Déclaration Universelle des droits de l’homme - Article 24
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« Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques. »
Pouvons-nous imaginer le respect de cet article de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme sans l’accès aux lieux de loisirs ? Pour un pays comme Maurice, la plage constitue le lieu de détente par excellence de nombre de Mauriciens mais encore plus de la classe ouvrière. L’accès à la plage à toujours été gratuit donc accessible à l’ensemble des Mauriciens. Aujourd’hui, il est mondialement connu que le plus gros problème de santé affectant les employés dans nombre de pays sont les maladies d’ordre mental. L’Angleterre et la France notamment, à l’instar de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), classent le burn out comme la maladie professionnelle la plus importante.
À Maurice, nous ne retrouvons pas des statistiques qui établissent la responsabilité des employeurs dans les troubles mentaux affectant les travailleurs. Cela est dû à la non reconnaissance de certains troubles comme un problème de santé. Mais ce n’est pas pour autant que le burn out, le stress ou d’autres troubles psychologiques sont étrangers au monde du travail à Maurice. Dans cet état des choses, la question des loisirs est centrale. Le droit au repos et aux loisirs fait partie de la reconnaissance du travailleur comme être humain, signifiant qu’il a un droit à faire autre chose que de produire de la richesse. Mais ce droit ne peut se contenter d’être théorique et de se concevoir sans une vision sociétale qui rendrait accessible l’accès aux loisirs. L’accaparement et la confiscation de notre littoral et de nos plages, décriés depuis de nombreuses années, pour les vendre au plus offrant dans un modèle d’urbanisation de tout le territoire Mauricien, devient, de fait, une atteinte à ce droit aux loisirs des travailleurs.
C’est en ce sens que le premier mai 2018, à Pomponette, la classe syndicale s’était réunie autour du collectif Aret Kokin Nou Laplaz, qui comprend le Center For Alternative Research and Studies, Rezistans ek Alternativ, General Workers Federation, Eco-Sud et des citoyens engagés. Pomponette est cette plage qui a été retirée de l’espace public et octroyée à bail à un groupe sud-africain. Le 30 juin 2019, le bail arrive à terme avec le non-respect, par ce groupe, des termes du bail. Un appel est lancé à la mobilisation pour le retour de cette plage au public mauricien et à la fin de la privatisation et du bétonnage de nos plages et littoral, pour préserver notre biodiversité et aussi offrir la possibilité à l’ensemble des Mauriciens de profiter d’un bien commun qui correspond à son loisir numéro un.
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