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Metro express – Les commerçants d’Arab Town : pas de sursis, fêtes de fin d’année ou pas

Arab Town Le sursis refusé, les forains font un effort spécial pour écouler leurs produits avant leur déplacement.

Dans deux semaines, les 55 marchands de la foire Arab Town, Rose-Hill, prendront place dans leur nouvel emplacement, à côté du stade Sir Gaëtan Duval. Si certains d’entre eux sont ravis de devoir changer de lieu, d’autres demandent un sursis jusqu’aux fêtes de fin d’année. Le maire Ken Fong ne bronche pas.

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Rose-Hill, un lundi après-midi ensoleillé. La foire Arab Town, construite en feuilles de tôle cannelées, grouille de monde. Dans la chaleur étouffante de ce début d’été, des clients, sacs en plastique biodégradables à la main, étanchent leur soif en consommant de l’alouda. Dans les couloirs de cette foire vieille de trente ans, les commerçants vaquent à leurs occupations avant la démolition de ce lieu très fréquenté par les citadins des villes-sœurs et des habitants des régions avoisinantes.

Assis sur un tabouret devant son « emplacement », Yusuf Jamalkhan, qui vend des produits divers, dit éprouver un « pincement au cœur » du fait qu’il devra très bientôt plier bagages. Son père Nasser était l’un des premiers commerçants de ces lieux. Il a repris le flambeau. « Mais je suis confiant que cette délocalisation sera pour notre bien. On ne pourra rien faire contre la réalisation de ce projet national. Il ne nous reste qu’à nous rendre auprès de la mairie afin de prendre connaissance du numéro des étals qui ont été tirés au sort », fait part ce commerçant de 49 ans.

Hemowtee Beeharry, qui a passé la moitié de sa vie à vendre des vêtements dans les couloirs de cette foire, abonde dans le même sens. La mère de famille de 64 ans, plutôt avare de mots, confie que sa seule consolation serait qu’elle se retrouve aux côtés de commerçants avec lesquels elle a toujours travaillé. « C’est déchirant de quitter un endroit où vous avez passé pas mal d’années. Ainsi va la vie. L’important est le fait que la mairie de Beau-Bassin/Rose-Hill nous a accordé un lieu convenable, pourvu d’une toiture et de toilettes pour travailler », dit la commerçante qui occupe l’étal No 24  à l’Arab Town.

Pourvue d’eau potable, d’électricité, mais sans toilettes, la foire d’Arab Town est située en plein cœur de Rose-Hill, à quelques pas de la gare et à une cinquantaine de mètres du stade Sir Gaëtan Duval. Les commerçants déboursent mensuellement Rs 2 400 pour la location d’un étal. Ils ont le choix de payer à chaque fin de mois, mais certains optent de le faire trimestriellement ou annuellement. Les produits qui sont commercialisés sont des vêtements, des accessoires, de la nourriture et des fruits.

Un sursis de deux semaines accordé

Le nouvel emplacement qui accueillera les  55 marchands dans deux semaines.

Ces commerçants, qui devaient évacuer les lieux le 31 octobre, ont obtenu un sursis de deux semaines. Ils ont eu vent de cette décision à la suite d’une réunion qui s’est tenue jeudi dernier, en présence des techniciens du ministère des Infrastructures publiques et de la mairie de Beau-Bassin/Rose-Hill, au siège de la mairie. Les marchands ont été avisés, par le biais d’une correspondance, qu’ils devront plier bagages d’ici au 14 novembre.Goolam, qui est un marchand de fruits, ne mâche pas ses mots. « C’est un fait. Nous allons bientôt devoir vider les lieux et nous ne faisons aucune résistance. Mais nous demandons au gouvernement, par le biais de la mairie, d’étendre nos activités jusqu’à début de janvier prochain. Cette initiative nous permettrait d’écouler nos marchandises durant la période festive. Ainsi, au début de janvier, nous partirons volontairement », fait part le sexagénaire.

« Il y a trois semaines, nous avons rencontré le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha. Il était question qu’on obtienne un sursis nous permettant de travailler jusqu’à la fin des fêtes de fin d’année. Mais nous n’avons eu aucune réponse jusqu’à présent », déplore Imtazally Jaumeer, président de la Distributive Trade Union d’Arab Town et un des commerçants opérant sur les lieux. Tout comme Goolam, il dira que les commerçants ont déjà commandé leurs marchandises pour les fêtes de fin d’année et qu’un sursis pourrait être bénéfique aux occupants des lieux comme aux clients.

Rencontrée à l’entrée de la foire, Catherine Malepa, une habituée des lieux, est d’avis que « les commerçants d’Arab Town méritent plus que ces nouveaux emplacements ». « La délocalisation des marchands est mal conçue. Leurs griefs ne sont pas pris en compte. Cette petite foire que vous voyez est le poumon de Rose-Hill. Elle est située dans un endroit stratégique. La ville de Rose-Hill compte des immeubles en bon état qui ne sont pas utilisés. La mairie aurait pu aménager ces immeubles à l’intention des marchands au lieu de leur proposer de petits étals à côté d’un stade », dit-elle.


Des facilités prévues

Le nouvel espace qui abritera les 55 commerçants de la foire d’Arab Town comprendra des toilettes , de l’eau potable et de l’électricité. Les visiteurs  y découvriront aussi un ‘food court’. Une somme approximative de Rs 5.2  millions a été injectée dans la réalisation de cet espace qui accueillera ses occupants vers la mi-novembre.

Le maire Ken Fong maintient le déplacement

Dans une déclaration au Défi Quotidien, le maire de Beau-Bassin/Rose-Hill, Ken Fong, a fait ressortir que les forains d’Arab Town devront évacuer les lieux au plus tard le 14 novembre. « Malheureusement, il n’y aura plus d’extension. D’ailleurs, à partir du 3 novembre, les commerçants auront le droit d’aménager les équipements destinés à leurs étals. Ils ont été avisés qu’ils devront soumettre une avance qui équivaut à quatre mois de loyer au moment qu’ils prendront place dans leurs nouveaux emplacements. » Le montant des loyers, qui est uniforme, sera de Rs 2 400 par étal.

 

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