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Méthodes présumées inhumaines dans une école - Les parents : «Nos enfants sont traumatisés»

Au moins cinq enfants, qui fréquentent une école maternelle de Poste-de-Flacq, ne veulent plus y aller. Selon leurs parents, ils ont raconté qu’on les force à rester debout au soleil quand ils se seraient mal comportés. Pire : comme punition, on les aurait aussi forcés à croquer des piments...

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C’est une affaire qui fait couler beaucoup d’encre depuis quelques jours. Dans une école préscolaire de l’Est, on utiliserait des méthodes assez « spéciales », pour ne pas dire pire, comme punition envers les petits élèves. On obligerait les enfants à rester debout en plein soleil ou alors à manger du piment ! Des parents ont porté plainte au bureau de la Child Development Unit.

Dielleen, une maman, raconte que son fils a eu des ampoules. « Il est tellement traumatisé qu’il nous a supplié de le changer d’école. » Elle avoue que son bambin lui avait, à plusieurs reprises, parlé de ces punitions « bizarres » mais qu’elle ne les avait pas prises au sérieux. Une autre mère de famille, Aurélie, indique que sa fille lui avait confié avoir subi ce genre de punitions. « Depuis, elle a commencé à faire pipi dans sa culotte alors que ce n’était pas dans ses habitudes », dit-elle. La psychologue, qui l’a examinée à l’hôpital de Flacq, a révélé que la fillette avait subi un sévère traumatisme.

Arrestation d’une cleaner

D’après les renseignements recueillis, la responsable, originaire d’Europe, finance son établissement préscolaire et sa garderie à travers une fondation. De plus, elle aurait ouvert deux écoles maternelles à Poste-de-Flacq et à L’Aventure. Dielleen dit ne l’avoir jamais rencontrée en personne. « Je ne l’ai jamais vue de même que la responsable mauricienne, et d’ailleurs, on ne nous laisse même pas entrer dans la cour de l’école. »

Xplik ou K a pris contact avec l’école. Au téléphone, une personne a d’abord réfuté les accusations des parents avant de dire qu’un(e) responsable allait nous rappeler. On a attendu en vain ! Aux dernières nouvelles, l’une des parents des enfants a révélé à la rédaction que la police avait arrêté une cleaner de l’école, âgée de 28 ans, en lien avec les méthodes « inhumaines » utilisées envers les enfants. La police a confirmé l’arrestation.


Rita Venkatasawmy : « C’est une violation des droits de l’enfant »

La rédaction a contacté l’Ombudsperson for Children’s Office. Rita Venkatasawmy a qualifié ces accusations de maltraitance de « très grave ». « Nous nous sommes rendus sur place et nous avons ouvert une enquête, a-t-elle déclaré. Nous pouvons confirmer qu’il y a bien eu quelque chose par rapport avec du piment utilisé pour faire peur aux enfants. Qu’importe qu’on ait juste brandi un piment ou qu’on ait demandé aux enfants de le manger, ce n’est pas correct.

Les encadreurs d’une école préscolaire ne peuvent avoir recours à de telles méthodes disciplinaires. C’est une violation des droits de l’enfant. Nous allons convoquer les responsables de l’école et les parents au bureau pour tirer tout cela au clair. Nous allons aussi nous entretenir avec l’Early Childhood Development and Care Authority.

Si les accusations s’avèrent justes, il faudrait des sanctions contre cette école. » Rita Venkatasawmy dit prôner la « positive discipline » et non le « corporal punishment » qui peut générer des abus. Malheureusement, dit-elle, il y aurait des manquements dans certaines écoles bien que son bureau et d’autres instances mènent une campagne de sensibilisation à ce sujet. Un problème persistant surtout dans les écoles pré-primaires et primaires, souligne-t-elle.

 

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