Mieux comprendre : la Bourse, une alternative de plus en plus prisée

Avec un taux directeur ayant chuté de presque 40 % en sept ans, le taux d’épargne a aussi suivi cette tendance à la baisse. C’est ainsi que plusieurs autres alternatives sont considérées pour générer davantage de revenus.

Des placements dans l’immobilier constituent certes un moyen rapide, mais les gains ne sont souvent que ponctuels. La bourse offre ainsi des perspectives intéressantes pour diversifier les revenus à long terme. Bien plus de 100 000 Mauriciens sont des petits actionnaires grâce à la bourse.

La bourse est un marché qui réunit à la fois des entreprises qui ont des besoins de financements et ceux ayant les moyens de les financer, les investisseurs. Ces derniers peuvent être des individus, des banques, des sociétés d’investissement, des fonds de pension, des entreprises d’assurances, entre autres.

Les titres échangés en bourse sont des actions qui représentent des fractions du capital d’une entreprise. Lorsqu’un investisseur est optimiste dans la capacité d’une entreprise à être prospère, il achète ainsi des actions afin de bénéficier de dividendes. Ces gains sont déclarés par le conseil d’administration de l’entreprise à l’issue de chaque année financière. À Maurice, les dividendes sont exemptés de la taxe jusqu’à un seuil maximal de Rs 2 millions.

Gains exemptés d’imposition

Cependant, les gains en capitaux sont totalement exemptés d’imposition. Les prix des actions de plusieurs entreprises, depuis leur introduction en bourse, se sont envolés (voir tableau). Quand une compagnie continue de réaliser de bonnes performances, son action est fortement sollicitée. Grâce aux lois du marché, le prix de l’action grimpe et le détenteur d’actions fera des gains conséquents s’il décide de vendre ses parts. Ce seront des bénéfices nets.

Lorsqu’une entreprise décide de faire son introduction en bourse, elle publie un prospectus sur son intention et donne des informations détaillées sur ses finances, métiers, filiales, entreprises associées, équipe de direction ainsi que les directeurs du conseil, entre autres. Elle propose pour le premier jour d’introduction en bourse un prix d’émission. Par la suite, le prix de l’action sera influencé par l’offre et la demande.

Pour assurer les intérêts des investisseurs et des entreprises, la bourse est un marché fortement réglementé. La Stock Exchange of Mauritius (SEM) exerce une activité de contrôle des échanges des agents opérant sur le marché. Le régulateur mène aussi des inspections chez ces agents, notamment les courtiers, dans le cadre et le respect des principes généraux, des règles et exigences de la bourse.

D’autre part, les entreprises ont des obligations de publication d’informations financières de projets de développement ou de données susceptibles d’agir sur leur développement sur les court, moyen et long termes. Les investisseurs et les actionnaires doivent avoir toutes les informations nécessaires pour prendre des décisions les plus avisées.

Des recherches en prélude

Il est nécessaire de faire quelques observations pointues avant de prendre une décision d’acheter des titres sur le marché boursier. Outre la presse spécialisée, l’éventuel investisseur peut aussi suivre les entreprises cotées en examinant chaque trimestre et chaque année leurs résultats financiers avec des observations pertinentes.

Comment s’y prendre

Quand l’investisseur décide de passer à l’acte, il doit d’abord ouvrir un compte au Central Depository & Settlement Co. Ltd (CDS), filiale de la SEM qui gère une plateforme informatique et logistique. Celle-ci est dédiée à la compensation et au règlement des opérations sur titres en temps réel.  Il doit également contacter un courtier en placement qui lui propose une option d’achat selon son choix d’entreprises. La commande est alors saisie sur le Stock Exchange of Mauritius Automated Trading System (SEMATS). En parallèle, un éventuel vendeur d’actions traite avec son courtier pour faire vendre ses parts dans une entreprise. L’option de vente est aussi transférée au SEMATS.  Au cas où il y a concordance entre achat et vente, un négoce est enregistré au SEMATS avant que le(s)courtier(s) ne fasse parvenir à l’acheteur et au vendeur un avis. C’est ainsi que la transaction financière conclut l’achat et la vente à travers le(s) courtier(s). Le CDS effectue l’échange électronique de la propriété de l’action aussitôt que les fonds sont transférés. L’acheteur reçoit en fin de compte une réception de la valeur mobilière de son courtier, alors que le vendeur perçoit les fruits de la vente ainsi qu’une déclaration que ces anciennes propriétés ont été échangées.

SEM, presque trentenaire

La Stock Exchange of Mauritius (SEM) a démarré ses opérations avec un marché officiel comprenant seulement cinq entreprises cotées et une capitalisation de presque $ 92 millions (environ Rs 3 milliards selon le taux de change de l’époque). Lors de sa première année, la capitalisation boursière actuelle par rapport au produit intérieur brut était de 4 %. Ce ratio est désormais de 67 %.  La Bourse permet aujourd’hui la cotation, le négoce et le règlement des capitaux propres et le financement par endettement en roupies, dollars, euros, livres sterling et rands. Généralement, environ 60  % des transactions de négociations sont effectuées par des investisseurs locaux. L’investissement en bourse n’est pas un moyen pour faire des gains rapides. Il s’agit d’investir pour le long terme. Le montant investi ne doit nullement affecter le train de vie d’un investisseur. Il faut faire des placements avec l’argent mis de côté, hors du budget courant.

Bien que des performances passées ne donnent aucune indication de la réussite future d’une société, des données historiques à la Bourse de Maurice révèlent que des placements faits dans plusieurs entreprises cotées ont été de loin plus performants que d’autres types d’investissements avec des rendements annualisés attractifs. C’est une option de plus pour répartir les risques au lieu de maintenir toutes les économies dans un même panier.

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