La situation dans le secteur de la restauration s’améliore graduellement. Bien que les chiffres d’affaires ne soient pas conséquents en ce début d’année, des signes de reprise sont observés. De nombreux défis sont cependant à relever.
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La clientèle mauricienne semble avoir toujours faim de restaurants. Les opérateurs concernés évoquent une certaine amélioration depuis le début de l’année. L’espoir d’une reprise est dès lors permis après deux ans de disette.
Au restaurant La Clef des Champs, on ne dira pas le contraire. Depuis que la pandémie a frappé le pays, une baisse de plus de 50 % a été enregistrée au niveau des clients particuliers.
« Au niveau événementiel, la situation est pire. En raison des restrictions sanitaires en vigueur, les ‘fonctions’ ne se tiennent plus. Ainsi, nous avons perdu plus de 80 % des clients pour notre segment traiteur », fait ressortir le directeur des opérations, Jason Magoo.
Une certaine amélioration est notée depuis le début de l’année.
Toutefois, depuis le début de cette année, les chiffres d’affaires s’améliorent. Une légère amélioration au niveau de la clientèle est observée. « Les gens ayant complètement été vaccinés sont plus confiants pour sortir. D’ailleurs, à l’occasion de la fête de la Saint-Valentin, nous avons fait le plein dans le restaurant », se réjouit-il.
Même lueur d’espoir au restaurant Kesar, à Flacq. « Nous sommes passés par le pire. Après avoir constaté une baisse de plus de 50 % de la clientèle, les signes de reprise pour les prochains mois sont positifs », avance le directeur, Deepak Doolooa. Il soutient que les Mauriciens ont maintenant appris à vivre avec la Covid-19 et se permettent à nouveau de sortir en famille. « Même si le nombre de clients n’est pas élevé, on arrive à joindre les deux bouts. »
Dans les restaurants Nando’s, la reprise est également au rendez-vous. « Cependant, le marché est toujours lent en raison d’une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs », fait remarquer le directeur Mark Elsbury.
Une révision des prix à l’étude
Devant la hausse constante des prix des légumes, des viandes, des épices et d’autres ingrédients, les restaurateurs envisagent de revoir leurs prix. « Nous n’avons d’autre choix que de refaire notre carte de menu avec de nouveaux prix. D’ailleurs, nous travaillons déjà sur la hausse des prix qui sera applicable d’ici deux semaines », précise Deepak Doolooa du restaurant Kesar.
Du côté du restaurant La Clef des Champs, l’on indique avoir pu absorber les coûts jusqu’ici. « Mais dans quelque temps, il faudra que nous révisions nos tarifs pour pouvoir survivre. Cependant, ce sera une petite majoration », fait comprendre Jason Magoo.
Cherté des produits alimentaires : un casse-tête
Si les chiffres d’affaires commencent à s’améliorer, le problème de la cherté des produits alimentaires reste entier. « Étant donné que nous sommes spécialisés dans la cuisine indienne, nous utilisons beaucoup d’épices et d’autres ingrédients importés. Les prix de ces intrants ne cessent de grimper depuis des mois », déplore le directeur du restaurant Kesar.
Et avec le passage du cyclone Batsirai, poursuit Deepak Doolooa, les prix des légumes ont eux aussi pris l’ascenseur. ll parle d’un manque à gagner de 12 % en moyenne chaque mois en raison de l’inflation.
La cherté des produits alimentaires joue également les trouble-fêtes au restaurant La Clef des Champs. « Nous arrivons à peine à sortir la tête de l’eau alors que nous nous confrontons à un autre obstacle », avance Jason Magoo. Il estime le manque à gagner à environ 10 %.
Manque de main-d’œuvre
Un autre défi majeur auquel font face les restaurateurs est le manque de main-d’œuvre. Selon Mark Elsbury, directeur des restaurants Nando’s à Maurice, beaucoup d’employés dans le secteur de la restauration ont pris de l’emploi sur des bateaux de croisière et dans d’autres pays. « Le gouvernement devrait assouplir le processus de permis de travail pour les expatriés et supprimer la nécessité de mettre en quarantaine les travailleurs vaccinés », recommande-t-il.
Au restaurant Flying Dodo à Bagatelle, l’on est confronté au même problème. « Nous observons un désintérêt pour le service et la restauration auprès des Mauriciens. C’est un problème qui existe depuis longtemps et qui s’est aggravé avec la crise », dit le directeur Oscar Olsen. Selon lui, aussi longtemps que la clientèle et la profitabilité n’augmentent pas, les salaires ne peuvent être revus à la hausse. « Entre-temps, les employés préfèrent chercher des opportunités d’emploi ailleurs. »
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