Le Grand Journal de Radio Plus : les avis divergent sur la passation de pouvoir

«La passation du lundi 23 janvier était-elle constitutionnelle ? » L’émission Grand Journal de lundi 30 janvier était axée sur ce débat. Gilbert Bablee avait réuni le ministre de la Sécurité sociale et de l’Environnement, Étienne Sinatambou, le syndicaliste et dirigeant politique Jack Bizlall, et l’avocat Bala Mukan.

C’est l’avocat Rex Stéphen qui a donné le coup d’envoi de ce débat après la plainte déposée par Rezistans ek Alternativ en Cour suprême. L’avocat du parti de gauche estime que « cette passation est une entorse à la Constitution. C’est pourquoi Rezistans ek Alternativ s’en est remis à la Cour. » Selon lui, « plusieurs points suscitent des interrogations. Notre plainte est axée sur trois points, notamment la façon dont le poste de Premier ministre a été déclaré vacant.»

Étienne Sinatambou affirme que les trois motifs invoqués par Rezistans ek Alternativ « ne tiennent pas la route. Cette passation de pouvoir a été faite dans la légalité. Il n’y a aucune entorse. Selon l’article 59 (1) de la Constitution, le pays doit avoir un Premier ministre nommé par le président de la République ; l’article 59 (3) précise que le président doit nommer un Premier ministre qui détient une majorité au Parlement. Donc, tout s’est déroulé selon la Constitution. »

Zones d’ombre

Un avis que ne partage pas le syndicaliste Jack Bizlall. Il qualifie cette passation de pouvoir de « politique dynastique ». Citant l’article 1 de la Constitution, il affirme qu’il existe des zones d’ombre : « Cette passation est anticonstitutionnelle et antirépublicaine. C’est le peuple qui élit les députés à l’Assemblée nationale. Pravind Jugnauth n’est pas éligible et il doit partir. »

De son côté, Me Bala Mukan a précisé que chacun peut interpréter la Constitution à sa façon et « s’il y a une plainte en Cour, c’est à la justice d’en décider et non les citoyens. La Constitution est claire, il faut nommer un Premier ministre à la tête du pays si le Premier ministre sortant quitte son poste. Malheureusement ou heureusement, c’est Pravind Jugnauth qui est à la tête du parti politique détenant la majorité au Parlement. »