Milieu carcéral : l’étal du «supermarché des prisonniers» se vide

Le système de mise en vente des produits à la prison a été revu depuis environ deux mois. Une mesure qui ne fait cependant pas l’unanimité. De 531, ils sont passés à 39, les produits disponibles aux prisonniers. C’est la société Safeway qui a été choisie, après un appel d’offres, d’approvisionner les prisons.

La colère gronde parmi les prisonniers. Mais la direction de la prison campe sur ses positions. Lors des Strategic Meetings, il a été décidé de réduire le nombre de produits auxquels les prisonniers avaient droit dans leur propre « supermarché ». Ils sont passés de 531 à 39 pour les détenus hommes et une dizaine pour les femmes. Les produits mis en vente sont déterminés par la demande des prisonniers. C’est la firme Safeway qui a été choisie après un appel d’offres pour l’approvisionnement.

« Nous sommes dans une prison. Nous ne pouvons pas satisfaire les caprices de chaque détenu », souligne un cadre de la prison. Les détenus ne cachent pas leur agacement face à cette situation. Cette pratique, qui remonte à plusieurs années, a été revue à deux reprises depuis l’arrivée de Vinod Appadoo comme commissaire des prisons.

Auparavant, les proches des détenus avaient la possibilité de créditer les comptes des détenus à hauteur de Rs 1 000. Or, depuis peu, cette somme a été revue à la baisse, s’élevant désormais à Rs 500. Le montant maximal autorisé sur le compte d’un détenu est de Rs 3 000. Les produits sont livrés à la prison par une compagnie privée.

Lors des travaux de la commission d’enquête sur la drogue, le contrôle de ces comptes avait été évoqué, à l’instar des hommes de loi qui créditaient les comptes des détenus. Les Strategic Meetings ont permis aux autorités concernées de proposer de nouvelles mesures. Dans un avenir proche, on laisse entendre que la vente de ces produits pourrait même connaître un arrêt définitif.

Le service des renseignements de la prison privilégie la thèse selon laquelle certains détenus, qualifiés de « boss », financeraient les commodités d’autres prisonniers. Cela leur permettrait d’exercer un contrôle sur leurs amis détenus.

Le Postal Money Order, soit le montant de l’argent que reçoit les détenus sur leurs comptes à la prison, a également été revu. Certains détenus auraient accumulé jusqu’à Rs 6 millions. L’affaire devrait être référée aux autorités concernées pour enquête.

Adieu biscuits, bonbons et chocolats…

Achards, biscuits, chocolats, céréales, friandises, confitures, fromage, beurre, jus en brique, boissons gazeuses, cigarettes, shampoings, parfums, yaourts… Ce sont quelques produits qui disparaissent des étals du supermarché des détenus. Les Strategic Meetings de la prison en ont décidé ainsi.

Pourquoi 39 produits au lieu de 531 ?

531 produits étaient disponibles à la boutique de la prison depuis un certain temps déjà. Mais après des analyses du bureau du commissaire des prisons, cette liste a été ramenée à 39. En juin, les produits mis en vente avait été drastiquement réduits, passant de 531 à 49. L’administration de la prison explique que cette décision vise à discipliner les détenus. Ainsi, plusieurs produits comestibles ne sont plus disponibles à la prison.

Nouveaux tarifs à compter du 1er juin 2018