelle ils obtiendront chacun leur certificat d’enregistrement en tant que citoyen britannique. Ce n’est qu’après cela qu’ils pourront entamer des démarches pour obtenir leur passeport et entamer une nouvelle vie. « Mes démarches sont en cours. Une fois mon passeport britannique en main, je vais partir », confie Vanessa C. Cette mère de famille âgée d’une quarantaine d’années finalise ses documents en vue de l’enregistrement.
Une fois au pays de Sa Majesté, elle pense aller vivre chez son père. Ce dernier, natif de Peros Banhos, est domicilié en Angleterre. Vanessa envisage de faire des travaux manuels pour gagner sa vie.
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