Les pailles attachées aux boissons, les plateaux jetables ainsi que les conteneurs avec couvercle à charnière sont bannis depuis le jeudi 15 avril. Cela après un moratoire de trois mois. Toutefois, en raison du confinement, les opérateurs disent qu’ils ne sont toujours pas prêts à implémenter la nouvelle loi.
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Après avoir passé par une phase difficile en raison des cas positifs à la Covid-19 au sein de sa compagnie, Suren Surat, CEO de SKC, se retrouve désormais dans un autre dilemme. Depuis le jeudi 15 avril, les plateaux et barquettes en plastique ne sont plus autorisés alors qu’il compte des millions de roupies de stocks de ces produits dans son entreprise. « Notre cas est particulier. Pendant environ trois semaines, nous n’avons pas travaillé. Ainsi, nous n’avons pas pu écouler les derniers stocks de barquettes en plastique sur le marché », soutient Suren Surat.
Par ailleurs, il affirme qu’il a été en négociation avec les fabricants locaux pour des alternatives. « En raison du confinement, ils nous ont fait comprendre qu’il y a eu des retards au niveau de la production », fait-il ressortir. « Cependant, la loi est la loi. Nous devons maintenant casser tous les emballages qui ont déjà été faits et refaire avec d’autres emballages avec des matières biodégradables. C’est un coût additionnel », martèle notre interlocuteur. En outre, pour certains fruits tels que les raisins, dit-il, l’emballage est encore plus compliqué. « Ce sont des produits très délicats. On doit trouver une alternative efficace à la place de la barquette en plastique », avance-t-il.
Le directeur de Shamrock Plastic, producteur de produits basée à Quatre Bornes, ne cache pas sa colère. « Aujourd’hui, nous sommes dans une situation d’urgence sanitaire. Et il ne faut pas appliquer des réglementations pendant le confinement », dit-il. Ce dernier soutient que les producteurs n’étaient pas en mesure d’écouler leurs derniers stocks, car leurs entreprises n’étaient pas opérationnelles pendant presqu’un mois. En outre, dit-il, en cette période de crise sanitaire, les emballages en plastique des fruits et des légumes éliminent le risque de contamination. « D’ailleurs, il est recommandé de vendre des légumes et des fruits ‘prepacked’ dans les grandes surfaces », fait-il ressortir.
Un délai réclamé
Suren Surat lance un appel au gouvernement afin d’accorder un nouveau délai pour que les opérateurs puissent prendre leurs dispositions. « Nous sommes dans un contexte particulièrement difficile et on s’attend à la compréhension des autorités. Un délai d’au moins trois mois pour la mise en vigueur de la loi serait bien accueilli », dit-il. Un avis que partage le directeur de Shamrock Plastic. « Le ministère de l’Environnement doit réaliser que nous opérons dans une situation économique sans précédent. Si un délai n’est pas accordé, des licenciements seront à l’agenda et de nombreux fabricants risquent même la fermeture », déplore-t-il.
Ved Ramlall, un ancien producteur de produits en plastique, a fermé son entreprise Ved Plastics Ltd en janvier de cette année. « Je n’avais pas d’autres choix. Pour se lancer dans la production des produits biodégradables, il me fallait de nouveaux équipements. Mais avec la fermeture des frontières, ce n’était pas possible », déplore-t-il. Ce dernier affirme que s’il avait eu un moratoire d’un an, il serait en mesure de sauver son entreprise.
Le ministère de l’Environnement maintient sa position
Au niveau du ministère de l’Environnement, on fait comprendre qu’il n’y aura pas d’excuses pour ceux qui ne respectent pas la loi. En effet, les produits en plastique à usage unique sont interdits depuis le 15 janvier 2021. Toutefois, le ministère avait accordé un délai de trois mois pour trois types de produits, à savoir, pailles attachées aux boissons, plateaux jetables ainsi que conteneurs avec couvercle à charnière. « Les opérateurs et les importateurs avaient trois mois pour écouler leurs derniers stocks sur le marché. De plus, le règlement a été promulgué depuis l’année dernière. Donc, ils ne peuvent pas dire qu’ils n’ont pas pu prendre les dispositions en raison du confinement », dit-on. Et de préciser qu’il n’y aura aucun délai additionnel qui sera accordé.
Amende : Entre Rs 2 000 et Rs 100 000
Tout individu qui sera épinglé en possession des produits en plastique à l’usage unique, notamment les couverts en plastique comme des fourchettes et cuillères entre autres, les assiettes, gobelets, bols et plateaux jetables, les pailles y compris celles attachées aux briques de jus, les conteneurs avec couvercle à charnière, les couvercles de récipients en plastique à usage unique et les take-away, risque une amende ne dépassant pas Rs 2 000. Pour la vente et la distribution, l’amende ne dépassera pas Rs 20 000. Il faut compter une amende ne dépassant pas Rs 50 000 pour toute importation de ces produits. Par rapport à la production, l’amende peut aller jusqu’à Rs 100 000.
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