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L’épouse de Pravin Kanakiah : «Etranz ki zour li fer handing-over, li disparet»

Cela fait plus de deux ans que ce père de famille est décédé.

Elle sera de retour au pays, une fois ses obligations professionnelles complétées. Reshmee Kanakiah est une veuve déterminée à connaître la vérité sur la mort tragique de son époux, Pravin Kanakiah. Si la thèse de suicide était avancée par la police peu après le drame, l’épouse la contredit. Pour elle, Pravin était un père et un époux dévoué. 

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Après l’annonce d’une enquête judiciaire, prévue à partir du lundi 28 août, au tribunal de Souillac, Reshmee lance un appel à tous les Mauriciens, mais surtout aux collègues de travail de son défunt époux, de venir révéler toute information sur cette affaire. Le corps du défunt avait été découvert le 11 décembre 2020, à Bain-des-Nègres, dans la région de la Roche-qui-Pleure, à Souillac, dans le Sud de l’île. Elle soupçonne fortement un lien entre le travail du défunt et la tragédie qui a frappé sa famille. « Li etranz ki zour li fer handing over dan so travay, li disparet zis apre », lâche Reshmee. 

Cette veuve dit attendre avec impatience le début des travaux devant un tribunal, où des témoins pourraient venir de l’avant avec des éléments. Elle se dit convaincue que des éléments nouveaux seront apportés à cette affaire. 

« Vinn denons seki zot kone »

Jointe au téléphone, Reshmee affirme qu’il y a sans doute des personnes, surtout dans le milieu professionnel, ou autres proches du défunt, qui doivent avoir des éléments susceptibles d’éclairer ce drame. Reshmee dit être consciente que les personnes qui auraient des informations pourraient avoir peur de venir de l’avant pour faire des révélations. Mais elle demande à ces personnes de contribuer à rendre justice à une épouse, un père de famille et collègue de travail, et aussi aux autres proches. « Vini vinn denons seki zot kone. Depi la mor mo misie, okenn so ban kamarad dan travay pa finn kontakte mwa… Ni so bann lezot kamarad ki ti bann pross… », relate-t-elle. 

Depuis le drame, Reshmee affirme avoir été la cible de plusieurs commérages. Déjà, après son départ du pays, il y a quelques mois, elle explique que des gens ont pensé qu’elle ne reviendrait plus à Maurice. « Mo pann kit Moris, mo zis lor enn voyaz profesionel e mo pou retourne la fin di mwa ziye », confie-t-elle. 

Presque deux ans et demi depuis la disparition de son époux, Reshmee est prête à tout pour rendre justice au défunt. Revenant sur le moment du drame, elle dit se souvenir avoir été à la police pour signaler sa disparition, soit en décembre 2020. Elle déplore l’attitude de certains policiers ce jour-là. « Avan kone ki finn arive, enn polisie ti pe dir mwa, sa linn al swiside sa », lâche-t-elle. 

Reshmee est catégorique, même après tout ce temps. « Li inposib ki Pravin inn swiside ! ». Dans la foulée, l’épouse évoque l’enquête de la commission anticorruption sur l’affaire des Emergency Procurements pour les produits médicaux, entre autres, durant la période de Covid-19. « Mo panse li lie a sa lanket likak lor alokasion kontra Emergency Procurement la ». Pravin était un fonctionnaire du ministère des Finances, dans le département dédié aux appels d’offres pour les contrats publics. 

« Li ti gagn transfer me pa kone kot sa… »

Reshmee évoque également un transfert le jour de la disparition de son défunt époux. La jeune mère relate que Pravin lui avait fait part qu’il venait d’être informé de son transfert, sauf qu’au moment de cette conversation, Pravin lui aurait fait comprendre que sa nouvelle affectation ne lui avait pas encore été communiquée. « Ou trouv enn dimounn gagn enn kol pou fer handing over dan travay, sa zour la mem li disparet ? ». Cette question, même après plus de trente mois depuis le drame, Reshmee affirme n’avoir obtenu de réponse plausible. Elle raconte que Pravin n’avait même pas pu compléter son handing-over, ne donnant plus de signe de vie. 

Ses dernières paroles à Reshmee : « Bonne journée… »

Le 10 décembre 2020, soit la veille de la découverte du corps de Pravin, est un jour gravé à jamais dans la tête de Reshmee. Ce jour-là, elle explique que c’était la routine et qu’elle s’était rendue au travail en compagnie de son époux et de sa sœur. « Li ti kit mwa travay apre li ti kit mo ser ». Les dernières paroles de Pravin à Reshmee étaient « Bonne Journée », après l’avoir déposée à son travail dans la matinée du 10 décembre 2020. Une scène qui ne cesse de se défiler dans la tête de Reshmee depuis. Elle ne pouvait s’imaginer que c’était la dernière fois qu’elle apercevait son époux, un homme rempli de joie de vivre, pour la dernière fois. Désormais, elle vit aux côtés de leur enfant, qui est âgé aujourd’hui de cinq ans. Reshmee lui consacre sa vie, et remercie tous les proches, surtout ses parents, qui sont d’un soutien indéfectible depuis le drame.
 

 

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