De nombreux projets de cliniques privées sont en cours actuellement. Certains membres de l’opposition ont soulevé cette question, et la députée du Mouvement militant mauricien, Joanna Bérenger, abordera de nouveau le sujet ce mardi 21 mai à l’Assemblée nationale.
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Dans une question adressée au ministre des Collectivités locales, Anwar Husnoo, ce mardi 21 mai à l’Assemblée nationale, Joanna Bérenger, députée du MMM, souhaite s’enquérir de la date à laquelle l’autorisation pour la construction d’une clinique à Sodnac par Vital Care Co. Ltd a été obtenue. Cette question lui est adressée parce que le ministre figure parmi les promoteurs du projet. Il est cependant à noter que plusieurs projets de construction de cliniques ont été annoncés ces dernières années. Certaines sont déjà opérationnelles, tandis que d’autres sont en cours de construction.
Ces divers projets obéissent à la loi de l’offre et de la demande, selon le Dr Dawood Oaris, président de l’Association des cliniques privées. Pour sa part, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, considère que le service de santé privée est complémentaire au service de santé publique.
Dans le concret, il ressort que les dépenses de santé des Mauriciens ont augmenté dans le secteur privé en 2019, selon les National Health Accounts 2020. Outre les dépenses en médicaments et consultations, les ménages ont consacré environ Rs 1,9 milliard aux cliniques privées, Rs 524,2 millions pour l’achat de lunettes et produits de vision, et environ Rs 120,4 millions pour des appareils orthopédiques, prothèses et appareils auditifs. De plus, un montant estimé à Rs 427,7 millions a été dépensé en transports intérieurs par les Mauriciens cherchant des soins dans les secteurs public et privé, selon le document.
D’après le rapport, l’augmentation des dépenses de santé directes est principalement due à la croissance du revenu par habitant et à l’augmentation du nombre de personnes bénéficiant d’une assurance maladie privée. Le Dr Dawood Oaris fait le même constat tandis que le rapport souligne qu’il faut également prendre en considération la hausse des prix non réglementés des services de santé dans le secteur privé.
Le foisonnement des cliniques privées répond à la loi économique de l’offre et de la demande, ajoute le Dr Oaris, car des études de faisabilité ont probablement été effectuées avant la mise en œuvre des divers projets. Bien que le marché mauricien puisse sembler « restreint », le président de l’Association des cliniques privées considère que le développement d’un pays se mesure également par l’évolution du secteur privé à initier des projets pour rehausser son niveau.
Même si le pays dispose de plusieurs services gratuits tels que celui de la santé, il y a néanmoins de la place pour le secteur privé, en particulier dans des domaines spécialisés, dit-il. Le Dr Oaris cite en exemple le traitement du cancer, dont le nombre de cas ne cesse d’augmenter en raison du vieillissement de la population et du plus grand nombre de tests de dépistage effectués. Même s’il existe déjà des cliniques pour ce type de soins à Maurice et que d’autres verront le jour prochainement, cela sera bénéfique pour les patients recherchant des soins particuliers et de la tranquillité sans avoir à attendre longtemps, fait ressortir le président de l’association des cliniques privées. « Aussi longtemps qu’il y a une compétition saine, il n’y a pas de problème », déclare-t-il.
Comme le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, le Dr Oaris ajoute que les services public et privé peuvent être complémentaires, car l’État ne peut pas toujours investir massivement dans certains équipements très coûteux. Le Dr Oaris croit également au « Medical Hub » que le pays peut devenir. « Le gouvernement croit dans le tourisme médical, et c’est un aspect que les cliniques privées ont commencé à développer avec des patients de certains pays d’Afrique, de Madagascar et des Seychelles qui viennent se faire soigner à Maurice », affirme-t-il.
Lors de l’inauguration de la médiclinique de Stanley le 3 mai dernier, le ministre Jagutpal avait soutenu que s’il y a des investissements du secteur privé dans des cliniques, c’est parce qu’il y a un progrès économique. « Dans les pays où il n’y a pas de progrès économique, est-ce que quelqu’un chercherait à investir dans une clinique privée ? » avait-il lancé. Il a également soutenu que le nombre d’étrangers venant à Maurice pour se faire opérer dans des cliniques privées augmente chaque année. « Maurice devient un pôle pour le tourisme médical. Les étrangers viennent d’Afrique ainsi que des pays voisins tels que Madagascar et les Comores », a indiqué le ministre de la Santé.
Ainsi, la prolifération de projets de construction de cliniques privées n’est pas anodine, selon le Dr Oaris, mais répond bien à une demande. Cela, d’autant plus que le gouvernement est conscient que le tourisme médical est un secteur à développer davantage, ce à quoi le secteur privé s’est engagé, conclut le Dr Oaris.
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