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Mauritius Plastic Challenge : plus de 5 000 kilos de plastique récupérés dans la nature

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Dans les décharges, dans la nature… Sur notre île, les déchets plastiques sont partout. Pour limiter cette pollution, le « Mauritius Plastic Challenge » de Mission Verte propose des solutions pratiques à adopter au quotidien, comme nous l'explique Gregory Martin, le coordinateur de ce projet.

Grégory Martin de Mission Verte : « Ce résultat permet d’accompagner l’économie circulaire de Maurice »

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Gregory Martin est le coordinateur du projet « Mauritius Plastic Challenge »

Financé par le Programme de Small Grants Programme (SGP) et le Global Environment Facility (GEF) du United Nations Development Programme (UNDP), le projet « Mauritius Plastic Challenge » de l’association Mission Verte se fait en partenariat avec le ministère de l'Environnement et l’ONG Caritas. Il vise à répondre aux défis posés par la pollution plastique et a pour coordinateur, Gregory Martin.

Ce citoyen engagé et bénévole explique que ce programme, déployé avec le soutien d’une trentaine de partenaires et du programme SGP-GEF du UNDP, a permis de réduire la quantité de plastique dans la nature en s’attaquant principalement à l'amont, en promouvant la réduction et la réutilisation. Après une année d'engagement, les résultats de la première phase du projet lancé en mars 2023 ont été présentés au Caudan Arts Centre le lundi 25 mars 2024. Dans l’entrevue qui suit, Gregory Martin revient sur cet événement. 

Comment s'est déroulée la présentation de cette première phase du « Mauritius Plastic Challenge » ?

La situation du plastique à Maurice a été exposée et les solutions existantes sur notre territoire ont été abordées.  De plus, toutes les personnes présentes ont également eu un aperçu des outils développés pour engager notre île contre la pollution plastique. 

Quels sont les enjeux de la pollution plastique ?

Il existe déjà un engagement efficace des industriels, des ONG, de l'État et d'autres acteurs de notre pays, mais parfois, il peut manquer une connexion pour concrétiser l'inattendu. De ce fait, nous avons besoin de l’engagement de tous.

Quid des résultats ? 

Les résultats sont probants avec six villages engagés grâce à des ambassadeurs de Caritas. Ces derniers, à bord de leurs vélos électriques, ont sensibilisé plus de 4 000 personnes. Ils ont permis de récupérer plus de 5 000 kilos de plastique dans la nature ou destinés à l'enfouissement. Ce résultat permet à notre association de collecter plus de 50 000 kilos de matière plastique par an et d'accompagner l'économie circulaire de Maurice.  De surcroit, le programme pédagogique « Fanplastic » a aussi marqué les esprits avec la participation de 1 790 élèves de 25 écoles publiques et de leurs familles, désormais en première ligne dans la diffusion des bonnes pratiques. 

Comment peut-on donner une seconde vie aux déchets plastiques ?

La campagne de communication du Mauritius Plastic Challenge a mis en avant l'importance de travailler en amont en promouvant l'évitement, la réutilisation et les alternatives, ainsi que celle du tri, pour permettre aux recycleurs locaux de donner une nouvelle vie aux déchets plastiques. Je profite de cette occasion pour saluer également le partenariat avec les industriels, les commerces et les acteurs du secteur privé, comme l’Association des Manufacturiers de Maurice (AMM), Business Mauritius et Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI), entre autres.  Cela a permis de mettre en lumière les coulisses et d'observer l'évolution de la responsabilité de ces « émetteurs sur le marché », qui sont souvent plus impliqués que ce qu'ils laissent transparaître.

Le Mauritius Plastic Challenge a sensibilisé des milliers de citoyens et d’entreprises, et a également fourni les outils nécessaires pour encourager l'engagement de tous"

Parlez-nous du déploiement d’une Responsabilité Élargie du Producteur.

