Si avec l’introduction du salaire minimum, c’est « business as usual », car les salaires sont supérieur au seuil de départ pour les entreprises du secteur manufacturier, d’autres avouent que leurs finances ont pris un sale coup.
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Ramesh Aubeeluck, directeur de Paint Brushes MFG Ltd, qui fabrique les pinceaux industriels de la marque Arris estime que sa profitabilité a été plus ou moins affectée par l’introduction du salaire minimum. S’il affirme qu’il n’est pas contre le principe du salaire minimum, il estime cependant que les autorités auraient dû prendre des mesures pour protéger la production locale.
« On ne cesse de dire qu’une augmentation salariale stimulerait la production, mais je pense que cela ne s’applique pas réellement pour les petites entreprises locales qui n’ont pas les moyens de moderniser leurs outils de production. Comment forcer nos employés à produire plus quand ils donnent déjà le meilleur d’eux-mêmes », dit-il. Ramesh Aubeeluck se plaint qu’alors que les entreprises locales mettent des produits de bonne qualité sur le marché, elles doivent faire face à la concurrence des produits importés, souvent de mauvaise qualité et qui se vendent à nettement moins cher.
Ramesh Aubeeluck explique que malgré les difficultés financières, il paie le salaire minimum à ses employés, comme exigé par la loi. « Pour ce faire, j’ai dû puiser de mes fonds personnels pour payer mes employés », dit-il. Il nous confie que les prix de ses produits sont restés inchangés sur le marché suite à l’introduction du salaire minimum. « Comment augmenter les prix quand nous sommes écrasés par la concurrence », interroge-t-il. Toutefois, il avoue que, depuis janvier, il n’a procédé à aucun recrutement.
Robert, qui gère une petite imprimerie, avoue qu’il éprouve aussi des difficultés à payer le salaire minimum. « L’introduction du salaire minimum est venue compliquer ma situation financière qui était déjà précaire. Comment payer davantage quand l’argent ne rentre pas ? » Il imprime des cartes de mariage, des cartes de visite et autres travaux d’impression. Son plus gros souci, c’est quand il n’a pas suffisamment de commandes pour couvrir les salaires de ses trois employés.
De son côté, Yousouf Jeeva, directeur de Neel Group, explique que sa compagnie n’est pas concernée par le salaire minimum, car tous ses employés bénéficient d’un salaire supérieur à Rs 8 500 par mois. « Notre politique est de donner davantage aux employés qui le méritent ».
Soulignons qu’un rapport soumis au ministère du Travail, des Relations industrielles et de l’Emploi, fait état qu’à ce jour, sur 2 000 entreprises visitées par l’inspectorat du Travail, 80 % des entreprises ont respecté le paiement du salaire minimum. Les autres 20 %, dit-il, ont réclamé un délai supplémentaire pour être en conformité avec la loi.
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