Le Royaume-Uni a un nouveau roi. Hier, Charles III a été officiellement proclamé roi au palais Saint James. Les Britanniques devront s’y habituer, disent ces Mauriciens qui se trouvent actuellement dans la Blonde Albion.
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Yadhav Baldawoo : « L’aéroport était bondé »
Yadhav Baldawoo, 24 ans, est au Royaume-Uni depuis l’année dernière. Il y étudie le droit. Pour lui, « la reine représentait le symbole de ce que cela signifie d’être Britannique ».
L’annonce du décès de la reine Elizabeth, dit-il, a créé un tumulte à Londres et au Royaume-Uni en général. « Je suis rentré au Royaume-Uni au lendemain du décès de la reine et je m’étais déjà préparé à d’énormes retards à l’aéroport. Effectivement, cela m’a pris trois heures pour sortir de l’aéroport de Londres-Stansted dû à l’énorme trafic humain vers Londres. »
La disparition de la reine, poursuit-il, ouvre un nouveau chapitre après 70 ans de règne ininterrompu. « Le peuple britannique devra s’habituer à avoir un roi. »
Joshua Tatiah : « Avoir un roi au Royaume-Uni est très étrange »
Joshua Tatiah, propriétaire d’une entreprise de communication, vit à Hertfordshire, en Angleterre, depuis 20 ans. Il confie que le décès de la reine Elizabeth II a été un choc. « Je pense que beaucoup d’entre nous la considéraient comme une présence constante dans notre vie. La reine était intimement liée à mes souvenirs. Et maintenant, d’avoir un roi au Royaume-Uni est un sentiment très étrange. »
Il témoigne du deuil national, déclaré officiellement au Royaume-Uni depuis vendredi. « Les moments les plus émouvants dont j’ai été témoin se sont déroulés devant les portes du palais de Buckingham. Des milliers de personnes se sont rassemblées pour déposer des fleurs et des mots de remerciements pour le dévouement et le service de la reine Elizabeth II tout au long de sa vie. »
Nehal Corsini Rughoonauth : « Même le temps semble attristé »
Nehal Corsini Rughoonauth, 22 ans, étudie le droit à l’université de Kent, à Canterbury. Il est en Angleterre depuis deux ans et compte s’établir au Royaume-Uni par la suite. « Comme tout le monde, j’ai appris la mort de la reine par Internet. C’est triste. Elle était considérée comme différente de ses ascendants royaux, plus libérale en termes de race, de sexe et plus ouverte aux différences de classe. Donc, de ce point de vue, on lui doit un certain respect. »
Le pays pleure sa reine. « Ici, les gens aiment leur histoire et elle était un lien vivant avec leur histoire. Le peuple britannique a développé un attachement très fort à elle. Cela peut également sembler cinématographique, mais même le temps semble attristé par son départ, il pleut terriblement depuis hier, après un long passage ensoleillé », observe-t-il.
Toutefois, il dit ne pas être impressionné par le règne de la défunte souveraine. « Elle vient d’un passé de colonialisme et sa richesse est issue du sang de diverses nations qui souffrent encore aujourd’hui », lâche-t-il
Et de faire ressortir que le statut de la famille royale a été et continuera d’être une contrainte financière pour les autres. « Ils prennent une grande partie de l’argent des contribuables pour mener un style de vie somptueux, alors que beaucoup de gens ordinaires se battent pour payer les factures d’énergie qui continuent à monter en flèche au Royaume-Uni. Personnellement, je suis d’avis que la monarchie mérite d’être laissée dans le passé. »
Khoshik Moheeputh : « L’ambiance est sombre »
Fraîchement diplômé en droit, Khoshik Moheeputh habite Londres depuis deux ans. Il confie ne pas ressentir de grande tristesse à la suite du décès de la reine.
Cependant, il n’a pas été indifférent à l’atmosphère sombre qui règne sur le pays, particulièrement à Londres, depuis ces deux derniers jours. « Il y a une période de deuil en ce moment. L’Union Jack flottant sur les résidences royales, les bâtiments gouvernementaux et les établissements militaires a été mis en berne. Certains commerces sont fermés. Les hommages floraux sont accueillis et les livres de condoléances sont ouverts au public. Les gens en parlent partout. C’est le ‘talk of the town’. L’ambiance est plutôt sombre. »
Govin Vythelingum : « Son décès semble irréel »
Govin Vythelingum, 47 ans, comptable britannique d’origine mauricienne, est tombé des nues en apprenant la nouvelle. Il a grandi au Royaume-Uni et confie que la disparition de la reine l’affecte personnellement.
« C’est une bien triste nouvelle. Nous avons entendu dire qu’elle n’était pas bien et qu’elle devait se reposer ces deux derniers jours, mais c’est difficile à croire », dit-il.
Il confie que c’est « très difficile de décrire ce moment. Mais il semble que tout le monde s’est tu à l’annonce de la nouvelle et a eu du mal à l’accepter. Tout était à l’arrêt ».
Certes, poursuit-il, « tout le monde doit partir, mais elle était une figure tellement emblématique que son décès semble irréel. Bien qu’elle ne soit pas un membre de notre famille, elle a fait partie de nos vies et la plupart des Anglais l’aiment vraiment ».
Govin Vythelingum se dit heureux que la reine ait pu célébrer son 70e jubilé. « J’en ai été témoin. Ce dont je me souviendrai, c’est de son sourire et de la façon dont elle parlait aux autres, si gentiment. J’ai également eu de la peine pour elle lorsqu’elle a perdu son mari. Nous lui sommes très reconnaissants pour tout ce qu’elle a fait pour le pays. »
Maintenant, avec le roi Charles III, il dit ressentir « une certaine incertitude ». Fera-t-il aussi bien que sa mère ? « Je ne suis pas sûr que quelqu’un le puisse. »
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