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Marie-Hélène Papillon, la mère des siamoises : «Je suis consciente qu’on ne peut en sauver qu’une»

Marie-Hélène Papillon, la mère des siamoises : «Je suis consciente qu’on ne peut en sauver qu’une» Marie-Hélène et Ian Papillon demandent aux Mauriciens de prier avec eux.

Les parents des siamoises nées à l’hôpital de Rose-Belle savent qu’ils perdront une de leurs filles si elles subissent une intervention chirurgicale visant à les séparer. Si le coût de l’opération sera pris en charge par le ministère de la Santé, ce ne sera pas le cas des frais de déplacement de Marie-Hélène et Ian Papillon. Ils ont besoin d’aide.

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Ce mardi 8 janvier 2019, Ian Gino Papillon (43 ans) enregistre la naissance de ses jumelles siamoises au bureau de l’État civil. Une procédure essentielle pour la suite des démarches que son épouse et lui entameront pour que les bébés puissent être opérés à l’étranger. L’intervention qui consiste à les séparer n’est toutefois pas sans risques. « Mes filles partagent le même cœur. Je suis consciente qu’on ne pourra en sauver qu’une », confie Marie-Hélène Papillon, la mère, sur son lit d’hôpital.

Âgée de 36 ans, elle est aide-enseignante dans une école pré-primaire. Son époux, originaire de Vieux-Grand-Port, s’occupe de l’entretien d’une firme privée à Ferney. Cela fait 23 ans qu’ils sont mariés. Ils ont trois autres enfants : Jean-Christ (18 ans) qui est maçon, Emilio (17 ans), qui est en Form V et Willrick (11 ans), qui termine le cycle primaire.

C’est le vendredi 4 janvier à 15 h 45 que Marie-Hélène Papillon donne naissance par césarienne à des jumelles siamoises. Elle subit également une ligature des trompes. Si l’accouchement n’est pas prévu ce jour-là, la jeune femme perd les eaux après son rendez-vous médical à l’hôpital. « Je savais que j’allais avoir deux enfants, mais mon mari ne voulait pas connaître le sexe des bébés. Il voulait que ce soit une surprise. »

Mais son monde s’écroule quand on lui annonce qu’elle a enfanté de deux jumelles siamoises. Sous le choc, elle refuse d’abord de les voir. Elle change cependant d’avis. Sa première réaction : elle fond en larmes. Les jumelles sont placées à l’unité néo-natale des soins intensifs. La mère regagne la salle où elle est admise. Ce lundi 7 janvier 2019, c’est peu avant l’heure des visites qu’elle a pu revoir ses jumelles. Si elle est contente de les avoir vues, elle a néanmoins le cœur gros lorsqu’elle pense qu’elle perdra l’une d’elles si une intervention de séparation est pratiquée. Des larmes ruissèlent sur ses joues. D’autant qu’elle vient d’apprendre qu’un des bébés a du mal à respirer.

Ian Papillon tente de réconforter son épouse, même s’il est lui-même meurtri. « On a tout acheté en double. On avait hâte de les accueillir. En voulant garder l’effet de surprise, le destin nous a surpris autrement », dit le quadragénaire.

Un cœur pour deux

Dans un coin, Marie-Claire, âgée de 60 ans, est impuissante face aux pleurs de sa fille Marie-Hélène : « Leker fermal ler mo trouv mo tifi dan sa sitiasyon la.  Aster pa kone ki pou arive. » La peur de l’inconnu est palpable chez la famille Papillon. Elle garde cependant foi en Dieu. Les parents demandent aux Mauriciens de prier avec eux dans ce moment difficile.

Sollicité, Jameer Yeadally, l’attaché de presse du ministère de la Santé, indique que des procédures ont été enclenchées pour la prise en charge des jumelles siamoises du couple Papillon afin qu’elles soient opérées à l’étranger. La destination sera confirmée après l’approbation des parents, dit-il.

Ayant des revenus modestes, le couple se soucie des frais de son déplacement. Toute aide financière pour qu’il puisse être aux côtés des bébés est la bienvenue. Tout versement peut être fait sur le compte bancaire suivant à la Bank One : 01082487905 qui est au nom de Ian Gino Papillon, résidant à route Royale, Vieux Grand-Port.


Le suivi médical a-t-il été fait convenablement ?

« Il y a sans doute eu des lacunes dans le traitement anténatal. À trois ou quatre mois de grossesse, le médecin traitant aurait déjà dû déceler que les deux bébés étaient collés. » Tel est l’avis d’un gynécologue du service public qui compte plus de 20 ans d’expérience. Il estime que les gynécologues ne sont pas formés pour les échographies et que c’est un radiologue qui aurait dû le faire. Deux autres gynécologues ne blâment pas entièrement le médecin traitant de la jeune femme.

« Même s’il avait constaté qu’il y avait des siamoises, qu’est-ce qu’il aurait pu faire ? » se demande un spécialiste du service public, précisant que l’avortement est légal uniquement sous certaines conditions. Un autre gynécologue qui exerce dans le privé se garde de jeter la pierre au médecin traitant : « Avoir des bébés siamois est tellement rare qu’il est difficile de faire un diagnostic. » Il concède qu’un examen approprié à l’échographie aurait permis de déceler l’anomalie.

 

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