À l’occasion de la Journée mondiale sans Facebook célébrée le 28 février prochain, intéressons-nous aux internautes qui n’ont pas attendu cet événement pour décrocher de ce réseau social fondé en 2004 par Mark Zuckerberg. Pas assez sécurisé, trop de négativités, surexposition de sa vie privée, sont autant d’arguments avancés. Quelques jeunes expliquent leur choix.
« La prise de conscience arrive souvent trop tard. »
Facebook a pris une place importante dans le quotidien de nombreux Mauriciens. Matin, midi et soir, toutes les occasions sont bonnes pour faire défiler sa page et vérifier ses notifications. Et vous ? Êtes-vous accro à Facebook ?
Au quatrième trimestre de 2018, Facebook comptait 2,32 milliards d'utilisateurs actifs par mois à travers le monde. Malgré cette grande popularité, à Maurice, ils sont tout de même une petite poignée de jeunes à avoir choisi de décrocher de cette plateforme pour se tourner vers d’autres réseaux sociaux.
La Journée mondiale sans Facebook le 28 février vise à lutter contre l'addiction à la cyber dépendance et protester contre l'intrusion des pubs. Les promoteurs de cette journée insistent également sur la sécurisation nécessaire de l'outil qui s’est avéré à plusieurs reprises perméable à de nombreuses attaques et autres pillages d'informations.
Le sociologue Ibrahim Koodoruth est, pour sa part, catégorique. Les réseaux sociaux comme Facebook contribuent à une surexposition de l'intimité. « L’on devient esclave de la technologie au détriment des relations humaines et de son espace privé », indique le sociologue.
Facebook est devenu un moyen idéal de communication pour la jeune génération. Toutefois, le sociologue indique que chacun doit être responsable de ses actes et de ses commentaires. « De nos jours, nombreux sont les jeunes qui ne savent pas que les recruteurs scrutent leur compte Facebook afin d’analyser leur profil. » Il met en garde contre le manque de sécurité sur Facebook.
« Le danger de se faire pirater est bel et bien présent, d’où le choix de certains de désactiver leur compte. » Selon lui, il est important de sensibiliser nos jeunes face à l’utilisation d’une telle plateforme.
« La surexposition de la vie privée est chose commune et la prise de conscience arrive souvent trop tard. » Ibrahim Koodoruth recommande ainsi aux jeunes d’utiliser Facebook à bon escient.
Ameeksha Dilchand, ex-Miss Mauritius, a fait le choix, l’année dernière, de ne plus être présente sur ces plateformes en effaçant les applications de son téléphone. « J’étais sur Facebook depuis 2008 et je compte près de 25 000 abonnés sur mon compte. » Et pourtant en mai de l’année dernière, Ameeksha a pris la décision de se déconnecter de « toute négativité ».
« Nous assistons tous les jours à la méchanceté gratuite des internautes. Ils pensent qu’ils peuvent tout dire et ne sont pas conscients des conséquences et des répercussions sur la personne et sa famille. » Elle prend l’exemple des Miss qui se font souvent critiquer sur Facebook.
« Chaque année, nous voyons les mêmes types de commentaires négatifs. » Ameeksha explique avoir réalisé avec le temps que Facebook est devenu une plateforme visant simplement à « show off ».
Aujourd’hui, son compte existe toujours et elle ne se connecte pas plus de quatre fois par an. « Je pense que tout cela est faux et je vois de nombreuses personnes qui s’inventent une vie sur la toile par manque de confiance en elles. »
Elle est née à l’ère du numérique et pourtant, Jemima Appa ne veut plus entendre parler de Facebook. Cette milléniale âgée de 20 ans s’est abonnée à Facebook alors qu’elle n’avait que 13 ans et avec l'approbation de ses parents. Deux ans après, elle a désactivé son compte.
« Ma mère est tombée sur des messages et des photos malsains d’un inconnu. Lorsque j’ai pris connaissance de ces messages, j’ai tout de suite décidé de me retirer de Facebook ». Elle confie d’ailleurs ne pas trouver cette plateforme suffisamment sécurisée pour les jeunes. Il y a deux ans, Jemima s’est inscrite à Instagram qu’elle trouve plus accessible et sécurisé. « J’ai essayé d’effacer mon compte Facebook, mais sans succès », confie-t-elle.
Blogueur, styliste et influencer, David Stafford est toujours connecté et à l’affût des dernières tendances. Malgré cela, en octobre 2018, il a pris la décision de se mettre en retrait sur Facebook.
« J’étais exaspéré par toute la négativité qui émanait de cette plateforme qui se dit sociale. On y trouve beaucoup de personnes frustrées et des faux profils qui postent des commentaires acerbes juste pour semer la discorde. »
Il cite la manifestation LGBT qui avait suscité de vives tensions sur la toile. « J’utilisais Facebook matin, midi, durant ces 6 dernières années. Maintenant, je me sens mieux, j’ai du temps pour mes amis et ma famille. »
Cependant, David réalise que même s’il a effacé son compte Facebook, ses données personnelles resteront toujours sur la toile, notamment ses photos et les lieux qu’il a visités.
« Il est primordial que les jeunes soient sensibilisés à l’utilisation de Facebook. »
Anaëlle Moutienne s’est déconnectée de Facebook en 2016, à cause de ses études. Contrairement à ses autres camarades de classe, c’est un choix qui a porté ses fruits.
« J’ai dû refaire une classe à cause de mon addiction à Facebook », raconte-t-elle. Ce fut le déclic pour la jeune femme qui a alors choisi d’effacer son compte. « Ce choix n'a apporté que des changements positifs dans ma vie. J’ai aussi réalisé qu’il valait mieux se faire de vrais amis plutôt que des amis virtuels. Sur les réseaux sociaux, nous avons trop tendance à juger les gens selon leur apparence ».
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