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À l’hôpital Jeetoo et Victoria : le manque chronique d’infirmiers plonge le personnel dans le désespoir

Le problème de manque de personnel conduit à l’absentéisme, selon des infirmiers.

Le manque de personnel, en particulier pour le service de nuit, et des équipements défectueux constituent des problèmes récurrents auxquels sont confrontés les membres du personnel de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo et l’hôpital Victoria. Cette situation perdure depuis trop longtemps, selon eux.

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«Le manque de personnel conduit à l’absentéisme, engendrant davantage de problèmes pour l’effectif présent. C’est un cercle vicieux », affirme une infirmière qui compte de nombreuses années de service à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. À son image, plusieurs autres dénoncent des conditions de travail de plus en plus difficiles dans le département des urgences et dans les salles. Ils sont ainsi poussés peu à peu vers l’épuisement causé par la fatigue physique et psychologique. « Comment rester éveillé et concentré quand on est en sous-effectif, surtout lors du service de nuit ? » martèlent les membres du personnel que nous avons rencontrés.

Ce problème de manque de personnel, en particulier du côté des infirmières, a été maintes fois décrié, mais il persiste en raison de l’absence de recrutement régulier et de la diversification des services, ainsi que de leur décentralisation. Nos différents interlocuteurs expliquent que la situation est bien plus difficile à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo et à l’hôpital Victoria en raison de la forte densité de population desservie par ces deux établissements. 

Découragés par le manque de proactivité pour trouver une solution à cette situation, certains membres du personnel sont sur le point de craquer. « Nous avons essayé à plusieurs reprises, mais nos récriminations ne sont pas prises en considération », fait comprendre une infirmière. Nos différents interlocuteurs notent que le problème est plus flagrant et plus récurrent dans les unités de soins pour femmes que dans celles pour hommes. 

Une infirmière déplore notamment les absences répétées de certaines de leurs collègues sans qu’aucune sanction ne soit prise. « Il n’est pas facile de travailler en sous-effectif et d’accomplir le travail de quatre à cinq personnes alors que nous ne sommes que deux en service. Dans certains cas, des responsables de service se sont retrouvés sans personnel de soutien et ont dû travailler seules », explique une des infirmières. Nos interlocuteurs affirment que la pression est souvent énorme avec un volume de travail considérable.

Ils expliquent que le processus de recrutement ne devrait pas se limiter à certains établissements au détriment d’autres. Ils déplorent également un mauvais redéploiement des ressources, en soulignant que certains établissements disposent de plus de personnel hospitalier qu’il n’en faut, tandis que d’autres, comme les hôpitaux Jeetoo et Victoria, souffrent d’un manque d’effectif. « Le déploiement du personnel devrait être adapté au nombre de patients fréquentant les établissements concernés », disent-ils. Les infirmiers contactés soutiennent également qu’il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour encourager les jeunes à rejoindre la profession en leur proposant un salaire attractif et de bonnes conditions de travail.

Le ministère de la Santé nie tout manquement

Ceux à qui nous avons parlé regrettent que certains des équipements qu’ils utilisent, tels que les aiguilles pour les prises de sang, soient « défectueux ». « Dans certains cas, nous n’arrivons pas à aspirer le sang et devons effectuer une nouvelle injection, ce qui n’est pas agréable pour les patients », explique une infirmière. Un autre membre du personnel affirme cependant que le problème des seringues défectueuses a été résolu depuis longtemps. « Les mesures nécessaires ont été prises pour les remplacer », assure-t-il. Par ailleurs, des problèmes ont également été signalés avec certains des moniteurs utilisés pour suivre le rythme cardiaque et le niveau d’oxygène. « Ces appareils sont essentiels pour faciliter le travail des infirmiers dans le suivi des patients », soutiennent nos interlocuteurs.

Sollicité, un cadre du ministère de la Santé réplique qu’il est trop facile de faire des allégations concernant ces différents manquements. Selon lui, les membres du personnel doivent adresser leurs plaintes au directeur médical pour que des mesures appropriées soient prises.
 

 

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