L’Afrique nouvel Eldorado des médecins

« La fonction publique ne peut absorber tous les médecins demandeurs d’emploi. » C’est ce qu’a réaffirmé le ministre de la Santé. Anil Gayan intervenait au cours de la cérémonie de stages d’insertion pour la préinscription de médecins. Pour Anil Gayan, l’État ne peut garantir le recrutement de personnes qualifiées de toutes les professions. Les demandeurs d’emploi de la profession médicale doivent innover et trouver d’autres opportunités ailleurs qu’à Maurice, estime-t-il. Le ministre de la Santé a cité le continent africain comme étant celui de l’avenir. Des possibilités existent dans des pays comme l’Afrique du Sud, le Congo Brazzaville ou le Ghana. De même qu’en Arabie saoudite, suivant les démarches entreprises par le vice-Premier ministre Showkutally Soodhun. « Il ne faut pas rester bloqué et se dire qu’en Afrique il y a de la misère. L’Afrique se développe pour être le continent de l’avenir », a-t-il soutenu. Avec les 158 inscrits pour leur internat, ils sont 288 qui seront qualifiés pour exercer comme médecins à la suite de leurs examens. Outre la formation académique, Anil Gayan a exhorté les participants à traiter les patients avec dignité, respect et compassion, afin de gagner leur confiance. Cela ajoutera un plus à la qualité du service que prône son ministère.

« Shift System »

Afin d’absorber le surplus de médecins sur le marché local, a fait ressortir Anil Gayan, il envisage de procéder à un exercice de planification des ressources humaines calqué sur le modèle français qui ne forme que le nombre de personnes requises dans des domaines spécifiques. En outre, il compte revoir la qualification des médecins car tous n’ont pas les mêmes compétences et n’ont pas été formés dans le même pays. Anil Gayan s’est demandé quel type de formation peut dispenser une école de médecine comprenant 800 à 1 000 étudiants. Réagissant aux propos d’Anil Gayan, le Dr Wassim Ballam, président de la Medical & Health Officers Association, est d’avis qu’il est temps d’introduire le ‘shift system’. Depuis 1993, le Pay Research Bureau (PRB) a qualifié les médecins de « shift workers », selon le président de la MHOA. Il déplore toutefois que l’argument de manque de médecins ait toujours été avancé pour ne pas appliquer cette mesure. « À présent, le public est au courant qu’il y a beaucoup de médecins chômeurs et c’est le moment d’introduire le shift system », souligne-t-il.