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Lois du travail - Pravind Jugnauth : «Plus de droits signifie plus de responsabilités»

Le Premier ministre a donné des précisions sur le financement du Portable Retirement Gratuity Fund.

Le Premier ministre s’est exprimé sur le Workers’ Rights Bill et The Employment Relations (Amendment) Bill mardi. Son discours était surtout axé sur le bien-être des travailleurs et le besoin de redonner confiance à la classe ouvrière.  

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Pravind Jugnauth a donné l’assurance que les deux lois seront promulguées avant les prochaines élections. Il répondait au député Adrien Duval. D’ailleurs, il a demandé aux travailleurs de prendre conscience de leurs devoirs, car il faut corriger la balance commerciale et, pour cela, il faut augmenter la production locale et réduire l’importation. « Les travailleurs doivent savoir que plus de droits veut dire plus de responsabilités », dit-il. Les lois viennent apporter plus de justice et encouragent les travailleurs à donner le meilleur d’eux-mêmes. 

Le précédent gouvernement Parti travailliste-Parti mauricien social-démocrate (PTr-PMSD) en a pris pour son grade. « Ultralibéralisme » a été le terme choisi pour qualifier la politique du précédent gouvernement. « Nous étions arrivés à une situation où l’ancien ministre des Finances, lui-même, a affirmé qu’il y avait la pauvreté absolue dans le pays », explique-t-il. Il ajoute que l’ancien gouvernement a rendu l’employabilité des jeunes impossible donné le droit de licenciement aux employeurs et légiféré en faveur de la précarité de l’emploi. « Le Parti travailliste de Navin Ramgoolam a trahi le combat mené par le Parti travailliste d’Anquetil et de Rozemont ». 

Pravind Jugnauth a qualifié l’ancienne loi du travail de trahison envers les travailleurs. Cependant, il devait ajouter que les deux lois présentées par ce gouvernement viennent corriger les injustices. Le chef du gouvernement a énuméré les points forts des lois. Le Portable Retirement Gratuity Fund (PRGF) viendra offrir une allocation aux travailleurs à leurs retraites. Cette allocation sera basée sur son temps de service, et cela, même s’il a travaillé pour différents employeurs. Les lois viennent, aussi, éliminer la précarité de l’emploi, la discrimination au travail et réglementer le système de contractuel, entre autres. 

Pour Pravind Jugnauth, son gouvernement n’a fait qu’améliorer la vie des travailleurs depuis son arrivée au pouvoir. Parmi les réalisations : des compensations annuelles qui dépassent la hausse du taux d’inflation, le gouvernement a donné aux policiers le droit de se syndiquer. 

Le Premier ministre a répondu à Paul Bérenger en expliquant que le PRGF sera financé en partie par l’employeur et par l’État en puisant du Workfare Programme Fund à un taux équivalent à quinze jours de travail par an. 


Réactions

NandoNando Bodha : « Partageons le gâteau national »

Nando Bodha a lui aussi été critique à l’égard du secteur privé. « La perception est que le travail dans le secteur privé est précaire. Le secteur privé doit reconstruire son image, plus de 450 000 personnes sont concernées. C’est pour cette raison que le secteur privé doit donner une sécurité d’emploi et un cadre où les employés se sentent bien. »

C’est l’avis du ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha.

Il explique que le rationnel de ces deux projets de loi est de protéger les travailleurs. « Nous avons vu une génération d’employés de la zone franche qui a été lessivée. Elle a donné sa vie à son entreprise et celle-ci a fermé ses portes. Cela ne doit plus se reproduire. » « Nous devons partager le gâteau national, et pour cela, il faut un changement de paradigme », estime le ministre.


IvanIvan Collendavelloo : « Je souhaite que les papes du secteur privé prennent note de nos critiques »

Le no 2 du gouvernement et leader du Muvman Liberater (ML), Ivan Collendavelloo, a été très sévère contre les patrons du secteur privé. « L’attitude du secteur privé a été déplorée par les deux côtés de la Chambre. J’espère que les patrons du secteur privé ont pris en considération les critiques et réfléchiront sur leurs actions. Ils doivent être très prudents », a-t-il lancé. Le Premier ministre adjoint explique que les travailleurs mauriciens ont une perception négative du secteur privé. « Ils préfèrent obtenir un emploi dans le gouvernement, car ils bénéficient d’une meilleure sécurité d’emploi », a-t-il poursuivi. Le leader du ML explique que les travailleurs souhaitent avoir une égalité des chances, « un même salaire pour le même emploi, une stabilité morale et financière ». 