Le déploiement d’une Responsabilité Élargie du Producteur (REP) sur une base pilote et l'utilisation des alternatives aux plastiques « traditionnels » démontrent que la réponse viendra également des acteurs économiques. Nos partenaires de l'Université de Maurice déploient d'ailleurs une solution biosourcée à partir de biomasse locale comme les bananiers et les ananas, etc. Par ailleurs,  Mauritius Plastic Challenge a aussi bénéficié du soutien du gouvernement, notamment des ministères de l'Environnement, de l'Éducation et des TIC et de l'Innovation. La mobilisation des équipes du ministère de l'Environnement, l'accès aux écoles publiques et notre présence aux côtés du Mauritius Research and Innovation (MRIC) ont également été notables.

Que pensez-vous de l'engagement des citoyens dans le Mauritius Plastic Challenge ?

Leur engagement a été particulièrement remarquable, en particulier avec leur participation aux ateliers de formation, aux fresques de plastique et à la conférence nationale. À l'issue de cette première étape, nous avons désormais une meilleure compréhension des plastiques traditionnels et des nouveaux, tels que le biodégradable et le Polylactic Acid (PLA), ainsi que de leurs impacts sur notre île. Ce programme de formation pour les journalistes et les citoyens permet à chacun de mieux comprendre cette matière, celle qui peut à la fois nous sauver la vie et nous nuire. Tout dépend de notre utilisation et surtout de la fin de vie que nous lui accordons.

Quel est le rôle du site www.mauritiusplastic.com ?

Ce site regroupe les outils développés et propose surtout un espace pour recueillir des avis et des idées afin de continuer à organiser Maurice contre la pollution plastique. Le pays est désormais équipé de compétences et d'un certain savoir-faire pour limiter l'amont (réduire et réutiliser) et accompagner l'aval (plus de collecte et donc de recyclage) de cette matière plastique surprenante, mais qui, en raison de notre surconsommation et surtout de la fin de vie que nous lui accordons, devient un véritable danger. Ainsi, cette cohésion nationale sera davantage structurée dans la seconde phase du programme que Mission Verte souhaite pleinement collaborative en impliquant le public, le privé et la société civile. La réponse ne peut venir que de la coopération de tous. 

Réduire la consommation du plastique

Concernant les Fiches Actions initiées par le pôle de la Bioéconomie Tropicale de La Réunion, Qualitropic, Gregory Martin affirme qu'elles permettront aux activités économiques de notre île de réduire leur utilisation de plastiques « inutiles » et de soutenir l'économie circulaire. Cela implique également de veiller à ce que le reste des déchets soit correctement dirigé vers les industriels locaux spécialisés dans le recyclage. Selon lui, le « Mauritius Plastic Challenge » n'a pas seulement sensibilisé plusieurs milliers de citoyens et d'entreprises, mais a aussi fourni des outils permettant à tous de s'engager dans la lutte contre la pollution plastique dans le pays.

Emballage inutile

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Choisissez des emballages biodégradables et composables.

L’utilisation fréquente d’emballages ou d’objets tels que pailles, sacs et gobelets en plastique ou autre matériau est souvent de courte durée. Certains ont des fonctions indispensables, tandis que d’autres peuvent être qualifiés d’inutiles. Un emballage inutile est un emballage qui ne remplit pas de fonction essentielle, telle que la protection, l'hygiène, l'intégrité des produits, le transport ou la transmission d'informations réglementaires.

Un emballage inutile est un emballage n’ayant pas de fonction essentielle, voire de protection, sanitaire et intégrité des produits, transport ou support d'information réglementaire. Pour préserver les ressources et éviter de potentielles sources de pollution plastique, la réduction de ces plastiques à usage unique est donc un levier important. Par conséquent, l'utilisation d'emballages pour les fruits et légumes ne devrait être envisagée que si elle prévient les dommages potentiels lors de la vente en vrac. De même, elle est justifiée lorsqu'elle permet de prolonger la durée de conservation grâce à des emballages techniques.


