Mahendranath Poligadoo : «Les prix des terrains nus continueront d’augmenter en 2025»

Le nouveau président de l’Estate Agents Association fait comprendre dans cet entretien que la tendance au niveau des prix a toujours été haussière. Cette courbe ascendante devrait se poursuivre cette année, selon Mahendranath Poligadoo. 

Quels sont vos projets pour l’Estate Agents Association (EAA) en tant que nouveau président ?
L’EAA existe depuis 1990, fondée par Laval Savreemootoo et d’autres opérateurs de l’immobilier. Ils ont beaucoup contribué au secteur et nous avons maintenant la lourde tâche de poursuivre sur cette lancée. 
Le secteur immobilier est devenu un acteur clé de l’économie du pays. Cela implique un plus grand nombre d’agents, qu’ils soient locaux ou internationaux. Notre première mission, en tant que nouvelle équipe, est de veiller à ce que tous les collaborateurs travaillent dans le respect des paramètres définis et sont enregistrés auprès de l’EAA, comme le prévoit le Real Estate Bill. 

Nous attendons également avec impatience une collaboration plus étroite avec le conseil d’administration de la Real Estate Agent Authority, nouvellement créée, pour un meilleur flux d’informations, de bonnes pratiques et la manière de s’attaquer au problème des agents sans licence (courtiers marrons) qui causent d’énormes préjudices à l’industrie et au gouvernement en termes d’impôts. 

Quelles sont les mesures qui devraient faire partie du Budget 2025-26 afin de consolider davantage le secteur de l’immobilier à Maurice ?
Le First Time Buyer Scheme et le Cash Back Scheme doivent absolument être maintenus, car ils ont aidé des centaines de Mauriciens à devenir propriétaires aujourd’hui. Cependant, nous pensons que si le taux de la roupie mauricienne ne se stabilise pas rapidement, le montant minimum d’investissement par les non-citoyens devrait être augmenté afin d’attirer les bonnes personnes.

Quel constat faites-vous de la concurrence qui existe entre les différents agents immobiliers, locaux et étrangers, qui sont en activité à Maurice ?
Je n’utiliserais pas le terme concurrence, mais plutôt collaboration. L’objectif de l’EAA sera de garantir la collaboration de tous les membres, notamment par le partage d’informations, afin de garantir une synergie optimale entre les entreprises locales et les marques internationales. Ceci étant dit, nous pensons également qu’un quota et/ou une directive opérationnelle devrait être mis en place pour les marques internationales. Celles-ci sont indispensables pour nos projets Property Development Scheme (PDS) et autres projets haut de gamme.

Comment la technologie et les réseaux sociaux ont-ils redessiné le paysage de la vente immobilière et quels sont les risques pour les potentiels acheteurs ?
Les réseaux sociaux sont, aujourd’hui, un outil de travail incontournable. Finie la recherche de Petites annonces dans le journal local. Mais il faut être très prudent sur Internet pour éviter les arnaqueurs. Notre association prévoit de lancer une campagne de sensibilisation sur les points à prendre en compte lors de vos échanges avec un agent ou un propriétaire. Le Real Estate Bill exige que tous les agents immobiliers soient enregistrés auprès de l’EAA, ce qui constitue la première vérification.

Quelles sont les perspectives en termes de prix de l’immobilier pour cette année 2025 et quels sont les facteurs qui ont influencé les prix au cours des cinq dernières années ?
Il est très rare d’observer une baisse de prix sur les terrains nus et nous prévoyons une augmentation constante pour 2025. Être propriétaire est dans la nature des Mauriciens et est considéré comme un gage de réussite pour tout enfant vis-à-vis de ses parents et vice versa. De plus, comme mentionné précédemment, investir dans l’immobilier peut offrir un meilleur retour sur investissement sur des périodes plus courtes que les intérêts des institutions financières.

En ce qui concerne les propriétés construites, les bâtiments anciens ont connu un intérêt moindre de la part des acheteurs, ce qui fait baisser la valeur du bâtiment. Les propriétés ont 50 ans et plus tandis que les acheteurs en ont entre 30 et 45 ans. Des exceptions sont faites pour les zones privilégiées où il y a plus de demandes telles que Sodnac, Vieux Quatre-Bornes, entre autres.