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La famille d’un ex-Mr Mauritius se dit être victime de «persécution»

En à peine quelques mois, la police aurait fait neuf perquisitions à leur domicile, sans rien trouver d’illicite. Dans ce cas, pourquoi un tel acharnement ? Cette famille est-elle victime d’une mauvaise blague ?

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Abdool Azize Ibne Soleman Aza, 39 ans, marié et père de cinq enfants, habite au Dockers Flat à Baie-du-Tombeau. Ces dernières années, il allègue avoir été victime de persécution de la part de la police, plus particulièrement après le décès de son père ,Abu Soleman Aza, un ex-Mr Mauritius, survenu le 17 février 2019. « La police a fait neuf descentes dans notre maison, alors que nous ne sommes impliqués dans aucun trafic illicite. Nous menons une vie décente et de plus, nous n’avons jamais eu de démêlés avec la justice », déclare Abdool.

Multiples perquisitions

Il explique qu’après la mort de son père, il a pris en charge sa mère Maryam, 57 ans, qui habite chez lui. Celle-ci se réveille très tôt le matin pour préparer des roti, qu’elle vend par la suite. Elle aussi a été affectée par les multiples perquisitions : « Li pa enn loner sa. A sak fwa plizir lapolis Adsu vini, zot rantre ek zot fouy partou. Akoz sa, dimoun kapav krwar nou dan ladrog. Mo pa anpes zot fer zot travay, me selma zot bizin pran zot ranseignma bien, si vreman nou sa zar fami la ki fer ban move zafer », dit Maryam.

Pour sa part, Abdool explique que la première perquisition dans sa maison remonte au 16 novembre 2018, avec la participation de plusieurs unités. « Zot ti rantre ek fouiy partou. Zot dir mwa donn kof kot tonn kasiet ban larzan la. Mo dir zot mo enn ti dimoun, kot mo pou gard kof kot mwa. Zot pa gagn narien, lerla zot ale », raconte Abdool, qui pensait que son calvaire était terminé.

Recherche d’armes

Tel n’était pas le cas, puisqu’en janvier 2019, le père de famille a reçu une nouvelle fois la visite d’une équipe de policiers, qui ont perquisitionné la maison à la recherche d’armes à feu. « Zot dir kot tonn kasiet fizi. Enn fwa ankor zot pa trouv narien ek zot ale. Dan landrwa tou dimoun finn antour mo lakaz ek zot panse ki nou bann trafikan », dit Abdool. Ils sont revenus deux semaines après la mort de l’ex-Mr Mauritius pour rechercher de la drogue.  La dernière descente remonte au jeudi 3 octobre 2019 et, là aussi, les policiers n’ont rien trouvé.

« Je n’ai rien contre les policiers qui font leur travail, mais je déplore l’attitude de certains. À aucun moment, durant les descentes, ils n’ont présenté un mandat de perquisition. Je n’ai pas insisté et je les ai laissés faire leur travail. Pour se justifier, ils m’ont indiqué que les perquisitions font suite à des complaintes.  Nimport ki kapav fer enn konplinte kont so vwazin ou so bann pros, zis par mesanste ek zalouzi. Mo panse sa bann lapolis la bizin verifie zot linformasion lor terin avan zot fer deplasman. Aster dan nou landrwa, nou repitasion pe gate », explique Abdool.

Il dit avoir déjà rapporté le cas auprès de la Human Right Commission et retenu les services d’un homme de loi, afin de déterminer s’il peut entamer des poursuites contre l’État par rapport à ces descentes policières. De son côté, Maryam lance un appel au commissaire de police pour demander d’initier une enquête afin de savoir pourquoi seule sa famille est « harcelée » et aussi pour rappeler ses policiers à l’ordre.

Questionné sur cette affaire, un préposé du département antidrogue des Casernes centrales nous a informés que, dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants et les trafics illicites, la police ne néglige aucune piste et qu’elle agit suite à des renseignements reçus. Ainsi, les descentes policières font partie de leur travail.

 

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