Le suremballage 

Un suremballage inutile est un conditionnement ajouté par-dessus un autre emballage sans fonction essentielle. Il est donc crucial d'évaluer la quantité d’emballage utilisé par rapport à la taille et à la quantité du produit. Pour la vente individuelle d'un produit, il est nécessaire de travailler sur un modèle logistique et de vente alternative afin de permettre la vente en vrac sans emballage.

La vente à emporter

La consommation nomade s’est développée grâce aux emballages à usage unique. Les habitudes les consommations à l’extérieur du domicile ne sont pas anticipées. Or, des modèles avec des contenants réutilisés existent, mais comment les inciter et les favoriser ? Là est la question.

Réutilisation : les points essentiels 

Réemployer des produits et des emballages en plastique ou dans d'autres matériaux contribue à prolonger leur durée de vie et à favoriser l'économie circulaire. Elle aide aussi à limiter la consommation de produits neufs, de préserver des ressources et de limiter la production de déchets. Cependant, la réutilisation ne doit pas assurer une fonction moindre comme dégrader l’offre ainsi que le produit, entrainant de ce fait des risques de sécurité ou sanitaires.

Retour des emballages

Le taux de retour des emballages est plus important avec une incitation à le rapporter comme une consigne, une gratification. Pour les bouteilles de boissons, le réemploi fonctionne déjà bien. Certains secteurs comme les boissons, l’épicerie, les produits d’hygiène sont adaptés au réemploi. Pour d’autres secteurs comme le frais, le surgelé ou certains produits cosmétiques, les contraintes pour faire du réemploi sont plus fortes, car les emballages plus techniques.

Invendus ou rebuts 

Les invendus ou rebuts de magasins tels que les produits abimés et excédents de stock, entre autres, peuvent être orientés vers des recycleries qui se chargeront de les réparer et les mettre en valeur pour leur assurer une utilisation, plutôt que la poubelle. Le choix dans les produits à vendre est aussi important pour prioriser des produits facilement réparables et durables. 

Les bonnes pratiques 

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Ne jetez pas vos déchets plastiques dans la nature.

Il est essentiel de procéder à un diagnostic des produits, des objets et des contenants pour identifier ceux qui pourraient être recyclés ou bénéficier d'une seconde vie. De plus, il est primordial de définir les conditions et les opérations nécessaires, notamment le lavage, la réparation et la séparation des éléments. En organisant un stockage optimisé par l'empilement et en assurant un flux régulier d'enlèvement des produits réutilisés ou à réparer, on peut maximiser l'espace de stockage. Offrir aux clients la possibilité de réutiliser leurs achats et les encourager à adopter cette pratique est également nécessaire.


En 2022 :  plus de 75 000 tonnes de déchets plastiques générés

Plus de 75 000 tonnes de déchets plastiques ont été générées, dont environ 4 % uniquement ont été revalorisés en 2022. À l'origine de cette situation réside principalement notre rapport au plastique, notre manière de l'utiliser, et surtout, la façon dont nous gérons sa fin de vie. Face à cet enjeu, la résistance s'organise à Maurice. Des lois sont introduites, des lignes de recyclage sont installées et la population apporte une réponse sur le terrain, toutefois, ce n'est pas encore suffisant pour véritablement engager notre île dans cette transition qui est si nécessaire. 


Conscient des enjeux et d'une certaine urgence, le projet « Mauritius Plastic Challenge » propose ainsi d'accompagner l'engagement du pays face aux défis que représente le plastique.  L'objectif est de dépassionner le débat et apporter des solutions efficaces du territoire grâce à un dialogue animé par les citoyens, le tout appuyé par des experts du plastique et de ces alternatives. 

Reuse : une histoire de réseau 

Pour que la réutilisation puisse être efficace, elle nécessite l'engagement d'un réseau complet de volontaires et de partenaires. Cela comprend le fournisseur qui conçoit des produits durables, le consommateur qui accepte de rapporter son emballage ou de faire réparer son produit, ainsi que les opérateurs responsables de la collecte, du tri, du lavage et de la réparation. Ce processus implique également les commerces qui choisissent de collaborer avec ce réseau et de mettre en avant cette démarche.
 

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