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Les malheurs de Gisèle à 84 ans : après la mort de ses trois fils, elle perd tout dans l’incendie de sa maison

maison

Marie Gisèle Cadapen, 84 ans, est une femme abattue. Alors qu’elle pensait avoir tout vu de la vie, la voilà confrontée de nouveau à une dure épreuve. Sa maison, à Débarcadère, Pointe-aux-Sables, a été la proie des flammes, mercredi soir. Il n’y avait personne à l’intérieur au moment des faits, mais l’octogénaire a tout perdu dans ce terrible incendie. Pour l’heure, les causes du sinistre n’ont pas été établies.

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Assise devant sa maison, Gisèle a les larmes aux yeux. Cela fait plusieurs années qu’elle vivait dans cette modeste maison faite de tôles et de bois. Elle y a vu grandir ses cinq enfants et la maison était remplie de souvenirs. « Je suis née et j’ai grandi à la rue Maingard, à Beau-Bassin », nous dit-elle. Puis, elle s’est mariée. En 1996, elle est venue s’installer avec sa famille à cité Débarcadère, Pointe-aux-Sables.

«  J’ai eu une fille, qui est l’aînée, et quatre fils », nous explique cette ancienne garde malade. Sa vie n’a pas été de tout repos. Trois de ses quatre fils sont tombés dans l’enfer de la drogue. « Mon premier fils, Adélaïde, avait obtenu un bon emploi dans la Fonction publique. Il a alors fait la connaissance d’une femme qui a fait son malheur. Il a graduellement sombré dans la drogue », raconte Gisèle avec peine.

Mais les ennuis de la dame avec ses fils ne faisaient que commencer. Par la suite, deux autres fils ont connu le même sort. « Ils volaient dans la maison, me chipaient mes bijoux », dit-elle. Malgré cette situation, Gisèle n’a jamais abandonné ses enfants. « Ils avaient ce défaut, mais malgré tout, ils se comportaient bien avec moi. Je leur faisais comprendre que ce n’était pas une vie », ajoute-t-elle.

Les mises en garde de la mère n’ont servi à rien. Les années passaient et Gisèle ne voyait toujours pas le bout du tunnel. De plus, son benjamin était à couteaux tirés avec ses autres frères. Il s’est même retourné contre elle. Puis son époux, Sylvio, a été emporté par la maladie. « Cela a été dur, mais j’ai voulu refaire ma vie. Donc, je me suis installée avec un autre homme. » Les problèmes de la vieille dame ne faisaient que s’accumuler. « Mon fils aîné est tombé gravement malade à cause de la drogue », ajoute-t-elle.

Deux fils morts en l’espace de huit jours

« Il en est mort. Huit jours après ce décès, mon autre fils, Patrick, a été pris d’un terrible mal d’estomac. Je l’ai perdu, lui aussi, en l’espace d’une semaine », nous confie Gisèle, la voix nouée par le chagrin. Son troisième fils a sombré également dans la drogue et a eu des problèmes psychiatriques. « Il parlait seul et avait des hallucinations en pleine nuit. Il a dû suivre des traitements psychiatriques », dit-elle. Au bout de plusieurs années de souffrance, il a quitté ce monde et, un malheur ne venant jamais seul, son compagnon aussi est décédé. Gisèle s’est retrouvée isolée. Il ne restait que sa fille aînée et son dernier fils, avec qui elle ne s’entend pas. « Pli ale dan mo vye zour, mo pe pli soufer », lâche-t-elle en sanglots.

Mais ces derniers temps, ce qui préoccupe Gisele, c’est surtout la santé de sa fille aînée. « Elle est âgée de 61 ans et elle est récemment tombée malade. Elle suit un traitement pour des maux d’estomac à l’hôpital de Poudre-d’Or, où elle est admise », nous dit-elle. C’est ainsi que le mercredi 23 janvier, elle est allée rendre visite à sa fille. « Mo latet fatigue ar li », ajoute-t-elle. En sortant de l’hôpital, elle s’est rendue chez sa sœur, Yvette, à Chebel. « Je ne suis pas restée à la maison ce jour-là. » C’est ainsi que, dans la soirée, elle a été informée que sa maison a été la proie des flammes. Le feu s’est déclaré vers 21 heures et a tout ravagé. Il a fallu l’intervention des pompiers pour venir à bout des flammes.

Gisele s’est rendue sur place en compagnie de sa sœur et devait alors constater que c’était trop tard. « Tou inn brile ladan », indique-t-elle. Les deux sœurs y ont passé la nuit. Ce n’est que le lendemain qu’elle a pu voir qu’il ne restait rien de la modeste demeure. Meubles, téléviseur, vêtements, réfrigérateur, tout a été ravagé par le feu.

« Plito mo ti mor brile » pleure-t-elle. Désormais, elle se retrouve sans logis. Elle bénéficie tout de même du soutien de sa sœur, qui lui a offert l’hospitalité. « Je veux partir en paix », dit-elle. « à part des douleurs aux genoux, j’ai une bonne santé », précise-t-elle. Malgré les aléas de la vie, cette grand-mère compte se battre pour rester auprès de sa fille.

 

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