Le père de Yeshna: « Tavish pan kapav guet mwa »

Important dispositif policier à Camp-de-Masque-Pavé, samedi. Une foule hostile attendait le jeune présumé meurtrier de Yeshna et Reshma Rughoobin, lors de l’exercise de reconstitution, un mois apres les faits. Vikram, le père de Yeshna Rughoobin, a eu toute les peines du monde à contenir ses émotions face au présumé meurtrier de sa fille et de sa mère, samedi matin, à Mare-aux-Goyaves, Camp-de-Masque-Pavé. C’est à 10 h 15 que le suspect arrive sur les lieux, escorté par la police. Les injures pleuvent : « Prie bondie li pa sorti lor caution », « Li pena mama, ser, li », « La polis pe escort li, nou ki pe soufer ». Le visage impassible, Tavish indique aux hommes de l’inspecteur Rakesh Jugoo, de la Major Crimes Investigation Team, comment il s’est caché derrière un rideau à attendre Yeshna et son frère, le 26 février dernier. À un moment donné,  Tavish, le présumé meurtrier, s’est retrouvé nez-à-nez avec Vikram, le père de Yeshna. « Li pan kapav get mwa dan mo lizie. Il a expliqué aux enquêteurs comment il a tué ma fille et ma mère, et comment il a tenté de tuer mon fils. J’ai eu toutes les peines du monde à me retenir », a confié Vikram Rughoobin à Le Dimanche/L’Hebdo. La reconstitution des faits chez les Rughoobin a pris fin vers 10 h 35. Le suspect a quitté les lieux sous des insultes, comme à son arrivée. L’exercice s’est poursuivi au domicile de Tavish, à quelques mètres de là. Le suspect a montré l’endroit où il a pris le canif et le couteau avant de se diriger vers la maison des Rughoobin. La reconstitution s’est déroulée en présence de son avocat, Uttam Hurnauth. La mère de Yeshna et son fils n’étaient pas présents lors de cet exercice. « Zot kone ki pe passe. Zot deza tromatize », dit Vikram. Tavish est provisoirement accusé d’avoir tué  Yeshna Rughoobin, 14 ans, et sa grand-mère Reshma Rughoobin, 54 ans, à coups de couteau. Il aurait confié qu’il était amoureux fou de l’adolescente, mais qu’il ne lui a jamais avoué ses sentiments. Il a ajouté que la grand-mère n’était pas disposée à approuver une telle idylle. Samedi matin, la police avait mis en place un important dispositif de sécurité. Des effectifs de la Special Support Unit étaient présents sur les lieux pour parer à toute éventualité.