Témoignage sur l’hôpital des yeux (Moka)
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À 90 ans, je suis atteint d’une cataracte au niveau des deux yeux.
Cela veut dire que le monde m’apparaît à travers un flou qui déforme souvent les objets et obscurcit la vue à partir d’un film qui s’installe désormais sur les deux yeux.
J’avais deux options :
1/ ne rien faire et laisser la vue telle quelle était devenue
2/ éliminer la cataracte afin de retrouver une vue normale.
J’ai choisi la deuxième option.
Je suis un handicapé-moteur incapable de me prendre en charge et après investigation j’ai décidé de faire confiance à l’hôpital des yeux pour ma cataracte.
Je suis allé à plusieurs reprises à cet hôpital ou j’ai souvent découvert la misère humaine de ceux ayant des problèmes de vue.
Vieux, jeunes, handicapés et enfants, dont la vue s’était affaiblie et qui ne voyaient le monde comme moi qu'à travers un film.
Après plusieurs visites dans cet hôpital et de nombreux tests pour déterminer le degré de la cataracte, l’opération est fixée par l’hôpital qui m’a mis sur une liste d’attente et fixé la date de l’opération.
Après une longue attente, et plusieurs consultations, j’ai été admis en salle. C’est-à-dire une chambre avec un numéro. La chambre …. Très agréable… un bon lit, une commode et une table pour le repas. Le tout agréablement décoré.
Moi qui suis souvent allé en clinique, j’étais très heureux d’être dans cette petite chambre.
Les soins des infirmiers souriants amicaux et soucieux de mon bien-être qui venaient me voir régulièrement pour s’assurer que tout allait bien.
Les nuits étaient calmes et les lumières tamisées pour que les nuits se passent agréablement.
À cet hôpital, j’aurais donné plusieurs étoiles si j’étais responsable d’un guide Michelin hospitalier.
Surprise :
Le jour de mon arrivée, à 16h30, un repas m’a été servi. J’étais admirablement surpris par la cuisson des aliments. Moi qui, d’habitude, dîne à 20h00 tous les jours, j’ai terminé mon repas à 17h00.
Autre surprise : avant de dormir, un infirmier m’apporta un grand verre de lait chaud comme cela se fait en Inde. J’étais gâté comme un enfant.
À l’heure dite, un chariot m’a transporté dans la salle d’opération.
On me fit une piqure anesthésiante et toutes mes tensions disparaissaient. Je n’ai rien senti.
Après l’opération, je fus rameneé à la chambre et 3 heures après je quittais l’hôpital avec l’adieu de tous ceux qui m’avaient si bien soigné.
Pendant deux semaines, un pansement me couvrait l’œil.
Après cette période relativement pénible, le pansement fut enlevé et le monde m’a paru tel que je l’avais oublié : les formes réelles, les couleurs, le bleu du ciel, le vert des plantes.
Redécouvrir la vue m’avait rappelé que le monde est merveilleux, que le monde est beau et qu’il faut toujours, à travers une vue retrouvée, remercier le divin de nous avoir donné des yeux pour apprécier la beauté dont la cataracte m’avait privée.
Mon souhait est que nous ayions tous besoin d’autres hôpitaux des yeux à travers l’île pour que chacun puisse apprécier ce monde merveilleux dans lequel nous vivons.
Maurice Labauve D’Arifat
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