À quand un papa aura-t-il droit à un mois de congé de paternité ? Qu’est-ce qui changera pour le congé maternité ? Qu’est-ce qui explique le retard de la mise en vigueur de cette mesure annoncée dans le programme gouvernemental ? Ces questions sont fréquemment soulevées dans le milieu du travail…
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Renforcer les liens familiaux et permettre aux nouveaux nés de recevoir une attention parentale pendant une plus longue période en accordant un mois de congé parental. C’est l’une de mesures phares annoncées dans le programme 2020-2024 du gouvernement. Cependant, à ce jour, les employés, surtout les jeunes, sont nombreux à attendre des explications à ce sujet.
Reeaz Chuttoo, le porte-parole de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), estime que ce projet ne sera pas une réalité de sitôt. « Avec la pandémie de Covid-19 qui sévit toujours dans le pays, toutes les mesures qui devraient être apportées pour soulager les employés ont été gelées. D’ailleurs, nous avons fait le suivi du congé parental auprès du ministère du Travail et en réponse, on nous a fait comprendre que ce n’est pas une priorité pour le moment », fait-il ressortir. En cette période de crise économique, dit-il, les employeurs ne comptent pas augmenter davantage leurs coûts et certains menacent même de licencier. « La priorité du gouvernement est de préserver les emplois et de consolider le pouvoir d’achat des travailleurs. Augmenter le congé parental n’est pas dans l’actualité », dit-il. Pour Reeaz Chuttoo, la CTSP n’a pas d’autre choix que d’accepter le retard sur la mise en œuvre de ce projet. Georgina Ragaven, présidente de l’association We Empower abonde dans le même sens. « On comprend que la pandémie a chamboulé le monde du travail, ce qui a obligé le gouvernement à revoir ses priorités. Mais, je lance un appel aux autorités qu’une fois les choses stabilisées, le dossier du congé parental doit être mis de nouveau sur la table », dit-elle. Elle soutient que dans ce contexte difficile, les couples ne sont pas encouragés à devenir parents, ce qui impactera la démographie de l’économie dans les années à venir. « Accorder un mois de congé parental peut apporter une lueur d’espoir », explique-t-elle.
Retard justifiable
Dans le milieu patronal, le retard de la mise en œuvre de cette mesure est justifié. « La situation des entreprises est déjà compliquée. Ce n’est pas le moment d’introduire de nouvelles lois qui découragent le recrutement des jeunes ou encore mènent vers des licenciements », déclare Amar Deerpalsing, président de la Fédération des PME. Il soutient que si le congé d’un mois doit être appliqué dans les mois à venir, le gouvernement doit partager le fardeau. « Ce n’est pas logique que l’État fasse des annonces et que ce soit les entreprises qui subissent le coût seules. Il faut un accord entre les deux parties », recommande-t-il.
Herbert Jouan, assistant directeur au ministère du Travail : «Nous travaillons toujours sur les recommandations»
Au niveau du ministère du Travail, les recommandations du congé parental sont toujours en phase d’élaboration, fait comprendre Herbert Jouan. Il soutient qu’un comité technique a été mis en place pour étudier les modalités. « Nous travaillons toujours sur les amendements qui doivent être apportés à la Workers’ Rights Act », dit-il. Il affirme que ces amendements concerneront la mère ainsi que le père, d’où le nom ‘congé parental’. A ce stade, il dit ne pas être en mesure d’avancer une date ou un ‘timeframe’ concernant l’entrée en vigueur de ces amendements. « Ce sera très prochainement », dit-il. Selon la Workers’ Rights Act, qui a pris effet le 24 octobre 2019, 14 semaines de congé sont accordées à une maman et cinq jours de congé au papa.
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