L’herbe est-elle plus verte ailleurs ? : petit à petit, Keswan Monien a fait son nid en Italie

Il est Mauricien mais il vit en Italie depuis 31 ans. Keswan Monien est le nouveau président de l’Associazione Centro Culturale Mauriziana, dont le but est de promouvoir la culture mauricienne. Grâce à son dur labeur, notre compatriote a gravi les échelons jusqu’au poste de Hotel Manager. Il fait toutefois comprendre que l’herbe n’est pas forcément plus verte à l’étranger.

C’est à l’âge de neuf ans que Keswan Monien quitte Maurice pour suivre ses parents et ses deux sœurs en Italie. « Nous habitions une modeste demeure, privée d’eau et d’électricité, à Eau-Coulée. Mon père et ma mère exerçaient respectivement dans un champ de cannes et un champ de thé. Ma grand-mère maternelle travaillait déjà en Italie. Nous y sommes allés pour jouir d’une meilleure qualité de vie », se souvient le quarantenaire. La famille s’installe ainsi à Palerme.

à l’école, Keswan opte pour la filière du tourisme. « Maurice est une destination très populaire pour les touristes et j’ai décidé d’en faire mon métier. » À 19 ans, il commence dans le secteur hôtelier comme Bellboy. Il grimpe graduellement les échelons. Il occupe des postes tels que Night Auditor, Booking Manager et Assistant Manager avant de devenir Vice Director de l’Hotel Villa Igea. En janvier 2018, il est promu Hotel Manager de l’Hôtel Le Calette. « Je rêvais d’être steward. J’ai suivi des cours et décroché un emploi dans une compagnie aérienne, mais j’ai dû mettre ce rêve de côté pour des raisons personnelles. »

Le 21 janvier dernier, il est élu président de l’Associazione Centro Culturale Mauriziana (ACCM). « À travers un ami, j’ai découvert cette association lancée en 2000. Nous organisons plusieurs événements pour promouvoir la culture mauricienne. Tout récemment, nous avons assuré un Divali Show et un événement pour marquer le jubilé d’or de l’indépendance de Maurice. Nous nous penchons actuellement sur un concert auquel pourraient participer des artistes mauriciens de renom dans divers genres - hindoustani, séga, reggae. Le but est de transmettre nos valeurs à la génération suivante. Nous comptons aussi un volet social et nous avons, par exemple, cotisé pour rapatrier le corps d’un prêtre mauricien décédé en Italie », confie Keswan Monien.

Ce père de deux enfants explique que les Mauriciens établis en Italie ne mènent pas tous une vie aisée. « L’herbe n’est pas forcément plus verte ici », affirme-t-il. Keswan Monien aurait souhaité la mise en place d’un consulat à Palerme, afin de faciliter les démarches administratives des Mauriciens. Il lance donc un appel aux autorités concernées. « Certaines procédures se font actuellement par le biais de l’ambassade de Maurice à Paris. Ce n’est pas toujours évident, car il nous faut traduire les documents, notamment pour le renouvellement du passeport. »