L’accident tragique dont a été victime Fateemah Dilmohamed met en lumière des lacunes dans la sécurité des infrastructures publiques. Experts et responsables appellent à des inspections renforcées et à un changement de mentalité pour prévenir de tels drames et garantir la sécurité des citoyens.
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Il faut un changement de paradigme afin qu’il n’y ait pas d’autres accidents comme celui dont a été victime Fateemah Dilmohamed à Grand-Baie La Croisette. Chaque individu doit assumer ses responsabilités et dénoncer tout ce qui pourrait mettre en péril la vie d’autrui. C’est ce qui ressort de l’émission « Au cœur de l’info » animée par Jean-Luc Émile.
« Nous voulons d’une île Maurice moderne. Une bonne partie de la population a souhaité un changement, mais il ne faudrait pas compter uniquement sur le gouvernement pour que cela arrive. Chacun doit assumer ses responsabilités », a déclaré le député Ehsan Juman lors de l’émission. Il a souligné que la population doit signaler les problèmes là où ils se trouvent, afin que des mesures correctives puissent être prises avant qu’un accident ne se produise.
Pour lui, il est impératif de rehausser les standards. « Nous allons être sévères pour garantir un meilleur environnement et plus de propreté. Nous ne sommes pas là pour faire plaisir, mais pour bâtir une société meilleure », a-t-il ajouté. Le député Juman a également insisté sur le fait que chacun doit faire son travail correctement et ne pas penser que des connexions politiques le mettront à l’abri de la justice. « Celui qui faute doit payer », a-t-il affirmé.
Le député a réitéré son appel à des inspections des ascenseurs, des escaliers roulants et d’autres équipements, que ce soit dans les bâtiments gouvernementaux, les centres commerciaux ou autres lieux publics. Une certification devrait ensuite être apposée pour rassurer le public sur sa sécurité. « Cette mesure est une condition sine qua non pour prévenir d’autres accidents de ce genre. Il est temps de mettre fin à la culture du ‘ laisser-faire’ et de la médiocrité. »
Ehsan Juman a également fait remarquer qu’une psychose s’est installée dans le public, avec de nombreuses personnes préférant emprunter les escaliers plutôt que les escalateurs. Depuis l’accident dont a été victime Fateemah Dilmohamed, de nombreuses questions se posent : comment un tel drame a-t-il pu se produire ? Selon Reeaz Chuttoo, porte-parole de la Confédération des travailleurs des secteurs privé et public (CTSP), il est possible que le dispositif de sécurité du tapis roulant n’ait pas été activé, empêchant l’appareil de s’arrêter automatiquement en cas de surpoids ou de défaillance. Il estime qu’un tel dispositif aurait pu limiter la gravité des blessures en arrêtant l’escalateur immédiatement.
Maintenance
Vinayechen Govindasami, Safety and Health Officer enregistré, partage cet avis. Il a souligné la nécessité d’examiner l’historique des inspections et des rapports d’incidents. « Ce type d’incident ne peut survenir sans signes précurseurs », a-t-il déclaré. Il a recommandé l’installation de boutons d’arrêt d’urgence facilement accessibles et la présence rapide d’un agent de sécurité pour administrer les premiers soins dans les divers lieux publics.
Imran Ally Aubeeluck, ancien Lead Mechanical Engineer au ministère de l’Infrastructure nationale, a jugé l’accident inacceptable. Il a également montré du doigt l’éventuelle absence d’un dispositif de sécurité et une possible négligence dans la maintenance. Selon lui, les ingénieurs chargés de la maintenance ne devraient pas être responsables des inspections pour éviter tout conflit d’intérêts.
Il a estimé que les responsables de telles fautes doivent être poursuivis pour éviter la répétition de ces incidents. Il s’est interrogé sur la manière dont certains certificats d’inspection sont délivrés, affirmant que, dans certains cas, cela se fait à distance, sans inspection physique.
Ressources insuffisantes
Le ministre du Travail, Reza Uteem, a également pris la parole pendant l’émission. Il a expliqué que son ministère ne dispose pas de suffisamment d’ingénieurs pour assurer l’inspection des équipements dans les bâtiments. Selon lui, les demandes de recrutement formulées sous l’ancien gouvernement pour des postes de « Machinery Inspector » n’ont pas été approuvées. « Nous allons réitérer cette demande auprès du ministère des Finances pour pourvoir une dizaine de postes vacants », a-t-il déclaré.
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