Il avait 20 ans et sa concubine était âgée de 41 ans. À peine séparé, le videur Vishnu Jogannah l’a étranglée à mort après l’avoir rouée de coups. Il a plaidé coupable de ce meurtre le mercredi 22 mai 2019 en cour d’assises.
«J’ai 23 ans. Je suis père de famille. Je présente mes excuses à la cour et j’espère que la société me pardonnera. Je n’ai jamais eu l’intention de la tuer. C’est par accident que c’est arrivé ». C’est en ces termes que Vishnu Jogannah s’est adressé à la cour d’assises.
Un peu plus tôt, l’homme, aussi connu comme Vidish, a plaidé coupable du meurtre de sa concubine Marie Pearly Shirley Patricia Verière, 41 ans, ancienne ‘bar manager’ à l’hôtel Intercontinental. Il est défendu par Me Nirmal Busgopaul. Celui-ci a, lors de sa plaidoirie, soutenu qu’une peine se situant entre 25 et 30 ans de prison est suffisante.
La poursuite, représentée par Me Vijay Appadoo, assistant du Directeur des Poursuites Publiques (DPP), a pour sa part déposé une liste de condamnations pour meurtre pour indiquer la tendance. Le juge Benjamin Marie Joseph a réservé son jugement.
La victime avait obtenu avant le drame un « protection order » contre le prévenu. Elle était, selon les aveux de son agresseur, une femme battue.
L’audience a été marquée par le témoignage du sergent Mooroteea. Celui-ci a présenté en cour les aveux du prévenu à la police. Vishnu Jogannah explique dans sa déclaration à la police en juin 2016 qu’il travaillait comme videur dans une boîte à Péreybère. Sur son lieu de travail, il a fait la connaissance de la victime, qui était aussi une employée de la boîte. Celle-ci lui a confié que ses proches habitent au Canada. Le prévenu a expliqué qu’il s’était séparé de sa femme avec laquelle il avait un enfant. Très vite les deux amis deviennent des amants.
Femme battue
Le videur a emménagé ensuite dans la maison de la victime à Péreybère. Mais, selon Vishnu Jogannah, sa concubine lui reprochait ses longues heures de travail et il a fini par quitter son emploi. Fin mars 2016, la relation se détériore entre eux. Le prévenu a avoué dans sa déposition qu’il frappait régulièrement sa concubine. Celle-ci a fini par mettre un terme à leurs relations avant de le chasser de la maison.
Marie Pearly Shirley Patricia Verière avait porté plainte contre lui à deux reprises à la police et a même obtenu un « protection order » du tribunal de Mapou. Elle avait entre-temps pris de l’emploi dans un hôtel à Balaclava.
« Le 31 mai 2016 mone alle lakur Riviere-du-Rempart. Mazistra inn explik mwa bien qui été sa protection order la. A línterieur mo meme mo pas ti dakor avec sa protection order ek mo dire mo meme la prosen fwa mo pu kas kas li bien », a déclaré le prévenu à la police. Et le jour du drame, le videur s’est présenté chez la victime. Celle-ci, selon lui, l’a reçu avec un couteau à la main et lui a bien fait comprendre qu’il n’était pas le bienvenu.
« Mo bat li ene kalot bien fort ek so latet fine tappe lors beton », a relaté le prévenu dans sa déposition. Il a porté la victime à l’intérieur de la maison et l’a frappée à nouveau. À l’aide d’un bandage médical, il l’a bâillonnée avant de l’étrangler avec un fil de téléphone. Cela avant de prendre la fuite. Le Dr Maxwell Monvoisin, qui a pratiqué l’autopsie, a attribué la cause de la mort à la strangulation par ligature.
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