Kemraz Mohee, directeur général de la SIL : «Être une société d’État est un avantage sur l’Afrique»

La State Informatics Ltd (SIL) a fêté ses 28 ans le vendredi 1er septembre 2017. L’occasion de revenir avec son directeur général, Kemraz Mohee, sur le bilan de cette entreprise et ses ambitions internationales.

Quel bilan faites-vous des 28 ans de la SIL?
La SIL a participé au développement numérique du pays. Elle a été créée en 1989 pour informatiser les départements du gouvernement afin d’améliorer leurs performances. Parmi les réalisations majeures de la SIL, il y a le système informatique de la Mauritius Revenue Authority (MRA). Êgalement le système informatique utilisé au niveau des comptoirs de l’immigration à l’aéroport qui a été mis en place par la SIL. Il y a d’autres exemples, comme un système informatique de la police pour l’enregistrement électronique des dépositions.

Nous avons deux entités au Botswana et en Namibie. Nous sommes aussi présents au Sénégal, en Ethiopie et au Kenya.

Est-ce que, justement, l’Afrique représente l’avenir de la SIL ?
Pour l’expansion de la SIL, il est important d’aller chercher d’autres projets dans la région, notamment en Afrique. Néanmoins, nous restons ouverts au marché européen si nous y avons des opportunités.

On voit des secteurs où la numérisation tarde, comme à la Santé et le secteur public à Maurice ?
Nous sommes obligés d’aller de l’avant avec des projets de transition numérique. Je pense que nous sommes arrivés à un niveau de maturité où il est plus facile d’implémenter des projets de ce type. Auparavant, l’informatique était un support aux opérations, aujourd’hui cela fait partie du processus. Ce qu’on faisait hier sur le papier avant de le retranscrire de façon numérique est aujourd’hui fait directement.

Il y a plein d’opportunités à Maurice, surtout dans des départements où il faut implémenter ce type de projets. Pour en revenir à la MRA, quand vous allez sur le système pour soumettre votre déclaration de revenus, vous n’avez plus grand-chose à faire, les informations sont déjà pré-remplies, il suffit de valider et de soumettre. À tous les niveaux, c’est ce type de système qu’il faut mettre en place, même si c’est plus compliqué à réaliser, car cela demande des changements en termes de mentalité et de façon de travailler.

La SIL est une entreprise d’État. Est-ce que cela est un avantage ou un inconvénient sur le marché en concurrence avec des entreprises privées ?
Nous sommes en concurrence avec des entreprises privées. Nous répondons aux appels d’offres comme nos confrères du secteur privé. Toutefois, nous coopérons sur des projets avec eux. Nous  faisons souvent appel à des compétiteurs pour des projets. Être une société d’État est un avantage sur l’Afrique, car il faut être crédible.

Cela joue à notre avantage dans ce continent. D’un autre côté, nous n’avons pas les ressources humaines suffisantes, c’est pourquoi nous sommes appelés à travailler avec des compétiteurs sur des projets en Afrique et à Maurice.