Le pape à Maurice : trois ans de préparation

Trois ans ! C’est le temps qu’il a fallu pour mettre sur pied ce déplacement du pape François à Maurice. Celui-ci aura lieu ce lundi. « Nous avons fait un travail minutieux pour en arriver-là. Il y a un cahier des charges qu’il faut respecter avec minutie », confie le père Georgy Kenny, coordonnateur de la visite du pape François à Maurice.

Les origines de cette visite d’État - car le pape est également le chef d’État du Vatican - et apolitique, remontent à 2016. Sir Anerood Jugnauth, alors Premier ministre, adresse une invitation officielle au pape au nom du gouvernement mauricien. Au mois de novembre de la même année, une délégation mauricienne comprenant Pravind Jugnauth, alors ministre des Finances, et le cardinal Maurice Piat, met le cap sur Rome pour rencontrer le secrétaire du Saint-Siège. Il s’agit alors de discuter d’une éventuelle visite qui n’est alors pas encore confirmée.

Au début de décembre 2018, le cardinal Maurice Piat et les évêques de l’océan Indien rencontrent le pape François lors de la visite ad limina au Vatican. Mgr Piat saisit alors l’occasion de remettre la visite à Maurice sur la table. Il en touche un mot personnellement au souverain pontife.

Entre-temps, une tournée à Madagascar et au Mozambique se précise. Le Vatican décide alors de saisir l’occasion de ce déplacement en Afrique pour y inclure Maurice. L’Évêché de Port-Louis sera mis dans le secret fin février et reçoit l’ordre formel du Saint-Siège de ne rien divulguer jusqu'à ce que le Vatican le décide.

Une première délégation, sous la direction de Mgr Mauricio Rueda, organisateur des voyages pontificaux, se déplace sur Maurice pour un repérage des lieux, du 14 au 16 mars. Le 27 mars, l'annonce sera faite par Pravind Jugnauth, devenu entre-temps Premier ministre, en présence du cardinal Maurice Piat au bâtiment du Trésor.

Comme ce déplacement est aussi une visite d’État, le gouvernement participe de plain-pied dans les préparatifs. Un comité conjoint, présidé par le Secrétaire au Cabinet, Nayen Kumar Ballah, est mis en place pour coordonner la visite.

Fin avril, les prêtres Georgy Kenny et Jean-Claude Véder vont à la rencontre des autorités vaticanes dont Mgr Krzysztof Marcjanowicz, le cérémoniaire pontifical. Dans les rites catholiques, le cérémoniaire, appelé aussi maître des cérémonies, est celui qui s'occupe des détails du protocole liturgique.

« Le Vatican a dépêché des équipes à Maurice à plusieurs reprises. Une équipe était d’ailleurs ici il y a une semaine et demie environ pour passer en revue la sécurité, la liturgie, le protocole, entre autres », explique le père Kenny. Samedi, une autre équipe est attendue pour faire les dernières vérifications.

Au niveau de l’Évêché, un comité diocésain d’une quinzaine de personnes et un comité liturgique travaillent depuis des mois sur tout ce qui touche au côté religieux du voyage du pape. 

« Plus de 35 sous-comités sont à l’œuvre », explique le père Georgy Kenny.

Une grosse logistique est mise en place à Port-Louis et plus spécialement à Marie, Reine de la Paix et ses environs où les organisateurs s’attendent à recevoir plus de 80 000 personnes. À Ste-Croix, plusieurs dizaines de milliers de personnes y sont également attendues. Au niveau du gouvernement, un budget conséquent a été alloué pour l’ensemble des dépenses, incluant la remise à niveau des sites concernés, dans le contexte de ce déplacement.

Sainte-Croix, jour J-3