Il aurait fallu créer un ministère des Bonnes intentions. Celui-ci pourrait veiller à ce que les partis politiques, quand ils sont au pouvoir, tiennent les promesses qu’ils ont faites quand ils étaient en campagne électorale.
Forcément, il y aurait tout un département dédié à l’archivage des nobles et belles intentions qui ont été oubliées une fois que ceux qui les ont prononcées s’installent à l’Hôtel du gouvernement. Les couloirs du pouvoir sont tellement enivrants que l’on oublie plutôt aisément ce qui a été promis au peuple.
L’on y constatera, en parcourant le catalogue des promesses non tenues, assez rapidement que les politiciens ont eux aussi leurs marronniers. Vous savez, ces thèmes qui reviennent systématiquement en journalisme et dont l’objectif est « de rester proche des lecteurs et d’en attirer sans cesse de nouveaux, en traitant de sujets qui rythment leur quotidien ».
Sauf qu’en politique, le but est de rester proche des électeurs. Deux bons marronniers seraient « la nomination des petits copains » et « avec nous, c’est la bonne gouvernance et la transparence ».
Quand une formation politique est dans l’opposition, elle dénoncera systématiquement les nominations faites par le régime du jour. Mais quand cette même équipe de politiciens arrive au pouvoir, elle pratiquera avec ferveur et enthousiasme ce qu’elle a dénoncé. Il en a été ainsi pour tous les gouvernements depuis l’Indépendance. L’Alliance Lepep ne fait fort malheureusement pas exception à la règle. Elle qui a fait campagne sur le thème des mains propres est aussi tombée dans le piège des nominations non pas politiques, mais de proches en tous genres.
Depuis le 11 décembre, date de la prise du pouvoir, on en a vu des personnages gravitant autour des vainqueurs du jour être nommés à des postes à responsabilités. Nommer un colleur d’affiche à un poste de président d’un corps parapublic, qui sera viré dès qu’intervient un changement de gouvernement, est une chose, mais offrir un poste permanent à un membre de la famille ou ami(e) intime de tel ou tel ministre est une autre chose.
Tout comme pour le financement des partis politiques, où l’opacité est de mise, le monde politique a tendance à préserver jalousement sa prérogative de nomination. Ceci est très loin d’être une spécificité mauricienne, mais en établissant des règles là où il faut, Maurice peut devenir un exemple pour cette partie du monde. Il suffit d’une bonne dose de volonté politique, mais encore faut-il en avoir envie.
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