Esha Luchoomun étudie à l’Université de Technologie de Maurice (UTM). Selon elle, un lecturer a récemment fait des commentaires qu’elle juge dénigrantes. Cette habitante de Solitude, Triolet, affirme qu’elle assistait à un cours, samedi dernier, quand le lecturer a fait des remarques désobligeantes sur ses cheveux.
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«Ou bizin koup ou seve », « Zot pa lour sa ? » ou encore « Ou kapav fer dimounn galoupe si trouv ou aswar »… Ce sont autant de propos désobligeants qu’Esha Luchoomun a dû subir de la part de son lecturer samedi dernier. Sur le moment, la jeune femme dira avoir choisi de ne pas répondre, préférant attendre la fin du cours pour aborder le sujet avec le lecturer.
« Devant toute la classe, j’ai dû écouter ces propos racistes, Nous sommes dans un pays pluriculturel. J’ai dû subir une telle chose », s’indigne l’étudiante de deuxième année en Marketing Management. Une fois la classe terminée, Esha Luchoomun dira avoir demandé au lecturer s’il avait un problème «personnel » avec elle. Selon elle, le chargé de cours lui a dit que c’était une plaisanterie.
Or, pour la jeune femme, c’est la goutte de trop. « Je suis une élève et lui, il est mon enseignant. Ce n’est pas approprié de faire de telles plaisanteries, car la relation est strictement professionnelle. Il s’est excusé, mais c’est inacceptable. Nous sommes en 2023 et un lecturer se permet des remarques à caractère raciste, de surcroît dans un lieu où on est supposé instruire les gens », dit la jeune femme.
Excuses devant la classe
Esha Luchoomun souligne que ces propos - même s’il s’agit d’une plaisanterie pour certains qui ne mesurent pas leurs paroles - ne doivent pas être pris à la légère. « On ne doit pas tolérer de telles choses. Jamais ! J’ai rapporté l’affaire à mon Program Coordinator. Je lui ai raconté en détails ce qui s’est passé. J’ai demandé des sanctions disciplinaires contre ce lecturer. Mon coordinateur m’a dit que l’affaire sera référée à la direction », ajoute Esha Luchoomun qui exige aussi que le lecturer lui fasse des excuses devant la classe.
Esha Luchoomun envisage d’alerter d’autres organismes, notamment l’Equal Opportunities Commission (EOC). « Ce sera en temps et lieu, étape par étape. J’attends une réponse de la direction de l’UTM et je vais décider de la marche à suivre après », dit-elle.
Dr Hareeram, DG de l’UTM : « C’est inacceptable »
Le directeur général de l’UTM, Dr Dinesh Hareeram, déclare qu’il n’a pas encore été informé de cet incident. Toutefois, il est catégorique. « On ne peut tolérer ce genre de comportement. C’est inacceptable. Je vais parler au coordinateur pour obtenir des informations supplémentaires », rassure-t-il.
Son témoignage suscite plusieurs commentaires
Après ses cours, samedi dernier, Esha Luchoomun a posté ce qu’elle a vécu sur Facebook. Ils étaient nombreux à commenter sur sa publication, faisant état de leur soutien et déplorant les propos du lecturer. Parmi les sympathisants : le ministre des Finances, Renganaden Padayachy qui lui a demandé de « dénoncer » le lecturer.
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