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L’opposition ne va pas démissionner, disent Joanna Bérenger et Khushal Lobine

Joanna Bérenger et Khushal Lobine étaient les invités de Prem Sewpaul, jeudi.

Il n’y a aucune garantie que la démission des membres de l’opposition conduise à des élections partielles. C’est ce qu’ont expliqué Joanna Bérenger, députée du Mouvement militant mauricien, et Khushal Lobine, élu du Parti mauricien social-démocrate. Ils étaient les invités de Prem Sewpaul dans l’émission « Au cœur de l’info » ce jeudi. 

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Les membres de l’opposition ne vont pas démissionner de l’Assemblée nationale. Cela pour ne pas laisser le champ libre au Mouvement socialiste militant (MSM) d’agir à sa guise en n’organisant pas d’élections partielles mais en attendant le meilleur moment pour la tenue des élections générales. C’est ce qu’ont fait comprendre les députés Joanna Bérenger, du Mouvement militant mauricien (MMM), et Khushal Lobine, du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), au cours de l’émission « Au cœur de l’info » hier soir. 

« Le rôle de l’opposition, c’est de rester au Parlement contre vents et marées », estime Khushal Lobine, qui se dit confiant qu’il y aura un changement de régime après les prochaines élections législatives. Joanna Bérenger abonde dans ce sens en ajoutant que démissionner du Parlement n’est pas la solution face aux abus que les membres de l’opposition sont en train de subir. Car « il n’est écrit nulle part que Pravind Jugnauth va donner des élections générales en cas de démission des députés de l’opposition. » 

Joanna Bérenger pense aussi qu’il y a un trop grand risque, vu « la machinerie du MSM », qu’après une démission en bloc de l’opposition, d’autres membres du parti orange viennent regarnir l’hémicycle. « Ce sont mes mandants qui peuvent nous dire quoi faire. Je refuse de jeter par la fenêtre le vote de ceux qui m’ont fait confiance. », explique la députée mauve. Les deux invités de Prem Sewpaul ont, au contraire, prôné la solidarité de toute l’opposition .  

L’attitude du speaker de l’Assemblée nationale a également été abordée pendant cette émission. Les différents intervenants, dont Arvin Boolell du Parti travailliste (PTr) et Nando Bodha du Rassemblement mauricien (RM), sont unanimes à dire que Sooroojdev Phokeer abuse de ses prérogatives pour expulser des membres de l’opposition à chaque séance parlementaire et en ne leur laissant pas les coudées franches pour poser leurs questions. 

Faisant référence à sa nouvelle suspension le jour même de son retour dans l’hémicycle après une précédente expulsion, Arvin Boolell juge que le speaker a été injuste à son égard en invoquant des « standing orders » qui ne s’appliquent pas aux propos tenus en dehors du Parlement. « C’était malhonnête de sa part. Si j’avais fait quelque chose de grave, il aurait dû rapporter le cas au bureau du Directeur des poursuites publiques », déclare le député rouge. Il a déposé une demande d’injonction à la Cour Suprême et une décision est attendue ce vendredi. Pour lui, la séparation des pouvoirs doit prévaloir et le speaker doit agir selon les « standing orders » et non « faire un abus des règlements ».

Réticent au départ à commenter, Nando Bodha soutient que ce qui s’est passé au Parlement le mardi 11 avril a créé une situation exceptionnelle : « Le speaker est allé trop loin. C’est un crime contre la démocratie. » Il déplore aussi que la marge de manœuvre des membres de l’opposition est très limitée, en raison du peu de temps qu’ils ont pour poser des questions.

Le MMM menace de dénoncer les agissements du speaker à l’international

Pour se faire entendre, l’opposition n’aura jamais recours à la violence mais va utiliser les moyens légaux dont elle dispose, a affirmé Joanna Bérenger. Elle a annoncé que lors de la prochaine réunion parlementaire, le lundi 17 avril, il y aura à l’agenda une lettre qui sera envoyée à la Conference of Speakers and Presiding Officers of the Commonwealth (CSPOC), pour dénoncer l’attitude de Sooroojdev Phokeer et dire à quel point il abuse de ses pouvoirs au Parlement. « Nous voulons le mettre face à ses responsabilités », a déclaré la députée mauve, en précisant que ce n’est pas de gaité de cœur que son parti souhaite s’adresser à une instance internationale au risque de ternir la réputation de Maurice. « Nous arrivons à un point de non-retour et cela concerne notre liberté d’expression et notre démocratie. C’est parce que nous aimons notre pays que le MMM va proposer qu’une telle lettre soit envoyée au CSPOC », a précisé Joanna Bérenger. 
 

 

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