Selon lui, « ces deux projets de loi représentent la consolidation des droits des travailleurs à Maurice. C’est l’apothéose du programme gouvernemental pour rendre justice aux travailleurs. » Il soutient également que la première phase du programme du gouvernement MSM-ML est « de rendre à la classe ouvrière ses lettres de noblesse. » 


Xavier luc DuvalXavier-Luc Duval : « Favorable aux projets de loi »

Le leader de l’opposition dit accueillir favorablement les deux projets de loi pour l’avancement des travailleurs du pays. « Le développement du pays a été accompli par le courage des travailleurs, le Parti mauricien social-démocrate est pour qu’on récompense les efforts », indique Xavier-Luc Duval. 

Cependant, le leader des Bleus met en garde contre certaines mesures de ces deux projets de loi. « Il y aura des conséquences inattendues », estime-t-il. Il émet également certaines craintes concernant des circonstances négatives par rapport à l’économie du pays qu’il faudra éviter. Il donne l’exemple du secteur touristique qui a connu une performance négative pour la première fois depuis plusieurs années. « Nous devrons survivre dans un monde réel, l’économie n’est jamais simple, c’est pour cette raison que des projets de loi d’une telle ampleur doivent être discutés. » Xavier-Luc Duval trouve cependant que certaines mesures donnent un mauvais signal pour la classe ouvrière. « Nous ne devons pas donner l’impression que nous accepterons l’indiscipline et la paresse. Comme cette mesure de permettre à un employé de prendre cinq jours de congé sans préavis. Cette mesure doit être enlevée, car cela pourra créer le chaos dans une entreprise », estime Xavier-Luc Duval. 

En ce qui concerne le Redundancy Board, le leader des Bleus pense que le nombre de personnes sur ce conseil sera insuffisant.


Alan GanooAlan Ganoo : « Des injustices corrigées »

Alan Ganoo salue les deux projets de loi présentés à l’Assemblée nationale. « Des injustices introduites en 2008 seront corrigées », a-t-il déclaré alors qu’il commentait le Workers’ Rights Bill et l’Employment Relations (Amendment) Bill. Si le député du Mouvement patriotique approuve totalement le Portable Retirement Gratuity Fund (PRGF), il se pose cependant des questions sur son introduction. « Le PRGF représente un énorme travail. Nous pensons que cela prendra du temps », a-t-il souligné avant de saluer l’apport des syndicalistes aux deux projets de loi. 


Arvin BoolellArvin Boolell : « Pas de leçons à recevoir »

Arvin Boolell a défendu bec et ongles son parti contre les critiques des membres du gouvernement. Le député du Parti travailliste (PTr) a expliqué qu’en 2008, les deux lois du travail, à savoir l’Employment Relations Act et la Workers’ Rights Bill, ont été votées dans un contexte différent. La situation économique, a-t-il précisé, était très difficile. Il maintient que l’ancien gouvernement a créé plus d’emplois dans le pays alors qu’en 2003-05, les pertes d’emplois s’élevaient à plus de 75 000.  Il a soutenu que le PTr n’a pas de leçons à recevoir d’un gouvernement qui prive les travailleurs du droit de grève. « Le Salary Commissioner sera nommé par l’employeur. Il aura tout le temps de faire son rapport. Entre-temps, les syndicats ne pourront pas tenir de négociations collectives. En cas de litige, c’est le patron qui se tournera vers la Commission de conciliation et de médiation qui élimine le droit de grève », a fait ressortir Arvin Boolell. Il est d’avis que le gouvernement ne promulguera pas ces lois. 


VedaVeda Baloomoody : « Le comité disciplinaire doit être revu » 

Veda Baloomoody déplore le fait que les procédures du comité disciplinaire ont été maintenues dans le Workers Rights’ Bill. « Le comité disciplinaire est une blague. Le président de ce comité est payé par l’employeur et l’employé n’a pas son mot à dire », s’est insurgé le député du Mouvement militant mauricien (MMM). Il a proposé d’institutionnaliser le comité disciplinaire et d’inclure une permission pour que les syndicalistes aient leur mot à dire. « Il est important que tout le processus soit revu », estime-t-il. Il a par la suite critiqué une mesure qu’il juge contradictoire dans la section dédiée au Redundancy Board. Selon cette partie de la loi, l’employeur peut licencier en cas de force majeure. « Qui décide ce qu’est un cas de force majeure ? L’employeur ? Cela doit revenir au président du Redundancy Board et à personne d’autre », a poursuivi le député du MMM. 


CallichurnCallichurn critique Ramgoolam et Sithanen

Peu après minuit, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn a résumé les débats. Il a critiqué la politique de l’ancien gouvernement travailliste et s’en est pris à l’ancien ministre des Finances, Rama Sithanen, et à l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam qui, selon lui, a infligé dix ans de souffrance à la population. Il l’a traité de « dormeur de Roches-Noires ». 

Le Workers’ Rights Bill, a-t-il expliqué, incitera davantage les jeunes à se joindre aux firmes et entreprises du secteur privé. Le ministre du Trvail a fait ressortir que la nouvelle législation a été élaborée en tenant compte des opinions et propositions des représentants syndicaux et du patronat représenté par Business Mauritius.  
 

 

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