Victime d’un accident de la route en décembre dernier, Veediasha Beekaroo, plus connue comme Vidhi, s’en est allée à la fleur de l’âge. À 27, la jeune psychologue était active au sein de nombreuses associations. Cinq personnes ont été victimes de la route depuis le début de janvier 2021.
« Non, cela ne peut pas être vrai. Pas toi ! » écrit une des nombreuses amies de Vidhi Bekaroo sur sa page Facebook. C’est mercredi soir que la triste nouvelle est tombée. Un message posté sur les réseaux sociaux « RIP Vidhi » provoque une vague d’interrogations. Plusieurs de ses amis et des personnes qui la connaissent demandent s’il s’agit là d’une blague de mauvais goût. Hélas, ce n’est pas du tout le cas. La jeune femme a rendu l’âme après un peu plus d’un mois passé aux soins intensifs.
Alors qu’elle était aux soins intensifs, beaucoup de ses amis se demandaient pourquoi ils n’avaient pas de ses nouvelles. Pallavi Jagessur, qui a d’abord bénéficié de l’aide de la jeune psychologue avant de devenir son amie, raconte qu’elle savait que ce n’était pas dans les habitudes de Vidhi de ne pas répondre. « Je lui ai envoyé un message le 26 décembre et je n’ai pas voulu insister », dit-elle. D’autres avaient appris qu’elle était à l’hôpital, mais ne se doutaient pas que son état était très sérieux.
Les messages des différentes associations et activistes ont inondé les réseaux sociaux : « An angel gone to heaven », « A beautiful soul who touched the lives of many people », « A devoted psychologist and mental health therapist… », « Too young to go but still at 27, she left a legacy. », « A beautiful human being and a source of inspiration, who always had the right words to boost people, always helpful », « A great humanist », « Too special, that’s why God needed her most », « You will live in our heart », « Gone but not forgotten», « Thank you for everything », « Goodbye until we meet again beautiful angel ».
C’est à Cottage qu’ont eu lieu les funérailles de la jeune femme. Ils étaient nombreux à venir lui rendre un dernier hommage. Tous avancent à quel point, il est difficile de la voir dans cet état alors qu’ils la connaissent comme une vraie boule d’énergie qui était sur tous les fronts. Elle était membre de plusieurs associations et très sollicitée pour des causeries. Selon ses amies, « elle avait le cœur sur la main. Elle ne pouvait pas voir des personnes en détresse. Dès qu’elle voyait quelqu’un demander de l’aide sur Facebook, elle répondait. De nombreuses associations la contactaient pour leurs bénéficiaires. La plupart du temps, elle intervenait gratuitement. Elle avait étudié la psychologie et c’était devenu une passion. Elle disait souvent que c’était loin d’être un métier et que c’était avant tout une passion ».
Vidhi n’est plus, mais les nombreux messages qui lui sont adressés témoignent de l’empreinte qu’elle a laissée dans le cœur de tous. Ses proches sont accablés par ce départ subit, ses amis regrettent de ne pas avoir pu lui dire à quel point leur amitié était précieuse et d’autres sont tristes pour les nombreux projets sur lesquels ils devaient travailler ensemble. Ils promettent de ne pas laisser tomber et de les réaliser tous au nom de Vidhi.
« Ma fille a eu ces qualités de Dieu, il l’a reprise »
Rajen Bekaroo, 58 ans, est un homme effondré. Vidhi était la force tranquille. Débrouillarde, dévouée à sa famille et son travail, sa benjamine laisse un grand vide. La plus grande qualité de sa fille nous, dit-il, « elle avait le cœur sur la main, prête à aider n’importe quand et n’importe qui », nous dit ce planteur.
Apporter du réconfort à ceux qui sont dans le besoin. Depuis toute jeune, elle faisait preuve d’altruisme. « Ma fille est née avec ces qualités que Dieu lui a données, maintenant Il l’a reprise », lâche son père au bord des larmes.
Pour Sweesta, 35 ans la sœur aînée de la jeune femme, rien ne pourra combler ce vide. Vidhi, faisait beaucoup de travail social, mais elle ne prenait pas seulement soin des personnes, mais aussi des animaux. « En plus d’aider les gens dans le besoin elle avait aussi beaucoup d’affection pour les animaux. Elle ne pouvait supporter de voir un chien abandonné ou malmené. Elle leur donnait à manger », confie-t-elle.
Kushal, le fiancé de Vidhi était en sa compagnie lorsque l’accident a eu lieu le 3 décembre 2020 au Morne Brabant. Étudiant en médecine, le jeune homme garde des souvenirs impérissables. « Cela fait 10 ans que nous nous connaissions. Mais cela ne fait que deux ans environ que nous avons officialisé notre relation auprès de nos familles respectives », explique ce dernier. Il est parti étudier en Allemagne. « Avec la distance, cela n’a pas été facile. Nous avons fait nos études en parallèle. En 2015 elle a été diplômée », ajoute-t-il.
« Le 24 octobre 2020, je suis rentré au pays. Nous avons fait une surprise à sa famille », poursuit-il. La jeune femme était engagée sur tous les fronts. « Son travail était tout pour elle. Une fois, lors d’un dîner en famille, nous étions à table dans un restaurant. Son cellulaire a sonné. C’était un appel urgent pour le travail. Une personne voulait se suicider. Vidhi s’est excusée tout de suite et a arrêté de dîner. Elle a quitté la table disant que c’était important. Elle a parlé avec la personne qui voulait commettre l’irréparable et était parvenue à la convaincre que la vie valait la peine d’être vécue », se souvient le fiancé.
Puis pour passer du temps ensemble, la jeune professionnelle lui avait dit qu’elle voulait visiter le Sud-Ouest de l’île. « Elle voulait admirer la vue à Macondé. C’est ainsi que le 3 décembre avec mon frère et elle, nous sommes partis là-bas », dit-il. Et en revenant le drame a frappé.
Une voiture a foncé droit sur eux. La collision a été violente. La jeune femme a été admise à l’hôpital de Candos avant d’être transférée à la clinique Wellkin. Le conducteur de la seconde voiture a été testé positif à l’alcotest. La santé de Vidhi s’est dégradée. « Elle m’a dit de ne pas m’inquiéter et qu’elle n’allait pas revenir à la maison », confie son père Rajen. Vidhi Bekaroo a rendu son dernier souffle dans la soirée du mercredi 6 janvier.
Laval Lindsay, oncle d’Emmanuel Collet, autre victime de la route : « Il avait le cœur sur la main »
Laval Lindsay, l’oncle d’Emmanuel Collet, se souvient de son neveu comme d’un jeune homme généreux. Il est mort jeudi après avoir été victime d’un accident de la route le 29 décembre. « Il était très apprécié par les gens de son quartier. Il avait le cœur sur la main et il était toujours prêt à aider. Il aimait rendre service. . Il était très proche de sa maman. Pour son jeune âge, il avait la tête sur les épaules », indique-t-il.
Laval Lindsay ajoute également qu’Emmanuel Collet faisait tout pour réussir dans la vie. « Il était un passionné du ballon rond depuis tout petit. Grâce à ses efforts, il a beaucoup progressé et il a représenté le pays dans des tournois internationaux. Il mettait tout son cœur dans ce qu’il faisait, car il voulait réussir sa vie. Il travaillait depuis quelque temps sur le projet de créer son propre business, car il voulait travailler à son compte », souligne Laval Lindsay.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !