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L’Ombudsperson for Children, Aneeta Ghoorah : « Les parents doivent établir une ligne de communication avec leurs enfants »

L’Ombudsperson for Children, Aneeta Ghoorah nous présente sa vision et ses actions pour combattre le harcèlement scolaire. Elle définit ses différentes formes, ses signes, et détaille les mesures prises pour protéger les enfants, tant à l’école qu’en dehors.

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Comment définissez-vous le harcèlement ? Quelles en sont les formes les plus courantes que vous avez observées, tant à l’école qu’en dehors ?

Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique et/ou psychologique. En milieu scolaire, il est le fait, pour un élève ou un groupe d’élèves, de faire subir de manière répétée à un camarade des propos ou des comportements négatifs, voire violents. Il peut prendre plusieurs formes. Ce sont :

  • Les intimidations, insultes, moqueries ou menaces en ligne.
  • La propagation de rumeurs.
  • Le piratage de comptes et l’usurpation d’identité digitale.
  • La création d’un sujet de discussion, d’un groupe ou d’une page sur un réseau social à l’encontre d’un camarade de classe.
  • La publication d’une photo ou d’une vidéo de la victime en mauvaise posture.
  • Le sexting non consenti. Ce terme désigne l’envoi de contenus à caractère sexuel par SMS ou messagerie, ainsi que la diffusion de vidéos ou photos intimes dans un but de vengeance.
  • Violence physique et indiscipline à l’école ou en dehors, surtout sur les gares.

Quels sont les signes comportementaux ou émotionnels qui peuvent indiquer qu’un enfant est victime de harcèlement scolaire ? 

L’isolement, la perte d’estime de soi et la baisse des résultats scolaires sont des conséquences fréquentes, un profond mal-être, des troubles alimentaires, de l’anxiété, de la dépression et parfois des pensées suicidaires.

Quelles mesures sont actuellement mises en place par votre organisme pour prévenir et gérer les incidents de harcèlement scolaire ?

Le bureau de l’Ombudsperson mène des actions de sensibilisation auprès du public et des jeunes. Nous faisons des recommandations aux autorités concernées. Il y a aussi des initiations d’enquête pour voir si les droits de l’enfant ont été bafoués par les autorités et des protocoles mis en place pour le protéger. De plus, des outils pédagogiques sur la violence en milieu scolaire sont diffusés aux responsables d’établissement.

Quels sont les rôles des parents, enseignants, et pairs dans la lutte contre ce phénomène ? Comment collaborez-vous avec eux pour créer un environnement plus sûr ?

En premier lieu, les adultes doivent être eux-mêmes être des modèles pour les plus jeunes. Leur rôle est d’inculquer des valeurs de respect et de bienveillance aux enfants. 

Les parents doivent établir une ligne de communication avec leurs enfants. Ils doivent échanger avec eux sur le déroulement de la journée et être attentifs à d’éventuels changements de comportement. En cas de difficultés ou d’inquiétude, ils ne doivent pas hésiter à alerter les personnels de l’institution scolaire.

De leur côté, les enseignants doivent être à l’écoute et observer les comportements des élèves. Ils doivent identifier et rapporter rapidement les incidents. Il est essentiel de prévenir les parents, d’engager une procédure disciplinaire et de suivre les cas en cours. Les cas les plus sérieux doivent être rapportés aux psychologues attachés au Ministère, tout en enseignant l’empathie, le civisme et le savoir-vivre ensemble.

Les pairs, guidés par des adultes, peuvent proposer une politique anti-harcèlement pour leurs écoles. Ils doivent être encouragés à signaler le harcèlement et à dénoncer les actes de violence, même en dehors de l’école.

Des outils pédagogiques sur la violence en milieu scolaire sont diffusés aux responsables d’établissement"
 

Pouvez-vous partager des exemples de programmes ou d’initiatives qui ont eu un impact positif sur la réduction du « bullying » ? 

Le bureau de l’Ombudsperson pour enfants a créé un groupe de jeunes de 15 à 17 ans, issus des collèges d’État, du SeDEC et du système non formel. Ces jeunes agissent en tant qu’Ambassadeurs, appelés les « Jeunes Ambassadeurs des Droits des Enfants » (JADE).

Ses membres une cinquantaine, ont la tâche de promulguer les droits des enfants comme stipulé dans la Convention des Nations Unies. Leur rôle consiste à promouvoir également l’égalité et la non-discrimination. Par ailleurs, un forum-débat sur le harcèlement en milieu scolaire sera organisé pendant les vacances d’avril pour donner la voix aux jeunes.

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