Krishna Motah décède après une chute à Rodrigues : le départ d’un policier estimé

Krishna Motah, un constable affecté au poste de police de Port-Mathurin, n’est plus de ce monde. Dimanche dernier, cet homme de 48 ans a rendu son dernier souffle à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, à Port-Louis. Victime d’une chute le mois dernier, il avait été blessé à la tête. La décision avait été prise de le transférer à Maurice. Souffrant d’un traumatisme crânien, il s’est éteint sur son lit d’hôpital après avoir subi une intervention chirurgicale. 

Le policier comptait 22 ans de service. Muté à Rodrigues il y a 18 ans, il s’était marié avec une fille de l’île. De cette union sont nés deux garçons, âgés aujourd’hui de 17 ans et 8 ans. La famille s’était installée à Allée-Tamarin, où Krishna Motah avait construit sa maison. Que ce soit en tant qu’homme ou représentant de l’ordre, il était très apprécié. Son entourage professionnel et familial le décrit comme une personne simple, aimable et généreuse qui se dévouait pour les autres. 

Pawan, un policier de Port-Mathurin, était son ami et collègue depuis une quinzaine d’années. « Son départ laisse un grand vide au poste de police. Il y a un mois, Krishna avait reçu sa médaille des mains du commissaire de police pour ses 18 ans de service. Il prenait son travail très au sérieux. Tout le monde avait beaucoup d’estime et de respect pour lui, aussi bien dans la police que dans la population de l’île », raconte-t-il.    

Avinash, le fils aîné de Krishna Motah, évoque un père formidable qui a toujours veillé sur son épouse et ses fils. « Il était très attentionné avec nous, ma mère, mon petit frère et moi. Nous étions tout pour lui, sa joie et son bonheur. Il attachait aussi beaucoup d’importance à notre éducation. » Désormais, l’existence sans le chef de famille ne sera plus la même, dit-il. « Notre père était précieux dans notre vie. Li ti kontan badine e fer joke avek nou. Tou dimoun dan landrwa ti kontan li. » 

Henry Ally, président du Port Mathurin Karaté Club, connaissait bien Krishna Motah, dont le plus jeune fils pratiquait le karaté depuis deux ans. « Il ne ratait jamais une séance d’entraînement de son garçon. Le jour où Krishna a eu son accident, son fils passait le ‘grading’ de ceinture orange. Nous lui avons demandé où était son père et il nous a répondu qu’il n’avait pas pu venir parce qu’il ne se sentait pas bien », se souvient-il. 

Henry partageait aussi la passion du football avec Krishna qui, précise-t-il, était fan de Liverpool. « Rodrigues est comme une grande famille. Il va manquer à beaucoup de monde ici », conclut-il.