Nouvelles technologies: les chiffres annoncés par Statistics Mauritius rendent des opérateurs perplexes

Statistics Mauritius estime dans son dernier rapport que les exportations de services des entreprises du secteur des Technologies de l’information et de la communication (TIC) ont baissé de 7,8 % entre 2014 et 2015. Le secteur des TIC mauricien a exporté pour Rs 5,42 milliards de services en 2015 contre Rs 5,88 milliards en 2014. Alors que les entreprises du secteur, notamment celles opérant dans l’externalisation (BPO), multiplient les campagnes de recrutement, cette baisse des exportations surprend des opérateurs.

Contexte difficile

Charles Cartier, président de l’Outsourcing and Telecommunications Association of Mauritius (OTAM), se demande si Statistics Mauritius ne place pas une partie de ces services dans d’autres catégories. « Certaines entreprises sont, par exemple, enregistrées comme Global Companies. Leurs activités ne sont, sans doute, pas comptabilisées dans le secteur des TIC. Il faut voir exactement comment Statistics Mauritius est arrivé à ce chiffre. Mais de mon point de vue, la tendance n’est pas à la baisse. Le taux de croissance est certes plus faible que dans le passé quand il était à deux chiffres, mais pour noter une baisse des exportations, il faudrait qu’il y ait une baisse des chiffres d’affaires. Il y a certes une baisse du nombre d’entreprises, car certaines ont envisagé – et ont peut-être passé le cap – de la délocalisation, notamment à Madagascar », affirme Charles Cartier. Ce dernier remet également la situation en 2015 dans son contexte international difficile. Enfin, il avance une dernière explication possible à la baisse des exportations de services de la part des entreprises des TIC. Il s’agit du fait que d’importantes entreprises du secteur qui ont un chiffre d’affaires conséquent, comme les compagnies de télécommunications, opèrent sur le marché local. Pour Ganesh Ramalingum, président exécutif de Data Communication Ltd, une autre explication serait la baisse des tarifs des terminaisons des appels internationaux entrants. Il s’agit des coûts facturés par les opérateurs International Long Distance mauriciens. Cette baisse des tarifs se répercute sur le chiffre d’affaires du secteur et expliquerait donc en partie la diminution des exportations de services.