Après avoir consacré plus de 28 années à sa formation, incluant une spécialisation en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, un psychiatre espère partager ses compétences. Mais sa demande pour travailler à Maurice comme spécialiste n’a pas été avalisée par le Medical Council jusqu’à présent.
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Un psychiatre mauricien, spécialisé dans la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, a fait une requête auprès du Medical Council afin de pouvoir exercer à Maurice. Une lettre a même été envoyée à l’ancien ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, en octobre dernier, mais elle est restée sans réponse. Il dit ne pas comprendre pourquoi sa demande n’a toujours pas été prise en considération par le Medical Council.
« Malgré mes qualifications et mon expérience, je fais face à d’importants obstacles pour être reconnu comme spécialiste auprès du Medical Council de Maurice. Bien que je sois enregistré comme médecin généraliste auprès de cette institution, mes démarches pour obtenir une reconnaissance en tant que spécialiste n’ont pas abouti », déplore-t-il dans une déclaration au Défi Quotidien.
Dans une correspondance qu’il nous a adressée, il explique avoir consacré plus de 28 années à sa formation et à son éducation. Après l’obtention d’un diplôme de médecine de l’Université de Zhejiang, il a effectué son internat à l’hôpital Victoria de Candos entre 2014 et 2016. Le médecin a poursuivi sa spécialisation dans l’État du Qatar, où il a effectué sa résidence en psychiatrie et son stage en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à la Hamad Medical Corporation (HMC), un établissement accrédité par l’ACGME-I. Il ajoute avoir obtenu un master en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, et un autre en génomique et médecine de précision à l’Université Hamad Bin Khalifa. Il est également membre du Royal College of Psychiatrists (Royaume-Uni) depuis le 2 juillet 2021.
Le psychiatre précise que ses démarches auprès du Medical Council ont commencé avant la pandémie de COVID-19. Il a envoyé plusieurs correspondances et s’est rendu en personne à plusieurs reprises lorsqu’il était de passage à Maurice. Mais jusqu’à présent, aucune explication plausible ne lui a été donnée concernant le refus de l’enregistrer comme spécialiste afin qu’il puisse exercer à Maurice.
Il considère que cette situation est « profondément décourageante ». « Mon souhait le plus cher est de pouvoir revenir dans mon pays natal pour mettre mes compétences au service de la nation », fait-il comprendre, tout en expliquant qu’il souhaite également travailler à Maurice afin d’être auprès de sa famille, notamment de ses parents âgés.
Le psychiatre souligne que son engagement dans ce domaine précis a été reconnu au niveau international. Il a reçu, en 2023, le prix d’excellence en psychiatrie et en recherche psychiatrique, décerné par l’Arab Board of Health Specializations. En outre, l’Association for Child and Adolescent Mental Health (ACAMH) a proposé sa candidature pour plusieurs prix prestigieux, notamment le Clinical Trainee de l’année et le prix Kathy Sylva ‘Rising Star’. En 2023, il a également reçu l’AACAP International Scholar Award de l’American Academy of Child and Adolescent Psychiatry à New York, aux États-Unis.
« Mes qualifications sont pleinement reconnues dans le Conseil de coopération du Golfe (CCG), au Royaume-Uni (RU), aux États-Unis d’Amérique (USA) et au Canada, ce qui me permet d’exercer dans ces pays sans aucune entrave, ayant obtenu la certification et la reconnaissance de plusieurs institutions prestigieuses », fait-il ressortir. Il affirme également avoir reçu plusieurs offres pour des postes dans ces pays, en raison de la valeur reconnue de sa formation et de son expertise.
« C’est à la fois blessant et humiliant de ne pas pouvoir être enregistré auprès de cette instance alors que je suis sollicité pour mes compétences ailleurs », confie-t-il au Défi Quotidien.
Les explications du Medical Council
Sollicitée, une source au Medical Council explique que l’université où le psychiatre a fait ses études initiales ne figure pas sur la liste des universités reconnues et acceptables par l’Ordre des médecins de Maurice. Notre interlocuteur souligne que ce détail « peut être modifié ». « Nous pouvons toujours modifier la loi. Cependant, la modification de la loi relève du ministre concerné », fait-il comprendre.
Il précise également que toute requête pour l’enregistrement passe par le comité éducation du Medical Council, qui vérifie toutes les qualifications : « Même si un médecin ou spécialiste possède toutes les qualifications reconnues dans d’autres pays, les critères et les lois à Maurice sont différents. C’est l’une des raisons pour lesquelles des examens comme le Medical Registration Examination (MRE) sont effectués, afin de pouvoir se faire enregistrer et ainsi exercer à Maurice. »
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