Joana Bernard n’a pas une vie ordinaire. Actrice, danseuse, animatrice de radio, chef d’avion, mannequin… elle ne chôme pas ! Installée à Paris depuis neuf ans, la Mauricienne a, en effet, plusieurs cordes à son arc.
« Respirer Paris, cela conserve l’âm », dixit Victor Hugo. Et ce n’est pas ce petit bout de femme de 27 ans qui a fait son chemin dans le milieu artistique parisien et aussi dans le milieu glamour des ‘people’, qui dira le contraire. 'People' dites-vous ? C’est son ami l’acteur américain Stephen Bishop qui l’a contactée pour incarner un rôle majeur dans la comédie romantique Singleholic, du producteur Milan Selassie, comédie tournée entièrement à Maurice récemment. Même si elle n’a pas eu le rôle principal, Joana Bernard a joué aux côtés des noms connus d’Hollywood tels que Stephen Bishop lui-même, Tyson Beckford, Erica Ash et Vanessa Williams.
« Le tournage a duré trois semaines et cela a été une fabuleuse expérience pour moi. Stephen Bishop est un très bon ami. On se connaît depuis longtemps et c’est lui qui m’a contactée pour incarner le rôle de son amie dans le film où il tient le rôle principal. Le tournage s’est très bien passé et je trouve fort louable de la part des Américains de donner la chance aux Mauriciens de percer dans cette industrie », explique Joana Bernard, qui était figurante dans deux films, dont « Mère Seule » et « Black » et des clips vidéo.
C’est en 2009 qu’elle pose ses valises à Paris. Sa prestance ne passe pas inaperçue et elle sera modèle-photo pour la marque H & M en 2010. Elle fera de belles rencontres, côtoiera des personnes connues, mais sa petite taille aura raison d’elle et elle se passera du podium. Mais ce n’est pas pour autant que l’originaire de Mare-La-Chaux de Flacq ne fera pas sensation. Chef d’avion chez Singapour Airlines, Joana Bernard porte, aujourd’hui, plusieurs casquettes. Comme être animatrice radio sur MOI (Media Océan Indien), une radio qui a pour but d’informer, de divertir et de valoriser les cultures de l'océan Indien dans les îles et dans les DOM-TOM.
« Je prends grand plaisir à travailler dans cette radio, car nous valorisons la culture mauricienne. Les artistes ont l’occasion de venir s’exprimer sur nos antennes. Nous organisons aussi des concerts et des spectacles pour les grands noms de la musique locale mauricienne », dit Joana Bernard qui a élu domicile dans le 14e arrondissement.
Ainsi, elle affirme être parmi les têtes pensantes dans la promotion des artistes locaux en France.
« Notre objectif est d’aider les Mauriciens à se faire connaître dans l’hexagone. Je me souviens qu’à mon arrivée en France, il y avait de petits malentendus qui créaient des frustrations. Mais aujourd’hui cela va beaucoup mieux. Car, toute la communauté d’artistes a compris que c’est qu’ensemble que nous pouvons avancer », précise notre interlocutrice.
Outre la radio où elle fait honneur à son île, Joana est également professeur de danse, mais pas n’importe quelle danse : le séga !
Avec « La Maison du Séga Ravanne », elle donne des cours de séga à plus d’une centaine d’élèves par semaine.
« Bizarrement, au début quand j’ai commencé à donner des cours, ce sont les Françaises qui étaient déjà venues en vacances à Maurice qui étaient les plus intéressées. Puis, les Mauriciens ont suivi », se réjouit cette grande passionnée de la danse.
La danse, elle en connaît un sacré rayon, étant elle-même une danseuse professionnelle.
« J’ai appris à danser le séga à Maurice. Auparavant, je dansais dans les hôtels avec mes cousines. Quand je suis venue en France, cela me manquait terriblement. C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle j’ai songé à donner des cours de danse », raconte notre interlocutrice.
Toutefois, elle déplore le fait que les danseuses de séga soient mal perçues dans la société mauricienne.
« Parce que les danseuses de séga soulèvent leurs jupes en dansant, ces filles sont très mal vues bien que la danse du séga relève du domaine artistique. Pour moi, le séga c’est de l’art. Il faut l’apprécier à sa juste valeur », précise notre interlocutrice qui n’hésite pas un moment à monter sur scène dès que l’occasion se présente.
« Je danse avec les grands noms de la musique locale lors de leurs prestations en France. J’y prends grand plaisir », dit Joana Bernard.
Mais son attachement à son île la rattrape et Joana ne peut se passer de Maurice. Grâce à son travail, elle rend visite à sa famille trois à quatre fois l’an. Malgré sa petite vie de princesse en France, elle projette de venir poser définitivement ses valises à Maurice.
« Je suis très heureuse d’être arrivée aussi loin dans ma carrière professionnelle et artistiquement, je dois admettre que je suis épanouie. Toutefois, l’île Maurice c’est la famille, c’est le soleil. Dans quelques années, je serai de retour dans mon pays », dit notre interlocutrice qui profite de ses vacances sous les cocotiers.
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